Prendre soin : une utopie réelle ? - Université Bordeaux Montaigne

Prendre soin : une utopie réelle ?

Mis à jour le 21 avril 2021

Mercredi 28 Avril 2021, Bachar Bou Assi (doctorant SPH), Frédérique Drillaud (doctorante MICA) et Elodie Galinat (doctorante TÉLÉM), proposeront une journée d’étude en ligne ayant pour objectif d'initier une réflexion commune sur le concept de « prendre soin ».

Bien que l’expression « prendre soin » ou « take care » ne soit pas récente, il semblerait que les idées qu’elle représente aient du mal à s’imposer politiquement. Dès les XVI^e-XVII^e siècles, des œuvres utopiques l’évoquent sous l’angle des inégalités sociales (Thomas More, 1516), et face aux enjeux scientifiques et médicaux de l’époque (Francis Bacon, 1627).

En 2020, elle ressurgit face à une nouvelle crise mondiale qu’est la pandémie de la covid-19. Cette crise place le soin et notre rapport à la vulnérabilité comme questions centrales, qu’il faudrait traiter dans l’urgence, révélant par là-même la faiblesse de nos sociétés quant à la prise en considération de ces questions pourtant soulevées de longue date. En témoigne depuis plus de 40 ans "le mouvement des soins palliatifs", institué depuis (Patrick Baudry, 2013), et dont les membres n’ont de cesse de tenter d’y répondre.
Pour cela, ils ont élaboré une démarche qui prend en considération la globalité de la personne malade, et c’est en équipe interdisciplinaire qu’ils l’accompagnent ainsi que ses proches. Comme l’écrira Robert William Higgins (2010 :140), les soins palliatifs représentent la « Pointe avancée de l’émergence d’une nouvelle culture du soin et du prendre soin, dans nos sociétés industrialisées, ils esquissent le projet politique viable de reconnaître la dignité de la dépendance. ».

Face à la mort, le soin se questionne (Élodie Lemoine et Jean-Philippe Pierron (dir), 2016) et ce sont les dimensions individuelle et collective des sociétés qui s’interrogent en reflet (Louis-Vincent Thomas, 1991).
Ainsi, par « prendre soin » nous entendons des pratiques qui surpassent la seule idée de « soigner » et ne se limitent pas au remède. La relation à l’autre y a un caractère essentiel (Emmanuel Lévinas, 1972 ; Paul Ricoeur, 1990), ce que n’a pas manqué de relever la littérature (Blaise Cendrars, 1938). Comme le soulignent Marie Garrau et Alice Le Goff (2010), « nous sommes tous fondamentalement vulnérables ». De ce fait, « prendre soin » ne se réduit pas qu’aux pratiques médicales ni à l’espèce humaine mais prend en considération l’environnement dans son ensemble.

L’intention de cette journée d’étude est d’éclairer cette notion de manière pluridisciplinaire. Entre actualité et histoire d’un concept négligé, le but est d’engager un échange et une réflexion commune sur ce sujet crucial.

Thématiques de la journée :

• Le "prendre soin" au regard de la littérature et de la philosophie
• La démarche palliative ou "l'esprit du soin"
• L’écriture de soi face à la vulnérabilité
• L’accompagnement social, une déclinaison du « prendre soin »

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Participer à la réunion Zoom : https://u-bordeaux-montaigne-fr.zoom.us/j/82555119683?pwd=TWZ1VnJMSGhMV1VZNHc4MkdKNHVsZz09

Contacts : Bachar Bou Assi (bacharbouassi @ gmail.com), Frédérique Drillaud (f.drillaud @ sfr.fr), Élodie Galinat (elodie.galinat @ gmail.com)