Le 27 mars 2025
Mis à jour le 27 mars 2025
Séminaire Ausonius du 27 mars à partir de 18h
En raison de la fermeture administrative de l'université, cet événement se déroulera bâtiment B2 du campus Bordes de l'Université de Bordeaux.
par Christophe Chandezon, Professeur d’histoire grecque - Université Paul-Valéry Montpellier 3
Les faunes domestiques (et sauvages) de la Méditerranée gréco-romaine ne peuvent plus être conçues comme fixées d’emblée dans leur composition. Elle se renouvellent, en vérité, et souvent par l’arrivée de nouvelles espèces introduites par les hommes avec des motivations diverses, pas nécessairement économiques. C’est ainsi que le coq est arrivé vers le IXe-VIIIe s. a.C., d’abord pour la beauté de son plumage. Moins connue (et moins déterminante dans la durée) est l’introduction anthropogène d’un autre galliforme, la pintade (Numida meleagris Linné 1758) qu’on peut situer au VIe s. a.C. et qui provient du nord de l’Afrique. Très vite l’oiseau a été intégré dans une lecture mythique du monde (les pintades sont les sœurs de Méléagre métamorphosées en ces oiseaux à la mort du héros), mais aussi dans le bestiaire sacrificiel et dans l’alimentation. Le cas des pintades reste intéressant dans ce qu’il révèle des circulations internes à l’Ancien Monde, qui relient la Méditerranée gréco-romaine à des lointains d’autant plus fascinants qu’ils sont mal connus d’elle. Son étude invite à en analyser les ressorts, sans jamais réduire ce genre de phénomènes à des évolutions qui feraient de la région que nous étudions un centre du monde où tout doit toujours finir par aboutir.
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