Mis à jour le 4 octobre 2024
Layla Kiefel, doctorante à l'Université Bordeaux Montaigne a réalisé et monté le podcast "En quête de savoirs", décliné en 5 épisodes pour Radio Marc Bloch. Radio Marc Bloch est un podcast produit par le Centre Marc Bloch, le centre franco-allemand de sciences humaines et sociales situé à Berlin.
Ce qu’on retient des chercheur·es, bien souvent, c’est ce qu’ils ont trouvé. Or derrière l’objectivité des résultats se trouvent des personnes qui mènent des enquêtes, qui formulent des hypothèses, sur un temps long. Pour produire du savoir, il faut chercher, et ce chemin peut être tortueux, semé d’embûches et de doutes, mais on y fait aussi de belles rencontres et des découvertes stimulantes. Dans la série de l’été “En quête de savoirs”, nous allons donc explorer comment la recherche est vécue par celles et ceux qui la pratiquent.
Alexandra Oeser et Romain Tiquet reviennent sur leur positionnement vis-à-vis de leurs recherches. Elle est allemande, non-juive et travaille sur le rire sous le nazisme, il est français, blanc et spécialiste de l’Afrique de l’Ouest. Comment les débats autour de la positionnalité des chercheur·es les ont-ils influencé·es ? Dans un monde académique qui ne laisse de place qu’aux certitudes, Alexandra Oeser et Romain Tiquet prônent le doute et la remise en question des chercheur·es.
Ophélie Mercier et Mohamad El-Hadidi discutent de leur rapport à l’enquête en anthropologie. Elle est doctorante à l’Université de Gand et au Centre Marc Bloch, il est cinéaste installé à Berlin depuis 2020, et elle dit en plaisantant qu’il est l’un des personnages principaux de sa thèse. Nous nous intéressons aux influences qu’ils exercent l’un sur l’autre, entre enquêtrice et enquêté, entre une chercheuse et un artiste. En partageant leurs réflexions sur l’exil, ils sont devenus amis, et interrogent les frontières entre l’enquête et l’intimité.
Les historiennes Esther Möller et Sonia Combe échangent autour de leurs expériences en archives dans les différents pays où elles ont mené leurs recherches, en France, en Allemagne, au Liban et en Égypte. Un problème majeur qu’elles ont rencontré est celui de l’accessibilité des archives. Comment l’accès aux sources a-t-il influencé leur recherche ? Comment faire quand les archives ne sont pas ouvertes au chercheur·es ? Elles y répondent dans une discussion mêlant méthodes de recherche et enjeux politiques.
Corine Defrance, directrice de recherche au CNRS rattachée à l’UMR SIRICE et Andreas Wilkens, professeur à l’Université de Lorraine, reviennent sur l’enquête et les questions qu’ils se sont posées autour de l’écriture d’une biographie. Chacun·e a travaillé sur une femme méconnue de l’histoire du XXème siècle, Françoise Frenkel et Hilda Monte. Ces deux écrivaines juives, aux identités fluctuantes et aux parcours migratoires traversant l’Europe d’est en ouest, ont été victimes du nazisme et y ont résisté chacune à leur manière.
Beaucoup de chercheuses et de chercheurs ont des parcours académiques linéaires et plus rares sont celles et ceux qui se tournent vers la recherche après avoir exercé d’autres métiers. C’est le cas des invités de ce cinquième épisode : Denis Laborde est anthropologue, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS et chercheur au Centre Marc Bloch. Avant de s’être engagé dans un doctorat d’anthropologie, il a été musicien professionnel et chef d’orchestre. Jonas Nickel est doctorant contractuel en littérature et en histoire au Centre Marc Bloch et travaille sur l’antisémitisme chez Céline dans le cadre de ta thèse. Avant de se lancer dans la recherche, il a été footballeur pour l’équipe nationale allemande chez les moins de 17 ans, formé par le club berlinois Hertha. Ils reviennent sur leur parcours, sur les apports de leurs expériences préalables pour la recherche et sur l’influence de leurs professions sur leur identité.
Layla Kiefel est doctorante en cotutelle à l'Université Bordeaux Montaigne et à l'Université de Constance et mène des recherches sur des femmes allemandes dans la résistance contre le national-socialisme. Contractuelle à l'Université Bordeaux Montaigne jusqu'en 2023, elle est actuellement boursière du DAAD et associée au Centre Marc Bloch de Berlin. Dans le cadre de ses recherches, elle a voulu explorer d'autres formes de communication scientifique et a ainsi réalisé un film documentaire, La commémoration, et la série de podcast En quête de savoirs.
Contact : layla.kiefel@gmail.com (layla.kiefel @ gmail.com)