Mis à jour le 19 décembre 2017
Le terme même d’inconvenance ne se laisse pas aisément appréhender : il peut apparaître comme l’envers du convenable, voire son négatif, ce qui souligne et bouscule les limites du pensable ou du représentable. Si l’on considère que l’inconvenance désigne ce qui relève d’un manquement aux usages, aux règles dont se dote une communauté plus ou moins explicitement, on peut alors envisager les formes artistiques comme son aire de prédilection. Toute création n’est-elle pas par essence inconvenante, sauf à relever d’un art officiel, lié à un pouvoir, à une prescription ?
Néanmoins, la perception de l’inconvenance suppose une maîtrise des codes, des normes, des usages au sein desquels elle peut se signaler, qu’il s’agisse d’une inconvenance langagière, comportementale, culturelle. L’écart qu’elle constitue n’est lisible et recevable comme tel qu’à cette condition. L’inconvenance, nous le voyons, ne peut exister que dans l’accueil qui lui est réservé, elle a besoin d’être décryptée pour exister, elle est avant tout appel, ouverture à l’autre et à la dissonance. En cela, elle est pleinement au cœur de la problématique de la littérature, de l’œuvre d’art, et donc de plein droit au centre des préoccupations d’une communauté de chercheurs.
Sous la direction de Béatrice Laville, Elisabeth Magne et Florence Plet-Nicolas
Collection "Eidôlon"
282 pages
23 euros
RDV sur le site des Presses Universitaires de Bordeaux pour se procurer le livre.
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