L'université reçoit Corin BRAGA, professeur à l'Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca (Roumanie) - Université Bordeaux Montaigne
L'université reçoit Corin BRAGA, professeur à l'Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca (Roumanie)
Du 23 septembre 2025 au 25 septembre 2025
Mis à jour le 18 septembre 2025
Les 23 et 25 septembre 2025, l'Université Bordeaux Montaigne (LaPRIL, UR Plurielles) reçoit Corin BRAGA, Professeur de littérature comparée à l'Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca (Roumanie) pour deux conférences.
« Théorie distanciée » Une approche distanciée des archétypes à l'âge (post)postmoderne
Mardi 23 septembre, 15h30-16h30, salle H 103
Cette conférence propose une approche herméneutique de ce que Corin Braga appelle « théorie distante ». Pour être pleinement compris, la mythologie, la littérature et l'art, en particulier ceux de l'Antiquité, du Moyen âge et du début de l'époque moderne, nécessitent une reconstruction des visions du monde et des conceptions de la nature humaine dans le cadre desquelles ils ont été produits et reçus à l'origine. Cela vaut également pour les œuvres modernes et contemporaines. Cependant, si les systèmes métaphysiques et anthropologiques prémodernes ont été acculturés et ne sont plus utilisés, les systèmes actuels, appartenant à la « vulgate » scientifique actuelle, sont spontanément approuvés et acceptés par les critiques littéraires et artistiques comme valides et vrais. Pour cet usage inconditionnel des théories cosmologiques et psychologiques par divers analystes et commentateurs, Corin Braga propose le terme de « théorie proche ». En revanche, afin d'éviter l'inadéquation anachronique entre les œuvres appartenant à un paradigme culturel historique donné et les méthodes issues d'autres paradigmes, il avance une approche dans laquelle tous les systèmes ontologiques et psychologiques, anciens ou actuels, devraient être considérés comme de simples artefacts intellectuels, des « récits maîtres », dépendants de leurs époques respectives. Cette attitude relativiste permettrait une « approche distanciée », notamment des théories contemporaines, libérant les chercheurs en littérature et en art du fardeau de légitimer des théories appartenant à d'autres domaines.
Entrée libre
Les anarchétypes - formes et genres anarchiques
Jeudi 25 septembre, 13h30-14h30, salle I 009
Dans ce travail, Corin Braga propose de définir un concept destiné à décrire une large classe d’œuvres – l’anarchétype. L’anarchétype est un archétype explosé ou fragmenté. Les œuvres (ou les corpus d’œuvres) archétypiques se comportent d’une manière organisée, centrée, unifiée. Elles sont construites sur un scénario homogène, fini et complet, qui leur donne un sens, une « colonne vertébrale ». Il est possible que le scénario organisateur soit emprunté à une tradition culturelle (O’Neill reprenant le mythe d’Electre, James Joyce celui de l’Odyssée, etc.) ou qu’il soit généré par l’œuvre (ou le genre) elle-même (le Bildungsroman, etc.). Les œuvres ou les corpus d’œuvres anarchétypiques se comportent d’une manière anarchique et chaotique. Elles ne se soumettent pas à un sens central et totalisateur, elles se développent dans des directions surprenantes et contradictoires, qui ne sauraient se réduire à un scénario unique. Avec une métaphore cosmologique, Corin Braga compare l’archétype avec un système solaire, dans lequel les planètes gravitent harmonieusement autour d’un soleil central, qui donne le logos de l’ensemble, et l’anarchétype avec la poussière galactique d’avant sa concrétion dans un système planétaire, ou avec le nuage de débris résulté de l’explosion d’une supernova. Le couple archétype / anarchétype se rapproche sur certains points de l’opposition établie par G. Deleuze entre la « racine » et les « rhizomes ».
Corin Braga est Professeur de littérature comparée, doyen de la faculté des lettres de l'Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca en Roumanie (2008-2020) et Vice-Recteur de cette université (2020-2024). Il est Président de l’Association de littérature générale et comparée de Roumanie et vice-président du CRI2i (Centre de Recherches Internationales sur l’Imaginaire) ; directeur de Phantasma, Centre de Recherches sur l’Imaginaire de Cluj, directeur de la revue plurilingue Cahiers Echinox, de la collection Mundus Imaginalis à la maison d’édition Dacia de Cluj et de la collection Phantasma à la maison d’édition Tracus Arte de Bucarest.
Il a reçu le Prix de l’Académie Roumaine en 2020.
Il a publié 6 livres de recherche en littérature comparée en France et 9 livres en Roumanie et 6 romans oniriques et journaux de rêves.
Il a publié notamment en France : Le Paradis interdit au Moyen Âge (Paris, 2004), La Quête manquée de l'Avalon occidentale (Paris, 2006), Du paradis perdu à l'antiutopie (Paris, 2010), Les Antiutopies classiques (Paris, 2012), Pour une morphologie du genre utopique (Classiques Garnier, 2018), Archétypologie postmoderne (Honoré Champion, 2019).