Interview de Samia Kassab-Charfi, professeure invitée à l'Université Bordeaux Montaigne - Université Bordeaux Montaigne

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Interview de Samia Kassab-Charfi, professeure invitée à l'Université Bordeaux Montaigne

Samia Kassab-Charfi est professeure de littérature française et francophone à l’Université de Tunis (Tunisie) et traductrice. Durant de nombreuses années, elle a travaillé sur des corpus de littérature française (notamment sur Baudelaire et Saint-John Perse), des Antilles et de Tunisie. Dans le cadre du programme « Professeur Invité », géré par la Direction des Relations Internationales, Mme Kassab-Charfi a été accueillie à l’université pendant le mois de février et a pu se consacrer à ses recherches en littérature. Elle nous raconte son expérience dans notre université au travers de cette interview.

Entretien avec Samia Kassab-Charfi 

Pouvez-vous nous expliquer votre domaine de recherche ?

Mon domaine de recherche est la littérature francophone et la stylistique. L’approche stylistique est une approche que nous prenons soin de développer car elle permet de connecter les savoirs en linguistique, grammaire, sémantique aux corpus littéraires. J’ai essayé depuis plusieurs années de faire mieux connaître les littératures de Tunisie aux étudiants, à la fois pour leur offrir une perspective plus profonde et pour les encourager à investir eux-mêmes ce domaine qui est vraiment très riche, dans la mesure où la littérature tunisienne francophone est le fruit d’écrivains qui sont tunisiens, mais aussi italiens, sardes, etc.

Sur quel projet de recherche travaillez-vous actuellement ? Avec qui avez-vous été en contact à l’Université Bordeaux Montaigne ?

J’ai initié depuis quelque temps une réflexion sur la question du plurilinguisme dans la littérature maghrébine francophone, en lien avec l’écologie transculturelle. Je m’intéresse à la manière dont les corpus littéraires de cette aire géoculturelle sont traversés et travaillés par des flux accentuels hétérogènes et des interférences d’imaginaires linguistiques qui attestent de la difficulté, extrême je dirais, d’en donner une représentation homogène.

C’est un projet en développement que j’expérimente et qui commence à donner des fruits. Je suis venue en présenter les premiers résultats à l’UBM, dans un format de conférences, en coopération avec les professeurs Mounira Chatti, Omar Fertat, Florence Boulerie, Jean-Paul Engélibert, Alice Vintenon et Eve de Dampierre-Noiray.

Quels ont été les moments clefs de votre séjour à l’Université Bordeaux Montaigne ?

Outre mes interventions dans des cours, j’ai eu l’honneur de donner deux grandes conférences, l’une au sein de l’Unité de Recherche Plurielles, extrêmement riche et variée au niveau des thématiques et axes qui la composent, la seconde dans le cadre des travaux de l’Ecole doctorale. J’ai eu la chance d’avoir un public nombreux et attentif, et cela m’a surtout donné l’occasion d’avoir des discussions très enrichissantes et prometteuses en matière de coopération avec Florence Boulerie, Omar Fertat, Eve de Dampierre-Noiray et Jean-Paul Engélibert, notamment.

Quels sont les bénéfices d’être professeure invitée à l’Université Bordeaux Montaigne ?

Pour moi, être professeure invitée est toujours une expérience exceptionnelle. D’abord, je change de public, ce qui me donne la possibilité de tester la pertinence de mes hypothèses de recherche dans un contexte moins familier. Une telle situation me permet vraiment de progresser, d’ajuster le tir en développant une autocritique, de préciser des choses qui n’étaient pas très claires. En outre, de rencontrer des collègues aussi accueillants et ouverts à la discussion que ceux de l’UBM est un atout majeur. On sent vraiment une qualité d’accueil et une disponibilité très particulières au sein de cette université, et cela a été pour moi une excellente expérience.

Est-ce la première fois que vous participez à un programme de professeur invité ?

Non, j’ai déjà été professeure invitée dans plusieurs universités, notamment à Stanford en Californie, à Paris 4-Sorbonne, à Toulouse, à Lyon… 

Dans quelle mesure l’Université Bordeaux Montaigne et l’Université de Tunis peuvent-elles coopérer ? Comment comptez-vous maintenir les liens avec vos collègues de l'Université Bordeaux Montaigne ?

Mon université est une université ancienne, très diversifiée et riche de nombreuses potentialités. Nous développons des projets Erasmus+ ainsi que des conventions de cotutelle et des programmes de coopération internationale avec de nombreuses universités dans le monde, ce qui permet à nos étudiants d’être informés des dernières parutions et d’expérimenter d’autres milieux académiques. 

Par ailleurs, pour donner un prolongement à cette belle expérience, je compte organiser des séminaires dans mon université en collaboration avec les collègues de l'Université Bordeaux Montaigne. Leur expertise apportera très certainement une valeur ajoutée aux séminaires doctoraux que nous organisons, et aux travaux du Laboratoire Intersignes LR14ES0, que je dirige depuis peu à l’Université de Tunis. Il nous faudra également concevoir un échange d’étudiants entre nos deux institutions et cette perspective resserrera encore plus nos liens professionnels, ce dont je ne peux que me réjouir. 

Pour en savoir plus sur le programme "Professeur Invité", rendez-vous sur cette page.

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