Festival Lettres du monde 2021 : à la rencontre de quatre auteurs·trices - Université Bordeaux Montaigne

Culture

Festival Lettres du monde 2021 : à la rencontre de quatre auteurs·trices

La 18e édition du festival Lettres du mondes Essentiel !  rassemblera une vingtaine d’invité·es - auteurs·trices étrangers·ères et français·es, traducteurs·trices, éditeurs·trices - pour un programme de rendez-vous littéraires dans les médiathèques, bibliothèques, librairies, établissements scolaires et universitaires de nombreuses villes de la région Nouvelle-Aquitaine. Les 22 et 25 novembre 2021, quatre auteurs·trices viennent partager leurs univers dans les murs de l'Université Bordeaux Montaigne.

Milena Agus (Italie)

Lundi 22 novembre - 14h30 -  Maison des étudiants (Auditorium)

Milena Agus est professeure d'italien et d'histoire et enseigne à Cagliari dans un Institut technique. En 2006, Mal de pierres la révèle en France, où elle reçoit le Prix Relay du Roman d'Évasion (2007) ainsi que le Prix Santa Marinella et le Prix Elsa Morante. Traduit en cinq langues, le livre est adapté au cinéma par Nicole Garcia, avec Marion Cotillard, en 2016. Au fil des texte, elle poursuit sa route d'auteure, singulière et libre. 
De ses romans elle dit : "C'est ainsi que je vois la vie, misérable et merveilleuse ...".

Rencontre autour du roman Une Saison douce

Il pleuvait à torrents et personne, vraiment personne, n'était prêt à ouvrir sa porte, et surtout pas à ces individus. Oui, il y avait des Blancs parmi eux-les humanitaires qui les accompagnaient-mais ils étaient tout aussi étranges que les autres malheureux, mal fagotés et mal en point. Que venaient-ils faire, ces envahisseurs, dans notre petit village où il n'y avait plus de maire, plus d'école, où les trains ne passaient plus et où même nos enfants ne voulaient plus venir ? Nous nous demandions comment les affronter, où les abriter puisqu'il le fallait. Eux aussi, les migrants, avaient l'air déboussolés. C'était pour ce coin perdu de Sardaigne, ce petit village délaissé, qu'ils avaient traversé, au péril de leur vie, la Méditerranée ? C'était ça, l'Europe ?

Une Saison douce, Liana Levi, 2021. Traduit de l'italien par Marianne Faurobert.

Rencontre organisée par Martine Bovo (licence Babel-italien, UFR Langues et civilisations) de l’Université Bordeaux Montaigne et en partenariat avec le Service culture.

Nesrine Slaoui (Maroc - France)

Jeudi 25 novembre - 9h - amphi 1 (IUT) 

Née au Maroc en 1994, Nesrine Slaoui est une journaliste diplômée de Sciences Politiques. Issue d'une famille modeste d'origine maghrébine, la journaliste s'est posée la question de sa légitimité. Elle signe son premier roman aux éditions Fayard.

Rencontre autour du roman Illégitimes

À l'occasion du confinement, une jeune journaliste renoue avec ses origines. Ces mêmes origines qu'elle n'a jamais reniées mais qui, jour après jour, continuent de lui être reprochées, ce qui complique à la fois sa vie et sa carrière. Comment faire tenir les deux ensemble ? C'est le récit d'une réussite mélancolique. Critique, aussi. À l'égard de toute la violence qu'elle a dû et doit encore affronter, simplement pour trouver sa place sans être obligée de devenir quelqu'un d'autre. C'est aussi un hommage à tous ceux pour qui la légitimité demeure un combat permanent.

Illégitimes, Fayard, 2021.

Rencontre organisée par Claire Marché avec le DUT Métiers du Livre de l'Université Bordeaux Montaigne et en partenariat avec le Service culture.

IUT Bordeaux Montaigne - 1, place Renaudel. Tram C, arrêt Sainte-Croix

Rachid Benzine (Maroc - France)

Jeudi 25 novembre - 11h à 12h30 - salle des thèses de la Maison de la recherche (001) 

Né en 1971 au Maroc, Rachid Benzine est enseignant, islamologue et chercheur associé au Fonds Ricoeur, auteur de nombreux essais dont le dernier est un dialogue avec Delphine Horvilleur, Des mille et une façons d'être juif ou musulman (Le Seuil). Sa pièce Lettres à Nour a été mise en scène avec succès dans plusieurs pays. Ainsi parlait ma mère, son premier roman, est la révélation d'un écrivain. 

Rencontre autour du roman Dans les yeux du ciel

C'est le temps des révolutions. Une femme interpelle le monde. Elle incarne le corps du monde arabe. En elle sont inscrits tous les combats, toutes les mémoires douloureuses, toutes les espérances, toutes les avancées et tous les reculs des sociétés. Plongée lumineuse dans l'univers d'une prostituée qui se raconte, récit d'une femme emportée par les tourments de la grande Histoire, Dans les yeux du ciel pose une question fondamentale : toute révolution mène-t-elle à la liberté ? Et qu'est-ce finalement qu'une révolution réussie ? Un roman puissant, politique, nécessaire.

Dans les yeux du ciel, Le Seuil, 2020

Rencontre organisée par Ève de Dampierre-Noiray (licence Babel, UFR Langues et civilisations) de l’Université Bordeaux Montaigne en partenariat avec le Service culture.

Fatima Daas (France)

Jeudi 25 novembre - 13h30 - Maison des étudiants (auditorium) 

Fatima Daas est le pseudonyme d'une autrice née en 1995 à Saint-Germain-en-Laye. Avec ses parents venus d'Algérie, elle grandit entourée d'une famille nombreuse. Au collège, elle se rebelle, revendique le droit d'exprimer ses idées et écrit ses premiers textes. Elle se définit comme féministe intersectionnelle. La Petite dernière est son premier roman.

Rencontre autour du roman La Petite dernière

Je m'appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s'est pas préparé. Française d'origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jours dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J'écris les histoires pour éviter de vivre la mienne. J'ai fait quatre ans de thérapie. C'est ma plus longue relation. L'amour, c'était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j'avais besoin et ce qu'il me manquait. Je m'appelle Fatima Daas. Je ne sais pas si je porte bien mon prénom. 

La Petite dernière, Noir sur blanc, collection Notabilia, 2020

Rencontre organisée par Marie De Gandt (licence Babel, UFR Langues et civilisations) de l’Université Bordeaux Montaigne en partenariat avec le Service culture.

L'esprit du festival

C’est la diversité de la littérature étrangère que Lettres du monde veut promouvoir. Celle qui s’épanouit au détour des pages d’un carnet de voyage, bien sûr, mais aussi celle qui, même dépourvue d’exotisme, nous emmène pourtant très loin en nous confrontant à des tragédies intimes ou politiques qui, pour n’être géographiquement pas si éloignées, sont aux antipodes de notre quotidien. Parce que l’écriture est pour nombre d’auteurs confrontés à la censure le seul moyen d’échapper à l’oppression voire d’exister, Lettres du monde a choisi de faire entendre cette littérature en invitant chaque année des auteurs qui témoignent et combattent. Une littérature voyageuse, mais aussi et surtout batailleuse.

Retrouvez toute la programmation du festival.

Sélection de romans des auteur·rices du festival disponibles dans vos bibliothèques

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