Déc 8- Farhad Khatib Damavandi - Université Bordeaux Montaigne

Le contexte, l'image et la musique à l'unisson dans la collaboration de Nikita Mikhalkov avec Edouard Artemiev

Doctorant: Farhad Khatib Damavandi

 

Date: 08 décembre 2016 à 09h30
Lieu: Université Bordeaux Montaigne
Salle des Actes
33600 Pessac

 

Résumé

Dans les années 1970, les cinéastes soviétiques arrivaient à faire des films de qualité malgré toutes les contraintes et bien qu’étant obligés de tourner conformément aux critères de la censure. On peut parler de l'originalité et d’une certaine liberté d'expression, comme les caractéristiques du cinéma soviétique de cette période, puisque le contrôle du contenu des films est devenu moins strict par rapport aux décennies précédentes. Ces années sont marquées par la naissance de la collaboration fructueuse du cinéaste Nikita Mikhalkov avec le compositeur Edouard Artemiev. Un regard très profond sur l’histoire et la littérature de son pays est la particularité de toutes les créations de Mikhalkov, ce qui lui a valu le Grand Prix au festival de Cannes et l'Oscar du meilleur film étranger avec Soleil trompeur (1994). Quant à Artemiev, l’auteur de l’Opéra Crime et Châtiment, la maîtrise des différents styles (musique savante, musique électronique, musique rock et musique du monde) lui a permis de posséder  une large palette de possibilités pour accomplir les tâches les plus difficiles en matière de musique de film. Il s’agit donc du tandem de deux maîtres incontestables dans leurs domaines respectifs, deux artistes qui se complètent.

Ce travail de recherche vise à explorer le langage musical et les choix esthétiques d’Edouard Artemiev, ainsi que les différentes fonctions de sa musique dans les films de Nikita Mikhalkov.

         Cette étude comporte quatre parties. La première, intitulée « Approche », se divise en cinq chapitres. Dans le premier chapitre nous visons à donner un aperçu du cinéma soviétique des années 1970. À cette fin, on parle tout d’abord du contexte socio-politique de l’URSS de cette époque, avant d’évoquer les thèmes souvent abordés par les cinéastes soviétiques tels que la Seconde Guerre mondiale et les progrès industriels (la modernisation du pays). On parle également de l’adaptation des œuvres littéraires qui occupe une place considérable dans le cinéma soviétique de ces années-là. Nous avons consacré un sous-chapitre au cinéma d’auteur en URSS dont le principal représentant est Andreï Tarkovski. À la fin du premier chapitre nous proposons un exposé sommaire sur  la diversité culturelle de l’URSS, le jeune public et les films cultes. Tout au long du deuxième chapitre sont évoquées les différentes formes et méthodes employées par le gouvernement soviétique pour mener son contrôle idéologique et politique sur la production des œuvres artistiques. Nous y cernons l’impact de la censure sur la musique et le cinéma à l’époque de la stagnation. Dans le troisième chapitre est abordée la musique de film en URSS pendant la période de stagnation et sont évoqués quelques tandems cinéaste/compositeur tels que Eldar Riazanovet Andreï Petrov, Leonid Gaïdaïet Alexander Zatsepin, Gueorgui Youngvald-Khilkevitch et  Maxime Dunaevsky Sergueï Soloviov et Isaak Schwarz, Andreï Tarkovskis et Edouard  Artemiev, et enfin Nikita Mikhalkov et Edouard Artemiev dont la collaboration est le fil rouge de notre travail de recherche. Introduire une notice biographique nous a semblé nécessaire, pour que le lecteur se familiarise avec le cinéaste et le compositeur. Le quatrième chapitre est donc consacré aux biographies et parcours respectifs du cinéaste Nikita Mikhalkov et du compositeur Edouard Artemiev. Pour avoir un aperçu de l’œuvre du compositeur, le lecteur est invité à consulter l’annexe no 2. Le cinquième et dernier chapitre de cette partie porte sur l’histoire de la rencontre d’Edouard Artemiev avec Nikita Mikhalkov qui eut lieu en 1968 et qui donna naissance à une collaboration fructueuse dont le début date de 1970.

      La seconde partie s’intitule « Langage musical d’Edouard Artemiev: les choix esthétiques». Cette partie est constituée de six chapitres. Dans le premier chapitre sont évoquées les sources d’inspiration du compositeur. On y parle des courants musicaux et des compositeurs qui ont influencé le langage musical d’Artemiev. Dans les chapitres qui suivent sont analysées les composantes de la musique d’Artemiev (rythme, mélodie, harmonie et orchestration). On y présente également une étude comparative des partitions du compositeur, aussi bien de ses propres musiques entre elles qu’avec celles de ses confrères contemporains et ceux des siècles précédents. À la fin de cette partie est évoquée la musique électronique: Edouard Artemiev étant l’un des pionniers de ce nouveau courant musical en URSS, la musique électronique devient, à partir des années 1960, partie intégrante des créations du compositeur.

      La troisième partie (« Relation musique/image dans les films de Nikita Mikhalkov »), tente d’expliciter les différentes fonctions de la musique d’Edouard Artemiev dans les films de Nikita Mikhalkov. Pour ce faire, les éléments musicaux employés dans les films de Mikhalkov sont répartis en leitmotive, thèmes secondaires, musique diégétique et chansons. Chaque chapitre de cette partie correspond à l’un de ces éléments. Dans la présentation de chacun de ces éléments, l’ordre chronologique des films a été respecté afin de faciliter l’accès à l’analyse de tel ou tel film. Dans cette partie il nous a paru nécessaire de présenter la description détaillée de plusieurs scènes contenant des éléments musicaux susnommés, afin d’exposer une analyse optimale des rapports musique/image. Cette analyse s’appuie sur des extraits de partitions, fournissant ainsi au lecteur des références concrètes.

      La quatrième et dernière partie a pour titre « Évocations descriptives ».  Les cinq premiers chapitres de cette partie portent sur les rapports image/musique dans les contextes suivants: le fantastique, l’âme russe et le patriotisme, les scènes d’actions, le suspens et les scènes d’amour. Le sixième chapitre examine et met en lumière les scènes dans lesquelles la musique remplit une fonction scénaristique. Le dernier chapitre consiste en l’étude des interactions musique/temps/espace. Dans ce chapitre seront abordées les scènes dans lesquelles la musique change la notion habituelle du temps et de l’espace.

 

 

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