Du 14 septembre 2023 au 14 septembre 2023
Mis à jour le 29 août 2023
Sarah DERMECH, Post-doctorante, boursière de la Fondation Gerda Henkel - Membre associée à l'UMR 7044 Archimede - Université de Strasbourg
La "maison aux peintures" de Dja'de (Syrie, IXe mill. av. JC) située sur le Moyen-Euphrate syrien a livré un des plus anciens exemples de décor architectural néolithique, peint et polychrome. Nous en livrons une analyse détaillée et des reconstitutions, afin de mettre en lumière ses principes de construction. Ceux ci font écho à la géométrie même du bâtiment. La maison aux peintures s'inscrit dans la série des bâtiments communautaires qui se développent au cours du Pre-Pottery Neolithic A (PPNA) et du début du Pre-Pottery Neolithic B (PPNB) au Levant nord et dans le Sud-Est anatolien, c'est à dire dans un contexte de néolithisation de la région et du développement de villages sédentaires, qui s'accompagne de profondes transformations sociales, visibles entre autres par l'apparition de ces architectures spéciales à vocation symbolique. Il apparait que ces bâtiments sont le lieu d'expression d'une géométrie inédite, dont la maison aux peinture est à ce jour l'exemple le plus abouti et le mieux préservé. En deuxième partie de cet exposé, nous présenterons un autre type de décor, dans un contexte différent: les mosaïques de cônes de l'Eanna à Uruk (Irak, fin du IVe mill. av. JC) dans le sud mésopotamien. Cette technique inédite semble apparaitre au début du IVe millénaire, et trouve son apogée à l'Uruk récent (3500-3300 av. JC) dans un contexte d'urbanisation et de développement de l'architecture monumentale, avant de disparaitre définitivement au début du IIIe millénaire. Malgré des différences chronologiques et géographiques importante, on observe qu'un même principe est à l’œuvre: polychromie réservée à des bâtiments exceptionnels (communautaires ou monumentaux), qui semblent être le lieu d'expression favorisé d'un "jeu avec les formes".
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