Motion - Université Bordeaux Montaigne

Vie institutionnelle

Motion sur la réforme des concours de l'enseignement - CFVU du 18 avril 2024

Motion approuvée à l’unanimité par la CFVU de l’Université Bordeaux Montaigne

Le 18 avril 2024

Seulement deux ans après la mise en œuvre de la réforme qui a placé les concours de recrutement des enseignants du primaire et du secondaire à la fin de deux années de master, le président de la République a confirmé le 5 avril la décision de déplacer les concours (CRPE et CAPES) à la fin de la 3ème année de licence dès la session 2025 et de mettre en œuvre, dès la rentrée 2024, le projet de réforme tel qu’il est présenté dans le document : “ Les Écoles normales du XXIe siècle (cycle préparatoire + cycle supérieur) : stratégie de formation et de recrutement des futurs professeurs”.

Les élus de la CFVU de l’Université Bordeaux Montaigne, déplorent tant les conditions de mise en œuvre de cette réforme que son contenu. Ils partagent les craintes exprimées par l’Assemblée Générale de l’INSPE de l’Académie de Bordeaux du 10 avril 2024 et soulignent particulièrement les points suivants :
  1. Faute de temps et de personnels, l’université ne sera pas en capacité de mettre en place à la rentrée 2024, 30 ECTS (et encore moins 60 ECTS) de préparation au concours d’entrée dans le Master « enseignement dans le secondaire » (2D) au sein des licences disciplinaires concernées;
  2. L’université déplore la création de ces modules au sein des licences disciplinaires, dans la mesure où :
    - ils ne répondent pas aux attendus généraux des licences,
    - ils atrophient le temps de formation disciplinaire délivré aux étudiants qui les suivront,
    - ils limitent les possibilités de mobilité internationale,
    - ils augmentent probablement (selon le programme au concours) l’échec au sein des licences.
  3. Faute de moyens financiers et humains supplémentaires, l’université ne sera pas en capacité au cours de l’année 2025-2026 :
    - de participer - sinon de façon marginale - à la formation au sein des LPPE, encore moins d’ouvrir des places LPPE;
    - d’ouvrir de nouveaux M1 « enseignement dans le secondaire » tout en maintenant les anciens M2 et en ouvrant 30 ECTS de préparation supplémentaires dans les licences disciplinaires;
    - de participer, pendant 2 ans, au déroulement des concours en fin de Licence alors que ceux en fin de Masters sont maintenus.
  4. L’université déplore que la réforme réduise significativement le nombre d’heures consacrées aux connaissances et aux compétences disciplinaires adossées à la recherche, dans les masters « enseignement dans le secondaire »;
  5. L’université déplore la mise en place de programmes de formation au professorat des écoles, tant en L qu’en M; ces programmes remettent en cause les libertés académiques et pédagogiques propres à l’enseignement supérieur (cf. article L. 141-6 du code de l’éducation) ;
  6. L’université déplore la mise en œuvre précipitée de la réforme, sans concertation des universités et de leur ministère de tutelle.

Les élus de la CFVU de l’Université Bordeaux Montaigne demandent que le projet actuel soit entièrement reconsidéré à partir d’une véritable concertation ouverte à l’ensemble des parties prenantes de la formation des enseignants du premier et du second degrés, qu’un calendrier soutenable soit proposé et que des moyens proportionnés aux efforts attendus soient affectés à sa mise en œuvre.

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