Du 6 octobre 2022 au 7 octobre 2022
Mis à jour le 3 octobre 2022
Les 6 et 7 octobre 2022, à la MSH de Bordeaux, se tiendra le colloque Carmilla et ses sœurs : vampires féminins dans la littérature, au cinéma et dans la culture populaire.
Illustration : Lucie DumoulinPrès de trente ans après la parution de l’ouvrage séminal de Nina Auerbach Our Vampires, Ourselves, il a paru opportun de saisir l’occasion des 150 ans de Carmilla de J. S. Le Fanu pour faire l’état des lieux des fictions vampiriques mobilisant la figure du féminin. Malgré quelques pages consacrées à Carmilla et aux vampires queers – dans The Vampire Book de Gordon J. Melton, 1999, Le miroir obscur. Histoire du cinéma des vampires, de Stéphane du Mesnildot, 2013, ou le catalogue de l’exposition Vampires de la Cinémathèque Française en 2019 – la figure de Dracula et des vampires masculins domine la littérature historique et critique.
Pourtant, contrairement à une idée reçue, les vampires féminins sont très nombreux en littérature, au cinéma, dans les séries télévisées, en bande dessinée, et dérangent la majesté du comte vampire, attestant peut-être de son « obsolescence » (selon la formule de Robin Wood). Plusieurs fois adapté au cinéma, le texte de Le Fanu continue de poser de nombreuses questions aux lectrices et aux lecteurs d’aujourd’hui, sensibles aux enjeux LGBTQI+ et aux remous de la vague #MeToo. La figure historique de la comtesse Bathory, femme de pouvoir qui inspira déjà Bram Stoker dans "Dracula’s Guest" (chapitre initial, supprimé, de Dracula), hante elle aussi les mémoires littéraires et cinéphiles et appelle encore d’autres questions. La femme-vampire traverse les milieux : du cinéma d’auteur le plus confidentiel (Les lèvres rouges, Harry Kümel, 1971 ; Leonor, Juan Luis Bunuel, 1975) aux blockbusters (la franchise Underworld) en passant par les classiques européens (la Hammer, Roger Vadim) ou hollywoodiens (Near Dark, Kathryn Bigelow, 1987). Dans un article récent sur masculin et féminin dans le film de vampires, Claude-Georges Guilbert – qui fait remarquer l’abondance d’autrices dans la littérature vampirique – pensait voir dans le vampire féminin « l’avenir » du genre. Ce colloque lui donnera-t-il raison ?
Gaïd Girard est Professeure émérite à l'UBO (Brest). Elle est spécialiste de littérature fantastique (spécifiquement de l’auteur irlandais Sheridan Le Fanu sur lequel elle a publié une monographie chez Champion) et d'arts visuels. Elle est l'auteure de nombreuses contributions sur le cinéma (Kubrick, Roeg, Epstein, Marker). Elle s'est intéressée ces dernières années plus particulièrement au cinéma de science-fiction ainsi qu’à des auteurs comme William Gibson et Marge Piercy. Elle fait partie du groupe de recherche brestois sur le post-humain.
Kim Newman est un auteur et critique de cinéma anglais. Il a tout d'abord été journaliste dans divers magazines avant de se tourner vers l'écriture, domaine où il a déjà été plusieurs fois récompensé par des prix littéraires, notamment pour Anno Dracula (1992). Il est également un critique reconnu du cinéma d'horreur, contribuant notamment au mensuel "Empire".
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Dates : 6 et 7 octobre
Lieu : MSH de Bordeaux – Université Bordeaux Montaigne
Site Internet
Contact (carmilla @ sciencesconf.org)
Inscription
Venir au colloque
Mélanie Boissonneau (Paris 3 Sorbonne Nouvelle) – Marjolaine Boutet (Université de Picardie Jules Verne) – David Roche (Université Paul Valéry Montpellier 3) –– Yann Calvet (Université de Caen) – Matt Jones (De Montfort University, UK) –– Hélène Frazik (Université de Caen) – Jean-François Baillon (Université Bordeaux Montaigne) – Nicolas Labarre (Université Bordeaux Montaigne) - Dr Matt Melia (Kingston University London, UK)