Aujourd'hui doctorant, Arnaud Villanova publie son mémoire de master aux éditions Gallimard - Université Bordeaux Montaigne

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Aujourd'hui doctorant, Arnaud Villanova publie son mémoire de master aux éditions Gallimard

Photographie du livre "le chemin continue" jouxtant un portrait d'Arnaud Villanova.

Arnaud Villanova est doctorant en littérature à l'Université Bordeaux Montaigne. En 2017, il intègre les bancs de notre établissement dans le cadre du master Recherche en Études Littéraires (REEL). Au cours de ces deux années d’études, il rédige un mémoire sur l’éditeur Georges Lambrichs. Ce travail brillant et original se voit aujourd’hui salué par une parution chez la célèbre maison d’édition Gallimard et des critiques élogieuses dans les médias.

Arnaud Villanova sera en dédicace à la Machine à lire le mardi 16 mai 2023. la rencontre sera animée par Estelle Mouton-Rovira maîtresse de conférence dans l'unité de recherche Plurielles.

En partageant cette trajectoire étonnante, Arnaud Villanova souhaite montrer aux étudiants de notre établissement que « le mémoire n'est pas qu'une note pour valider un diplôme, mais peut aussi être le moment d'un véritable travail d'écriture et de recherche. »

Quel est votre parcours estudiantin ?

Arnaud Villanova : Comme beaucoup de gens, je ne savais pas ce que je voulais faire après le bac. Après avoir passé une année à être serveur et à lire, je me suis inscrit en Lettres Modernes à la Sorbonne. Ça m’a plu, j’y suis resté trois ans, puis j’ai profité d’avoir ma licence pour faire une pause et j’ai décroché un stage chez Casterman, une maison d’édition de BD. En 2017, j’ai quitté Paris et je me suis inscrit au master Recherche en  Littéraire Études Littéraires (REEL) à l’Université Bordeaux Montaigne, dont un ami m’avait dit du bien, le programme me plaisait, je sentais que j’y trouverai une certaine liberté. Aujourd’hui, je suis toujours à l'Université Bordeaux Montaigne, rattaché à l’École Doctorale puisque je termine ma thèse et je donne des cours de littérature.

Pourquoi avez-vous souhaité entamer un travail de recherche sur Georges Lambrichs ?

Arnaud Villanova : Il faut savoir que le master REEL demande de préparer le mémoire de fin d’études sur deux ans, contrairement à d’autres parcours qui demandent un mémoire par an. Ce qui signifie qu’on se lance dans un travail relativement long.

Très tôt, j’ai rencontré Olivier Bessard-Banquy, mon directeur de recherche, j’avais quelques idées de sujets (Kundera, l’histoire tchèque) mais confuses, déjà abondamment travaillées. Il m’a suggéré le nom de Lambrichs dans la conversation, que par un miraculeux hasard je venais de lire dans un court texte de Jean-Marie Laclavetine. Après de brèves recherches, j’ai tout de suite eu un sentiment de familiarité avec Georges Lambrichs. C’était un homme de rencontres, un homme de bistro, avec qui je me suis senti en amitié.

De mon côté, j’avais publié quelques critiques littéraires dans des revues en ligne, je lisais beaucoup, j’avais envie d’écrire. Et j’aimais les biographies littéraires, Limonov, Évariste, la trilogie de Jean Échenoz, une forme que je trouve très intéressante, pour son lien avec le réel tout en acceptant son passage par la fiction.

Comment avez-vous vécu la rédaction de votre mémoire ?

Arnaud Villanova : Dès le début, je voyais ce travail comme l’opportunité d’écrire et de prendre du plaisir. D’où, très vite, ce choix de la forme biographique, inhabituelle dans des travaux universitaires. Je me suis dit, cool, j’ai deux ans pour écrire vraiment « quelque chose ». Et mon directeur m’a laissé une pleine liberté dans la rédaction, la seule condition était que je source tout ce que j’affirme.

Une autre chose à savoir sur le déroulement du master REEL, c’est qu’aucun cours ni séminaire n’ont lieu au second semestre du M2, dédié à la rédaction du mémoire. Ce qui est véritablement un luxe, presque un luxe d’écrivain. On vous offre six mois de temps pour écrire.

Sachant cela, j’avais à récolter de la matière pour ces six mois. J’ai passé la première année à lire les livres du « Chemin » (la collection de Lambrichs), à faire des recherches, notamment en me rendant à l’IMEC (Institut Mémoire de l’Édition Contemporaine) où sont conservées les archives Lambrichs. En demandant les autorisations à sa famille et aux écrivains qui l’avaient connu, j’en ai profité pour les rencontrer et réaliser une série d’entretiens. Les filles de Lambrichs, Jacques Réda, Erik Orsenna, Gérard Macé, m’ont accueilli à leur table… dans la tradition lambrichsienne !

Puis je me suis enfermé chez moi, j’écrivais tous les jours, mes murs étaient remplis de feuilles volantes, de notes, de post-its, c’était assez excitant. Je m’y croyais, et je pense qu’il faut un peu s’y croire pour s’en convaincre. Finalement c’est ce qu’il se passe dans beaucoup de domaines. Dans une école de cinéma, un court-métrage de fin d’études n’est jamais seulement une façon de valider un diplôme. C’est un projet dont on s’empare, on se prend pour un réalisateur et on profite de l’occasion du diplôme pour créer.

Comment s'est déroulée la publication de votre livre ?

Arnaud Villanova : Dans l’édition, il faut de la patience ! Après avoir soutenu mon mémoire, j’ai passé trois mois à retoucher et à enrichir mon travail, avec l’idée de rendre le travail intéressant pour une maison d’édition. Je l’ai envoyé à une dizaine de maisons, par la Poste. Certaines m’ont répondu, très amicalement, mais par des refus. Puis un éditeur chez Gallimard m’a témoigné son intérêt et m’a demandé de patienter. Entre temps, le Covid a ralenti les choses et m’ont résolu à penser que ce manuscrit terminerait dans mon tiroir. Quelques mois plus tard, en septembre 2021 précisément, on m’a prévenu par mail que mon manuscrit était accepté. J’ai rencontré mon éditeur qui acceptait de le publier tel quel. Après divers impératifs de calendrier, le voilà paru en février 2023.

Le livre

Éditeur de Samuel Beckett et de J.M.G. Le Clézio, Georges Lambrichs fut l’un des grands animateurs de la vie littéraire de la seconde partie du XXe siècle. Né en Belgique en 1917, entré en contact avec La NRF dès les années 1930, il devient en 1942 le correspondant à Bruxelles de la revue littéraire clandestine Messages. Proche de Vercors, il officie comme lecteur aux Éditions de Minuit à la Libération, avant d’en prendre la direction littéraire. Auprès de Jérôme Lindon, il édite Samuel Beckett, Georges Bataille, Maurice Blanchot, Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Michel Butor. C’est le temps du « nouveau roman », mais c’est aussi celui d’un lien très fort entre la NRF et Minuit, soutenu par l’amitié avec Jean Paulhan.

Entré aux Éditions Gallimard en 1959, Georges Lambrichs y orchestre l’émergence d’une nouvelle génération d’écrivains et de critiques. Pleinement dévoué à la littérature de création, il accueille dans la collection « Le Chemin » et sa revue attenante, Les Cahiers du Chemin, Georges Perros, Jean Starobinski, Michel Chaillou, Jacques Réda, Henri Meschonnic, Pierre Guyotat, Gérard Macé, Jean-Marie Laclavetine et, dès 1962, J.M.G. Le Clézio. Le Chemin continue retrace un parcours éditorial d’exception.

Ils en parlent

Quelques jours à peine après sa sortie, l‘ouvrage d’Arnaud Villanova a reçu plusieurs critiques laudatives. Parmi elles, dans les colonnes de L’obs, Jérôme Garcin nous dépeint cette « merveilleuse et lumineuse biographie ».

De plus, Robert Kopp dans l’historique Revue des deux mondes explicite la force de l’ouvrage ainsi : « À travers la biographie de Georges Lambrichs, l’auteur visite toute une époque, désormais révolue, de l’édition et de l’histoire du livre, où ce furent les revues qui étaient le véritable banc d’essai de la littérature. »

Pour en savoir plus, Arnaud Villanova sera en entretien à la librairie Mollat le mardi 4 avril 2023.

Informations

Le chemin continue
Édition Gallimard
Prix : 21,50 €
288 pages
140 x 205 mm
ISBN : 9782073001610

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