Du 28 juin 2021 au 31 août 2021
Mis à jour le 28 juin 2021
Emmanuelle Bonneau, maitresse de conférences dans notre université, est lauréate du prix de thèse en faveur d’une transition écologique, juste et solidaire décerné par la Fondation Terre Solidaire. Ce prix a pour objectif de valoriser des travaux de thèse participants à améliorer les réflexions, réalisations et solutions des acteurs concernés par la mise en œuvre d’une transition écologique juste et solidaire en France.
L’originalité du Prix de thèse de la Fondation Terre Solidaire est de récompenser des travaux qui ont pour caractéristiques de cumuler les trois critères suivants :
Le mardi 22 juin, la Fondation Terre Solidaire a organisé une conférence en ligne sous forme de dialogue avec les lauréats et le jury composé de 14 chercheurs et acteurs, et présidé par l’économiste Gaël Giraud.
La Fondation Terre Solidaire récompense des travaux qui poursuivent des objectifs de justice sociale et environnementale en venant servir l’action pratique et en particulier les acteurs de la transition écologique.
Créer des logements pour tous, rendre accessible à chacun des commerces et des services : les objectifs de justice sociale sont au cœur de l’urbanisme. Ils ont cependant été longtemps déliés des questions environnementales. Ma thèse explore cette rencontre en s’appuyant sur ma pratique professionnelle d’urbaniste et de paysagiste et sur le développement du projet de recherche-action BIOREGION (2012-2016) financée par la Région Aquitaine et portée par Agnès Berland-Berthon au sein du laboratoire Ades (devenu Passages) et en partenariat avec des institutions compétentes en urbanisme et aménagement (Sysdau, PNR des Landes et du Médoc, Département de la Gironde).
Le projet BIOREGION proposait de tester dans notre contexte d’action les méthodes de l’école territorialiste italienne au service d’un projet centré sur l’organisation solidaire des villes et des campagnes, l’aménagement du cadre de vie et la mise en valeur agroenvironnementale en associant la société civile aux démarches d’urbanisme.
Les étudiants du Master UPEPT lors du lancement de l'atelier pluridisciplinaire (architecture, écologie, paysage, urbanisme), septembre 2020.Mes activités professionnelles initiées en 2005 à l’issue de mes études à l’École Nationale Supérieure du Paysage, m’ont conduit à reprendre une formation de master en urbanisme puis un doctorat. Ma thèse met à jour une boîte à outils et des méthodes susceptibles d’accompagner l’évolution des pratiques de l’urbanisme. Cette recherche nourrit mes enseignements à visée professionnalisante et fait l’objet de communications régulières auprès d’acteurs techniques et politiques.
Recrutée en 2017 à l’Institut d’Aménagement de Tourisme et d’Urbanisme (IATU), je suis coresponsable du parcours de Master en Urbanisme : Paysage, Évaluation Environnementale et Projets de Territoire (UPEPT) et du double diplôme avec l’Université de Florence.
De 2017 à 2020, j’ai évolué au sein de l’équipe d’Hélène Velasco-Graciet en servant par mes compétences techniques, l’aménagement du site universitaire. Nous avons ainsi élaboré avec la DPIL et le SIGDU, le Schéma Directeur Immobilier et Aménagement qui propose une vision de l’université à moyen terme conciliant réhabilitation des locaux et valorisation du cadre de vie.
L'animation de table-rondes avec les habitants d'une résidence universitaire, atelier de Master UPEPT, mars 2020En complémentarité, le projet BIC_box, conçu avec Alexandre Péraud et Bordeaux Métropole, visait à associer la communauté universitaire et les habitants riverains, à l’aménagement de l’université en valorisant les savoir-faire de nos formations (communication, art, histoire, aménagement…). Je poursuis aujourd’hui ces collaborations pluridisciplinaires dans un cadre pédagogique en expérimentant l’articulation des pratiques liées à la transformation de l’espace (urbanisme, architecture, paysage) avec les sciences écologiques et l’action culturelle et artistique. L’enjeu est de faciliter des collaborations entre nos disciplines et nos étudiants afin qu’elles s’amplifient dans leur activité professionnelle.
C’est ce parcours de recherche imbriqué dans l’action pratique qu’a souhaité récompenser la Fondation Terre Solidaire.
J’ai postulé à ce prix dans la perspective d’une publication avec l’architecte et urbaniste Alberto Magnaghi, chef de file de l’école territorialiste.
Son apport m’apparaît aujourd’hui moins lié à ce projet individuel que collectif. D’une part, il donne de la visibilité à la pensée développée par A. Magnaghi (Le projet local
Workshop à Tartas, atelier avec les élus animé par les étudiants du Master 2 en Urbanisme, IATU, juin 20202003, La biorégion urbaine : petit traité sur le territoire bien commun 2014) et par l’école territorialiste italienne. D’autre part, il envoie un signal très positif à des parcours de recherche finalisés vers l’action pratique. J’espère que nous serons à l’avenir plus en capacité d’accompagner les étudiants souhaitant amorcer un parcours de recherche en parallèle et au service de leur activité professionnelle.
En ce sens, ce prix est un encouragement à poursuivre le développement de nos formations en partenariat étroit avec les milieux professionnels de l’urbanisme et de l’aménagement. L’université ne peut s’abstraire pour tout ou partie des évolutions sociales, économiques et environnementales contemporaines. Je crois que c’est dans cette interaction continue entre recherche, action et formation et entre action politique, technique et expression d’une citoyenneté active passant par l’art et la culture, que nous réussirons à relever collectivement le défi d’une transition écologique, juste et solidaire.