Colloque international "Religion, guerre et paix" - Université Bordeaux Montaigne
Colloque international "Religion, guerre et paix"
Du 13 octobre 2022 au 14 octobre 2022
Mis à jour le 4 octobre 2022
Ce colloque rassemble des chercheurs du monde entier qui étudient les liens entre les religions et la violence. Les 13 et 14 octobre 2022, salle Jean Borde de la MSH Bordeaux.
Le projet est né du partenariat entre l'Université Bordeaux Montaigne et l’Université de l’amitié des peuples de Moscou, qui souhaitait que Bernadette Rigal-Cellard (Bernadette.Rigal-Cellard @ u-bordeaux-montaigne.fr) (professeure émérite en Études américaines - unité de recherche CLIMAS) dirige un travail comparatif entre les aires russes et européennes de l’Ouest sur les liens entre les États et les religions à la suite des grands attentats commis par des membres de mouvances islamistes.
La question "religion et violence terroriste" et en particulier "islam et violence" ayant été beaucoup analysée, Bernadette Rigal-Cellard a pris le parti d’examiner les liens entre religion et violence entretenus, par le passé et surtout de nos jours, par une grande variété de groupes religieux, parfois peu connus du public.
Les communications portent ainsi sur trois axes majeurs qui permettent de vérifier ce qu’Émile Durkheim appelait "l’influence dynamogénique de la religion" : les croyances ne demeurent jamais au niveau symbolique mais stimulent des forces qui poussent les croyants à agir dans et sur le monde.
Les trois axes
L’instrumentalisation des religions pour promouvoir et renforcer la soif de puissance de responsables politiques, de chefs, militaires ou non, d’ethnies…
Ceux-ci peuvent justifier leurs attaques et leurs conquêtes territoriales par des références à des textes sacrés, des prophéties... On verra ainsi comment le président Poutine s’appuie sur le pouvoir spirituel du patriarche orthodoxe Kyrill pour justifier l’invasion de l’Ukraine et comment le patriarche lui-même imagine bénéficier de sa bénédiction des troupes et des chars.
Ce sujet est d’autant plus à propos que c’est la raison pour laquelle aucun collègue russe ne peut participer au colloque. La violence perpétrée par Boko Haram et ses concurrents au Nigeria sera étudiée, ainsi que l’utilisation de la religion au Japon lors des guerres du vingtième siècle, au Vietnam contre la colonisation française, et aux États-Unis le 6 janvier 2021 lors de l’attaque du Capitole.
Quant à la France, ce sera sa violence religieuse aux seizième et dix-septième siècles qui sera analysée, ainsi que les crises suscitées par la séparation de l’Église et de l’État.
Les religions victimes de la violence : les persécutions religieuses sont loin de n’être que des crimes du passé
Seront ici explorées celles que subissent plusieurs groupes religieux, tout particulièrement en Chine, un domaine dont Rémi Castets (remi.castets @ u-bordeaux-montaigne.fr) est un des grands spécialistes internationaux, de même que Massimo Introvigne, directeur d’un quotidien, Bitter Winter, qui informe sur les persécutions de groupes religieux en Asie et dans le monde.
Il est bien évident que les religions peuvent aussi perpétrer des actes d’intense violence. La soif de pouvoir de certains responsables religieux ainsi que les sévices qui peuvent ainsi être imposés seront abordés. Deux des meilleurs connaisseurs des religions minoritaires parleront de la violence qu’elles subissent mais peuvent aussi susciter tant en leur sein qu’envers la société extérieure.
Les religions en tant qu’acteurs de pacification
Même si certains de leurs propres membres incitent à la violence, les groupes religieux aiment se proclamer apôtres de paix. Comment mettent-ils en pratique cette exigence, en paroles seulement ou en actes concrets ?
Seront présentés les rituels inventés par plusieurs groupes religieux pour faire advenir la paix ou la préserver, ainsi à Taïwan et en Corée du Sud. L’intercession de responsables religieux pour résoudre les conflits sociaux, politiques ou militaires (ainsi la question nucléaire) sera enfin abordée.