Du 24 mars 2025 au 27 mars 2025
Mis à jour le 24 mars 2025
La 18e édition du festival Géocinéma portée par un collectif d'enseignant·es-chercheur·es géographes de l'Université Bordeaux Montaigne et de Paris 1 Panthéon La Sorbonne, membres de l'UMR Passages, professeur·es d'Histoire-Géographie aura lieu du lundi 24 au jeudi 27 mars 2025. Ce festival dédié aux décryptages des univers fictionnels et artistiques (films, documentaires, bandes-dessinées) entreprend de faire de la Géographie autrement, hors les murs de l'Université. La programmation 2025 est articulée autour du thème "Marcher" et est à découvrir à l'Université Bordeaux Montaigne (bibliothèque Rigoberta Menchú, Maison des Suds), au cinéma L'Utopia et à la librairie Krazy Kat. Certains rendez-vous sont payants, d'autres gratuits, l'ensemble est ouvert à toutes et à tous.
20h-22h - Centre-ville de Bordeaux, départ depuis la Cour d'Appel de Bordeaux
Marche nocturne, sur les traces des lieux de tournage du Bordeaux des films policiers, avec Benoit Pénicaud, responsable des services au public bibliothèque de l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV), Université de Bordeaux et auteur de livres et Nashidil Rouaiai, géographe UMR Passages et l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV), Université de Bordeaux
Gratuit - inscriptions en ligne
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En mars 2025, Géocinéma se met en marche pour explorer à travers le Cinéma et la Géographie un acte apparemment banal : la marche à pied, tellement intégrée à notre quotidien que l’on oublie qu’elle est un acte géographique fondamental, générateur d’espaces. Depuis les temps les plus anciens, le pied et le pas ont servi de mesure de l’espace. Marcher met l’être humain en mouvement et fixe la verticalité de son corps pour arpenter le monde. Marcher c’est aussi tracer un chemin entre les individus et les choses, dessiner par la ligne et le point les figures élémentaires d’un espace qui se reconfigure en permanence. Une ligne dessinée sur le sol devient sentier, chemin, route, foulés par des milliers de pas.
Choisie ou subie, la marche est le mode de déplacement quotidien de millions de personnes. Sa banalité l’invisibilise, sauf lorsqu’elle rassemble des foules qui deviennent un seul corps en mouvement, festif, joyeux, ou en colère quand elle se fait protestataire ou révolutionnaire envahissant les rues et les places. Il est ainsi des marches pour la paix, pour l’égalité, pour le climat, contre le racisme, comme il est des « marches sur Rome » et des « Longues marches ». Des marches qui peuvent changer le monde comme l’individu lui-même.
La marche est aussi une épreuve de la distance : marcher éprouve et met tous les sens en alerte. Immergé dans le paysage, l’individu ressent au rythme de ses pas les aspérités du sol, la pente, le froid, la chaleur, la douceur ou la violence du vent et de la pluie, la profondeur d’une forêt, la hauteur d'une montagne ou l’étendue infinie du désert. Le rythme lent de la marche choisie reconnecte l’individu moderne avec son environnement et avec lui-même. Elle peut alors se faire initiatique et régénératrice. Mais la marche n’est pas seulement une aventure individuelle et solitaire. Elle offre des moments privilégiés de rencontres, de croisement ou de dépassement des autres sur un itinéraire commun.
Partir sans revenir en arrière, en quête d’un ailleurs ou de soi-même, c’est aussi vouloir échapper pour un temps aux normes sociales et à un quotidien étouffant, chercher à franchir une ligne d’horizon qui pourtant se dérobe sans cesse. Mais si la marche est symbole de liberté, elle devient aussi pour des marginaux, ces « anges déchus » en rupture avec la société ou rejetés par elle, une errance qui n’a d’autre fin que la mort.
La marche au cinéma est également associée à la fuite : celle d'évadés s’échappant de prisons ou de camps, celle de migrants ou de réfugiés fuyant la guerre, la misère ou l’oppression au prix de terribles épreuves spatiales. La marche est aussi le moyen le plus discret de circuler et de se cacher pour échapper au contrôle social. Elle peut être périlleuse dès lors qu’elle est clandestine.
La marche est donc une action passionnante dans un film, une photo, une case. Elle permet de mettre en mouvement les personnages dans des paysages saisis en plans larges ou par de vastes travellings, mais aussi de resserrer la focale sur l’environnement proche, sur le chemin et sur le corps du personnage, jouant ainsi avec les différentes échelles spatiales.
Maison des Suds, Université Bordeaux Montaigne : Esplanade des Antilles, Pessac. Accès Tram B, arrêt Montaigne/Montesquieu
Cour d'Appel : Pl. de la République, Bordeaux
Cinéma Utopia : 5, place Camille Jullian, Bordeaux. Accès : Tram A, arrêt Place du Palais / Tram B, arrêt Hôtel de Ville / Tram C, arrêt Place de la Bourse.
Librairie Krazy Kat : 11 Rue Saint-James, Bordeaux . Accès : Tram A, arrêt Place du Palais / Tram B, arrêt Hôtel de Ville / Tram C, arrêt Place de la Bourse.
Contact : Marina Dufeal, enseignante-chercheuse en Géographie marina.dufeal @ u-bordeaux-montaigne.fr
Illustration : CC BY-SA 4.0 Olivier Pissoat
Du 12 septembre 2024 au 31 mai 2025
Le Service culture vous propose de découvrir sa programmation pour l’année universitaire 2024-2025 : spectacle vivant, expositions, concerts, festivals, ... Ouvert à toutes et tous, les rendez-vous sont gratuits sauf mention contraire. Renseignez-vous !