Joël Richard, nouveau directeur de la Cité des Langues, du Français et des Francophonies - Université Bordeaux Montaigne

Vie institutionnelle

Joël Richard, nouveau directeur de la Cité des Langues, du Français et des Francophonies

Portrait de Joël devant l'entrée de la Cité des Langues

Joël Richard succède à Antoine Ertlé à la direction de la Cité des Langues du Français et des Francophonies (CLEFF) depuis le 1er juillet 2025. Maître de conférences à l'Université Bordeaux Montaigne depuis 1996, ses recherches portent sur les rapports entre l'art et la société dans l'Angleterre du XVIIIe siècle. Il s'est investi à plusieurs reprises dans la vie institutionnelle de notre établissement en siégeant au Conseil d'Administration sous les présidences de Singaravelou (2004-2009), Patrice Brun (2009-2012) puis Lionel Larré (2020-2025). Il a également été directeur du département des mondes anglophones, puis le second directeur de l’UFR Langues et Civilisations.

Entretien

Comment envisagez-vous cette prise de fonction de directeur de la CLEFF ? 

Mes responsabilités passées et présentes, locales et nationales, soulignent l’intérêt que je porte aux composantes et institutions universitaires. Ce sont pour moi des lieux, des structures, et surtout des personnes, habités par le sens et la défense du service public d’enseignement et de recherche. S’y incarnent à part égale la nécessaire continuité administrative des services et la possibilité de porter des projets innovants, à court, moyen et long terme. À ce titre, la lente gestation de ce qui est finalement devenu la CLEFF est emblématique : lors de mon mandat de directeur de l’UFR Langues et Civilisations (2011-1016), j’ai pu participer à plusieurs réunions préparatoires avec les services centraux de l’université, les cabinets d’études, et, bien entendu, des membres de l’équipe présidentielle alors en place : la présidente Hélène Velasco (2016-2020), très investie dans la recherche de fonds auprès de la Région, et notre collègue Rémy Chapoulie, alors vice-président « Plan Campus », et lui aussi infatigable défenseur de ce projet.
Dix ans plus tard, c’est donc avec une réelle émotion que je prends mes fonctions de directeur de la CLEFF, dans un bâtiment à l’identité visuelle désormais reconnue. Je mesure le chemin, parfois tortueux, déjà parcouru sous la direction de mon prédécesseur, Antoine Ertlé : la naissance d’une nouvelle composante n’est jamais simple, composante qui abrite désormais le Département du Français Langue Etrangère, le Département des Langues du Monde (anciennement Centre de Langues Bordeaux Montaigne) ainsi que le Bureau des Tests Internationaux. Je mesure également les aspirations très fortes à plus de collégialité et de transversalité, tant s’agissant des personnels administratifs que des enseignant·e·s et enseignant.e.s-chercheurs·euses. Je suis moi-même fervent partisan d’une gouvernance plus horizontale et collaborative : je me suis donc engagé à faire pleinement vivre ce sens du collectif au sein de la CLEFF, tout à la fois dans le respect des spécificités des départements, et l’accompagnement de nouveaux projets transversaux, pédagogiques et de recherche.

Pouvez-vous rappeler les ambitions de la CLEFF et expliquer quels sont les projets structurants que vous souhaitez mener pour les servir ? 

La CLEFF, désormais dotée de nouveaux statuts, est une composante juridiquement qualifiée de sui generis et, à bien des égards, elle est en effet singulière et unique. S’y trouvent rassemblées des activités d’enseignement, diplômantes et certifiantes, qui n’entrent pas dans le schéma Licence / Master / Doctorat
Nous y proposons, aux étudiant·e·s et personnels de l’Université Bordeaux Montaigne et de toute autre université ou structure, des cours de langues sous le format des certifications, en  anglais, espagnol, allemand, italien, japonais, chinois… Mais la vraie originalité de la CLEFF, c’est de proposer également des cours en coréen, russe, ukrainien, serbo-croate, arabe, turc... Dans les contextes géopolitiques actuels, ce très riche choix de langues doit demeurer une des « marques de fabrique » de notre établissement. D’autres langues plus rares encore mais très fragilisées par de faibles effectifs, tel que le tchèque, le persan et le navajo, doivent à tout prix continuer de figurer dans notre offre de formation : c’est ce à quoi je m’emploie depuis ma récente prise de fonction. 
L’enseignement et la recherche en Français Langue Étrangère fait partie intégrante de l’ADN de notre université. Désormais intégré à la CLEFF, le DEFLE incarne les notions d’ouverture au monde et d’accueil dont nous devons, plus que jamais, être fier·e·s. Chaque année, des centaines d’étudiant·e·s étranger·e·s choisissent de venir étudier le français à la CLEFF, faisant également résonner les langues du monde entier dans ses couloirs. Qu’il s’agisse, à titre d’exemples, des cours du jour ou du soir, du Diplôme d’Aptitude à l’Enseignement du Français Langue Étrangère (DAEFLE), de la Formation de formateurs, qui s'adresse aux personnes du terrain associatif enseignant le français à des personnes migrantes, ou bien encore du DU passerelle "TRemplin à destination des Etudiants Migrants Pour L’INsertion" (TREMPLIN), le DEFLE propose une remarquable gamme de formations qui l’inscrivent en très bonne place sur la carte des enseignements en FLE, tant régionale et nationale qu’internationale. La CLEFF doit donc conserver et amplifier sa visibilité tout en innovant dans un secteur, celui du français langue étrangère, très concurrentiel : c’est ce à quoi nous nous attèlerons dès la rentrée, avec les équipes enseignantes et administratives.  

Enfin, s’agissant des tests internationaux, la CLEFF peut également se féliciter de proposer, aux étudiant·e·s et personnels du site et au-delà, un large catalogue : outre l’anglais, avec le TOEIC (dans ses différentes formules), nous organisons des sessions pour des tests en coréen (TOPIK), chinois (HSK et TOCFL), japonais (JLPT) et portugais du Brésil (CELPE-BRAS). Là encore, la CLEFF, et donc Bordeaux Montaigne, ont une carte à jouer. La demande pour ces tests est constante, voire croissante, mais l’offre privée existe et il nous revient donc de proposer une gamme étendue de tests et surtout des conditions matérielles de passage optimales, dans les beaux locaux de la CLEFF, au sein d’un établissement public d’enseignement et de recherche !

Un dernier mot

Diriger une composante comme la CLEFF, c’est bien entendu s’appuyer sur des équipes pédagogiques et administratives. Je me réjouis de collaborer avec toutes et tous ces collègues dont le dynamisme et l’expertise ne sont pas à démontrer. Mais être directeur, c’est également proposer une vision. Selon moi, c’est peut-être le mot « politique » qui résume le mieux cela. Pour dire les choses plus explicitement, j’aimerais que nous puissions collectivement donner un sens plus généreux, plus ouvert, à l’expression parfois un peu galvaudée de « politique des langues ». Car elles sont bien politiques, les langues, les langues étrangères, le français que nous enseignons aux publics étrangers qui choisissent de venir étudier chez nous, en France, et puis bien entendu, de par le monde, les francophonies, pleinement synonymes de partage et d’ouverture. La vision et le souhait qui m’animent, ce serait donc que nous n’oublions jamais qu’apprendre une langue, n’importe quelle langue, c’est sortir de chez soi, c’est faire l’expérience complexe et incroyablement enrichissante de l’altérité culturelle, c’est se construire une nouvelle maison avec de nouveaux mots et de nouvelles idées. La CLEFF, je la vois donc comme une grande cité plurielle, bienveillante et ouverte, qui accueille en son sein toutes ces maisons linguistiques.

Contact : joel.richard @ u-bordeaux-montaigne.fr 

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