Mis à jour le 14 avril 2022
Le comité de rédaction de la revue Essais de l’École doctorale Montaigne Humanités est heureux de vous annoncer la parution du numéro hors-série Récits d’outre-thèse. Quelle place dans le monde pour les docteur·es en Humanités ? Cette parution, rédigée par des doctorants, a pour but de mettre en lumière les réalités et les difficultés que rencontrent les jeunes chercheurs.
Des docteur·es en arts, lettres, langues, sciences humaines, politiques ou sociales ont pris la plume pour raconter leur vie de chercheur au-delà des années de formation, dans le moment de leur confrontation avec le monde du travail.
Force est de constater que l’avenir de la recherche s’est assombri, de nouveaux statuts précaires ont même été créés, en plein confinement, par la loi du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 (LPR). Le monde du travail manque singulièrement d’appétence, quant à lui, pour les formations par la recherche.
Il semblait donc urgent de reprendre la main sur la forme de storytelling du show médiatique « ma thèse en 180 secondes », qui promeut performance orale et brièveté, mais peine à faire exister les docteur·es et les enjeux spécifiques de la recherche dans le monde moderne.
La publication a pu voir le jour grâce au travail collectif de doctorants, de docteurs et d’enseignants-chercheurs.
Isabelle Poulin (dir.), Récits d’outre-thèse. Quelle place dans le monde pour les docteur·es en Humanités ? (revue Essais, hors-série), 2022.
Publiée par l’Université Bordeaux Montaigne depuis 2012, au rythme de trois numéros par an et de hors-séries, la revue Essais, Revue interdisciplinaires d’Humanités est animée par l’héritage de Montaigne et s’attache à présenter et faire dialoguer, par la forme même de l’essai, des approches différentes par des chercheurs issus d’universités françaises et étrangères.
Rencontre avec Adèle B. Combes, autrice de Comment l’université broie les jeunes chercheurs : Précarité, harcèlement, loi du silence (éditions Autrement) et Isabelle Poulin, directrice de Récits d’outre-thèse, Quelle place dans le monde pour les docteur·es en Humanités ?
L’actualité récente a mis en lumière la complexité du monde moderne, sa fragilité face aux périls les plus divers : pandémie, dérèglement climatique, guerres. La période s’est révélée peu favorable, par ailleurs, au métier de chercheur, très attractif, mais que peinent à exercer les jeunes générations.
L’attachement aux valeurs de partage du savoir et à la fonction sociale majeure de ce métier a conduit deux heureuses élues à s’interroger sur les raisons d’une situation si défavorable. Leurs enquêtes mettent en évidence la crise préoccupante de l’Université.
Isabelle Poulin, enseignant-chercheur en Littérature comparée, est partie de son expérience de directrice de recherche pour recueillir sous la forme de récits la parole de jeunes diplômés (titulaires d’une thèse en Humanités) sur leur insertion professionnelle. L’ensemble donne une vision assez préoccupante, faite de joies et d’intégration, certes, mais aussi de trop nombreux dégoûts et déclassements.
Adèle B. Combes, docteure en neurobiologie, est partie de sa propre expérience - « au départ, c'est grisant. On est très fier de faire un doctorat, (...) de pouvoir apporter sa pierre à l'édifice de la connaissance humaine » - pour mettre au point un questionnaire intitulé « Vies de thèse : Doctorat et qualité de vie », soumis à un vaste échantillon de 1800 doctorants. L’enquête pointe un phénomène peu (re)connu, trop répandu : la détresse des jeunes chercheurs en France - Comment l’université broie les jeunes chercheurs : Précarité, harcèlement, loi du silence, Autrement, janvier 2022.
Dates : le 13 avril 2022 de 18h00 à 19h30
Lieu : Librairie Georges
300, cours de la Libération
33400 TALENCE