Publication du rapport public du projet AGILE - Université Bordeaux Montaigne

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Publication du rapport public du projet AGILE

Le projet AGILE

Le projet AGILE s’inscrit dans le cadre du programme Erasmus+ et de l’action-clé 220 dédiée aux Partenariats de coopération dans l’enseignement supérieur. Piloté par l’Université Paris 8 et porté en interne par Linda Lawrance, ce projet s’étendant de décembre 2022 à mai 2025 prévoit de mettre en place des systèmes d'enseignement supérieur inclusifs et réactifs afin d’accueillir de façon pérenne les étudiants exilés, mais aussi afin de mieux appréhender des situations d’urgence, telles que l’accueil des étudiants ukrainiens.

Les participants au projet comprennent sept établissements d’enseignement supérieur et une entreprise partenaire : l'University of Hamburg (Allemagne), Université Paris 8 (France, coordinateur), Université Bordeaux Montaigne (France), Kaunas University of Technology (Lituanie), Polish Rectors Foundation (Pologne), University of Ljubljana (Slovénie), Lviv Polytechnic National University (Ukraine) et Web2Learn (Grèce).

Les activités prévues dans le cadre d'AGILE sont nombreuses : tables rondes, enquêtes, débats publics, universités d'été, conférences et expérimentations locales. Le projet AGILE vise notamment à renforcer les dispositifs de type Diplôme Universitaire destinés aux étudiants en exil et prévoit d’améliorer leur suivi grâce à un réseau d'anciens étudiants, favorisant ainsi l'évaluation de l'impact de ces programmes. Ce réseau a également pour ambition d’établir des liens entre anciens et nouveaux étudiants réfugiés, favorisant l'entraide, l'engagement social et la formation informelle en groupe.

Le résumé du rapport d’activité

La synthèse réalisée début 2024 se concentre sur le deuxième Work Package d'AGILE et est constitué de trois tables rondes, une enquête en ligne et deux discussions publiques. Mettant l’accent sur le partage d’expériences et de bonnes pratiques par des établissements d’enseignement supérieur (EES) sur l’accueil des étudiants exilés, les deux premières tables rondes ont rassemblé des universités européennes et non-européennes, permettant ainsi le partage d’exemples d’initiatives concrètes et de mettre en lumière les obstacles majeurs, dont le financement d’urgence et à long terme des programmes. Deux initiatives françaises ont été présentées : d’une part, la création d’un diplôme passerelle national permettant aux étudiants exilés d’étudier le français et de bénéficier de bourses et d’un logement, en vue de continuer leurs études dans le pays, et d’autre part, la mise en commun des ressources entre établissements d’une même région dans le but de mieux intégrer ces étudiants. Grâce à ces échanges, de véritables lignes directrices ont pu être dégagées, dont la nécessité de respecter une approche holistique et individuelle, tout comme l’importance de mettre en place une formation du personnel administratif et des politiques et procédures claires dans le but de mieux répondre aux besoins des étudiants réfugiés.

Autre résultat que soulève le rapport, celui de l’enquête en ligne sur l’intégration sociolinguistique et universitaire des étudiants exilés. Celle-ci a révélé que 73% des répondants, tous en situation d’exil, utilisent trois langues ou plus quotidiennement, suggérant des opportunités pour des initiatives de tandem ou de tutorat qui favoriserait leur intégration. Bien que 97% d’entre eux affirment avoir été soutenu par leur université d’accueil (financements, logements, etc.), près de la moitié aurait souhaité recevoir davantage d’aide au quotidien. Les étudiants ont exprimé leur volonté de soutenir leurs pairs, soulignant par ailleurs la nécessité de communication en dehors des salles de classe afin de lutter contre l’isolement et la solitude.

Des discussions publiques avec des étudiants exilés organisées à l’Université Bordeaux Montaigne et à l’Université Paris 8 ont mis en évidence l'importance des diplômes passerelles, ainsi que la nécessité d'un accès facilité aux travailleurs sociaux. Les obstacles auxquels sont confrontés les étudiants après l’obtention d’un diplôme passerelle persistent néanmoins : solitude, problèmes financiers, stress lié aux demandes de statut de réfugié subsistent. Il faut cependant souligner l’efficacité et le succès du système de soutien des deux diplômes passerelles de Bordeaux et de Paris, jugé comme excellent.

L’événement final du deuxième work package, à savoir la table ronde, a réuni quatre décideurs politiques. Ces derniers ont recommandé le développement de politiques interministérielles, la création de groupes de travail, l'amélioration de la reconnaissance des qualifications, l'établissement de "guichets uniques" pour les étudiants exilés, et la garantie d'accès aux cours de langue. Ils ont également souligné la nécessité d'un financement gouvernemental pour les nouveaux arrivants pendant l'année universitaire, avec une exonération des frais de scolarité, ainsi que l'amélioration de l'accès aux cours de langue et l'accès inconditionnel à la formation pour les nouveaux arrivants.

Promouvoir l’intégration des étudiants exilés en Europe reste une question fortement liée aux politiques d’immigration nationales et locales. Cependant, malgré des problèmes de financements qui persistent, les EES font preuve de résilience et s’adaptent, même en temps de crise. Les différentes activités mises en œuvre dans le cadre du projet AGILE ont mis en lumière l’efficacité des diplômes passerelle dans l’intégration des étudiants réfugiés et de l’accompagnement proposé par les établissements d’accueil. Deux propositions ont d’ailleurs émergé des discussions, à savoir la création d’un groupe d’experts européen pour le dialogue politique et financier ainsi que la création d’une charte nationale, voire européenne, pour coordonner l’accueil des étudiants réfugiés entrants. Les membres d’AGILE ont à ce sujet élaborer un document directeur à l’attention des EES européens, les encourageant à développer leurs programmes d’études pour les étudiants réfugiés en vue de réduire les barrières sociales et académiques et d’améliorer leur intégration à l’université et dans leur vie quotidienne.

Pour plus d'informations sur le projet AGILE, consultez le site internet dédié.

Retrouvez ici le rapport dans son intégralité (en anglais).

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