Le 13 juin 2019
Mis à jour le 11 juin 2019
Leah Vandeveer est doctorante à l’Université Bordeaux Montaigne, au sein du laboratoire CLLE-ERSSàB. Elle s’est qualifiée pour la phase des demi-finales parisienne du concours « Ma thèse en 180 secondes » lors de la finale du regroupement des universités de Bordeaux - Bordeaux Montaigne – La Rochelle et Pau, le 19 mars, en remportant le prix du public.
Leah Vandeveer s’est brillamment qualifiée lors de la phase des demi-finales parisienne du concours « Ma thèse en 180 secondes » et fera partie des 16 candidats finalistes nationaux du concours le 13 juin 2019 à Grenoble.
Le titre de ma thèse est : « La phonologie des consonnes rares : Une approche typologique », mais le sujet est plutôt « Comment expliquer le comportement des consonnes rares dans les langues du monde ? ». Quand nous parlons de ‘consonnes rares’, il est possible d’associer le mot ‘rare’ avec ‘très peu de gens qui les prononcent’. En fait, le mot ‘rare’ fait référence au nombre de langues où nous pouvons trouver une certaine consonne. Par exemple, les sons « th », comme en anglais thing ou this, sont en fait considérés comme des consonnes rares, (même si la langue anglaise compte presque 2 milliards de locuteurs au monde) ! Il y a en fait très peu de langues qui utilisent les sons « th » donc, lorsque nous parlons de la ‘rareté’ des consonnes, nous parlons du petit nombre de langues qui les contiennent dans leurs « stockages » de consonnes. Alors, dans ma thèse je cherche à expliquer pourquoi ces consonnes rares existent dans certaines langues mais pas d’autres.
J’ai obtenu ma licence en langues, ce qu’on appelle un « Bachelor’s Degree », aux États-Unis avant de venir en France, où j’ai fait un Master en Sciences du langage à l’Université Bordeaux Montaigne et maintenant, ma première année de doctorat.
Une très bonne question ! J’ai toujours été passionnée par la linguistique et les langues alors le doctorat me permet d’explorer ces sujets plus en profondeur. Selon moi un doctorat représente avant tout une passion profonde pour notre sujet et notre domaine, et peut-être même l’occasion de contribuer à une idée ou à une découverte, dans ce domaine que j’adore.
C’est surtout ma directrice de thèse, Pr. Laurence Labrune, qui m’a motivée pour participer au concours ! J’aimais également l’idée de parler de mon sujet et de mon domaine à un public non-spécialiste, c’est un vrai défi d’essayer d’expliquer ses recherches en évitant les termes techniques et surtout dans une autre langue !
J’ai également aimé l’idée d’approcher le public au monde de la linguistique, qui peut sembler abstrait, surtout la phonologie ! Je trouve que les langues et le langage sont des choses que nous partageons tous et c’est à nous en tant que chercheurs de rendre nos recherches accessibles et de motiver les prochaines générations de chercheurs !
Apprenez-en un peu plus sur la thèse de @LeahVandeveer grâce à ses #60sdeplus ! Toute la journée, retrouvez Leah sur notre compte Twitter @MT180FR et découvrez son quotidien de chercheuse ! 🤗 @CPUniversite @CNRS @UBMontaigne @NvelleAquitaine pic.twitter.com/7F50b6AWGL
— MT180 (@MT180FR) 9 mai 2019
Écoutez le passage de Leah Vandeveer dans l'émission "La tête au carré" sur France Inter
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Suivez la finale nationale le 13 juin 2019, à 18h30 en direct sur le site http://mt180.fr/
Les atouts de Leah pour ce concours sont d'abord sa passion pour sa recherche de thèse, qu'elle parvient à transmettre au public, malgré le caractère austère et très technique du sujet (les consonnes rares ! qu'est-ce que cela peut bien être ?). Elle a aussi une grande aisance avec le micro et devant le public. Son expérience d'enseignante d'anglais déjà longue la sert sans aucun doute pour cet exercice. Son humour également qui relève de l'autodérision (lorsqu'elle parodie par exemple l'accent américain; ce type d'humour, elle le doit sans doute à sa culture américaine, car il est moins pratiqué en France qu'aux USA). Leah possède aussi un charisme naturel qui est évidemment un atout pour ce genre de concours, et qui ne s'apprend pas!
Grâce à ces atouts, Leah réussit à parler d'une discipline au sein de la linguistique, la phonologie, très peu connue du grand public, qui n'est pas facile à expliquer de manière simple, mais elle parvient à le faire d'une manière plaisante, intéressante et amusante, et en 180 secondes seulement ! Je crois que j'obligerai dorénavant tous mes étudiants de L1 de phonologie à regarder son exposé pour comprendre ce que c'est que la phonologie...
J'ajouterais qu'il n'est pas évident et que c'est même une prouesse que d'arriver à séduire une public de journalistes, de lycéens ou de personnalités du monde non universitaire en parlant de consonnes implosives et de fricatives sibilantes apico-dentales (les fameuses consonnes rares).
C'est un challenge, on apprend à parler en public, on développe ses qualités oratoires, bien sûr, il y a aussi un côté ludique qui, je crois, plaît à Leah. Mais je pense que le véritable moteur et l'enjeu, pour Leah, c'est sans doute de faire partager à d'autres sa passion pour la linguistique en général et pour la phonologie en particulier. Ce sont des disciplines peu connues, peu reconnues, peu accessibles à priori, pas du tout enseignées au lycée par exemple. La plupart des gens ne savent pas ce que c'est que la phonologie, alors qu'a priori tout le monde sait (ou croit savoir), ce qu'est que la biologie, la médecine, la robotique, l'ingénierie des ponts, la chimie moléculaire, etc. etc.
La satisfaction donc de partager, de transmettre quelque chose, en espérant aussi que cela pourra donner à d'autres le désir de s'engager dans des études, quelles qu'elles soient, du moment que la passion est là.
Toutes nos félicitations à Leah Vandeveer, et tous nos encouragements pour la suite !
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