Mis à jour le 27 février 2019
Aux côtés de ses partenaires bordelais, l'Université Bordeaux Montaigne relève les défis d'une gestion raisonnée de sa consommation en eau et en énergie. Jean-Paul Jourdan, président de l'université présente le projet.
J.-P. Jourdan - Il s’agit pour nous d’une démarche partagée visant à la maîtrise de nos consommations en énergie (électricité, gaz) dans un souci d’économie, bien sûr, mais aussi d'un plus grand confort des usagers et surtout d’amélioration de ce que l’on appelle, en terme expert, « la performance énergétique » de nos bâtiments. Il s’agit encore de préserver nos ressources en eau. Je rappelle que le Service Interuniversitaire de Gestion du Domaine Universitaire (SIGDU), rattaché à notre établissement, a la charge des forages, de la distribution et de la gestion de l’eau sur le campus.
J.-P. Jourdan - Nous sommes partis d’un constat : le parc universitaire bordelais est parmi les plus énergivores de France. Les établissements se sont dès lors entendus, avec le concours de la Caisse des Dépôts et Consignations, pour constituer un site pilote dans le cadre d’une démarche de développement durable : tel est l’objet du Schéma Directeur Énergie Eau qu’il s’agit d’élaborer.
On voit, à la lumière de quelques chiffres, l’ampleur du projet : 250 bâtiments représentant 750 000 m2 dans lesquels travaillent et vivent 70 000 étudiants et 7 000 personnels ; une consommation annuelle en énergie qui est de l’ordre de celle d’une ville et une consommation en eau qui atteint chaque année environ l’équivalent du remplissage de 80 piscines olympiques !
En outre, à l’heure de la COP 21, conscients de leur responsabilité, les acteurs de l’université ont jugé naturel et indispensable de participer à relever ces défis que représentent la nécessaire réduction de la production des gaz à effet de serre et la préservation des ressources naturelles.
Chacun connaît la formule utilisée pour la première fois par René Dubos en 1972 et qui résume tout l’esprit du développement durable. Nous y sommes.
J.-P. Jourdan - Effectivement, la démarche ne saurait se réduire au seul engagement des équipes à la tête des établissements et de leurs directions ou services du patrimoine. Il faut la faire partager à l’ensemble de la communauté, impliquer les acteurs dans une dimension que l’on qualifiera de citoyenne. À cet égard, il va nous falloir mettre sur pied, collectivement, un plan de sensibilisation allant au-delà de ce que, les uns ou les autres, nous avons pu faire en propre jusqu’à maintenant.
J.-P. Jourdan - La préoccupation est évidente et elle n’est pas nouvelle. Elle est intégrée à l’Opération Campus. D’autre part, nous avons, il y a quelques années, débattu, arrêté des pistes et mis en œuvre quelques actions dans le cadre de l’élaboration d’un Agenda 21.
Au sein de l’équipe présidentielle actuelle, nous trouvons un chargé de mission au développement durable qui est membre de la commission d’appel d’offre de notre établissement, laquelle a été amenée à se prononcer sur le choix de prestataires ou de fournisseurs concernant le chauffage ou le papier, à partir de cahiers des charges intégrant les préoccupations du développement durable.
Dans les parties communes, les amphithéâtres et les sanitaires, nous avons mis en place un plan de remplacement de luminaires par des leds avec détection de présence. En outre, toutes les opérations de travaux intègrent l’amélioration significative des performances énergétiques de nos bâtiments, ce qui signifie une baisse de 30 et 40% de déperdition énergétique, grâce à une meilleure isolation des toitures et le changement des menuiseries. Enfin, l'installation de compteurs électriques nous permet d'obtenir un meilleur diagnostic de notre consommation.
Par ailleurs, récemment, nous avons adopté une nouvelle politique d’impression qui vise à réduire notre parc d’imprimantes conformément au dispositif « Plan Vert » préconisé dès 2009 par le Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie de l’époque. Pour dix imprimantes mises à la réforme, nous planterons un arbre.
Enfin, porté par le SIGDU, nous procèderons à un grand forage géothermique qui pourra alimenter un réseau de chaleur sur tout ou partie du campus.
Les établissements engagés dans la démarche :
Université Bordeaux Montaigne,
Université de Bordeaux,
INP Bordeaux,
Science Po Bordeaux,
Bordeaux Science Agro,
CROUS Bordeaux Aquitaine.
La coordination du projet est assurée par l'université de Bordeaux.
Un comité de pilotage est composé de représentants de chaque établissement engagé.
Contact à l'Université Bordeaux Montaigne :
Mickaël Vincent, directeur du patrimoine immobilier et logistique
En savoir + sur la démarche, le calendrier du projet :
Rapport de la 1re phase du schéma directeur
Propos recueillis par le service communication