Salomé Defaut, Manon Veaux et Esteban Okbi, lauréat·es du concours Premiers Feux - Université Bordeaux Montaigne

Distinctions

Salomé Defaut, Manon Veaux et Esteban Okbi, lauréat·es du concours Premiers Feux

Le 7 février dernier, la remise des prix du concours d'écriture Premiers Feux a eu lieu dans la salle Jacques Ellul de la Ville de Pessac. Salomé Defaut, Manon Veaux et Esteban Okbi ont été désigné·es lauréat·es de leur catégorie par des jurys composés de professionnel·les. Le concours a été organisé en partenariat avec l'Agence livre, cinéma et audiovisuelle (ALCA) de Nouvelle-Aquitaine, la Ville de Pessac et le master Fabli de l'université de Limoges.

Première édition du concours Premier Feux

En avril 2021, le Service culture de l'Université Bordeaux Montaigne initiait le concours des jeunes écritures Premiers Feux. Ouvert à tou·te·s les étudiant·es et jeunes diplômé·es d'un établissement d'enseignement supérieur public en Nouvelle-Aquitaine, il donnait la possibilité aux étudiant·es de participer à trois catégories : l'écriture dramatique, le scénario de court-métrage et l'illustration.  Pour cette première édition, 44 candidatures ont été reçues, dont 18 en écriture dramatique, 8 en scénario de court-métrage et 18 en illustration.

Les trois lauréats et leur création

Salomé Defaut, lauréate de la catégorie « scénario de court-métrage »

Diplômée en 2021 des masters Recherche en cinéma et Genres cultures et sociétés de l’Université Bordeaux Montaigne, Salomé Defaut est actuellement étudiante en master écriture à l’Institut national supérieur des arts du spectacles et des techniques de diffusion de la fédération Wallonie-Bruxelles (INSAS).  

À la folie

À la folie raconte les retrouvailles entre un fils devenu grand, Amar et sa mère. Des souvenirs d’enfance refont surface sur cette plage où ils se retrouvent, ceux d’une mère qui sombre dans la folie douce. Ce rendez-vous est un moment suspendu, volé au quotidien où la poésie s’empare de la banalité, une bulle onirique hachée de bribes, de flashs violents, qui donnent un sens à ce qui n’est jamais dit, toujours suggéré et implicite.
Avec cette histoire Salomé Defaut a pu traiter deux sujets qu’elle voulait explorer : la folie traitée avec tendresse et indulgence et la question de la filiation entre une mère et son fils. Salomé Defaut explique que les connaissances et les compétences acquises grâce au master en études de genre lui permettent de construire des personnages cohérents.

Le regard du jury

Ce scénario s’est distingué par « une vraie construction du récit et de la dramaturgie sur un thème, la folie douce, abordé avec beaucoup de nuances et de finesse », ont expliqué Camille Geandrault, responsable de la licence Cinéma et audiovisuel et maître de conférences en Cinéma, ainsi que Noémie Benayoun, chargée de mission Création et Initiative régionale au sein de l'ALCA.

Esteban Okbi, catégorie « écriture dramatique »

Esteban Okbi est étudiant en master 2 Expérimentations et recherches dans les arts de la scène. Il est actuellement en stage comme assistant à la dramaturgie au Centre Dramatique National de Colmar aux côté de Pauline Peyrade, auteure et metteuse en scène.

[Warda] testament d’un poisson

En 2120, Kaktus est en fin de vie dans un centre gériatrique où le personnel soignant a été remplacé par des machines. Alors qu’il tente de se noyer dans un bocal à


De gauche à droite : Manon Veaux, Salomé Defaut et Esteban Okbi

poisson pour mettre fin à ses jours, Warda lui rend visite. Mais qui est cette jeune femme ?, est-elle un fantôme ou une vision hallucinatoire, se sont-ils connus plus jeunes lorsque Kaktus vivait en banlieue ? L’apparition de ce personnage dont le prénom signifie rose en arabe va aider le centenaire à transformer ses derniers jours morbides en une quête flamboyante dans les méandres de ses souvenirs de jeunesse.
Sans être revendicatif ni faire la morale, Esteban Okbi a cherché à « recoloniser tous les imaginaires » en créant des personnages très âgés et de cultures différentes.

Extrait : « Je veux pas t'empêcher de disparaître, c'est juste un sursis. Avant la fin, avant ta fin, j'aimerais que tu nous fasses un cadeau. Que tu retrouves la mémoire, que tu me retrouves, pour mettre ton existence à plat, pour savoir ce que je fous là, avec toi. Crève pas comme ça Kaktus, tout seul au monde, tout seul dans le froid, dans le noir. Crève pas comme un yaourt à l'abricot.»

Le regard du jury

Les jurés ont été attentifs aux textes qui pouvaient être mis en scène. Kévin Keïss, président de jury et dramaturge, a souligné  la qualité de la structure du texte qui mêle « beaucoup d’intelligence et d’intensité » qu'il espère un jour voir incarné sur un plateau.

Manon Veaux, lauréate de la catégorie « illustration »

Étudiante en master 2 Illustration de l’Université Bordeaux Montaigne.

Un jour de Tempête

 

Illustration Manon Veaux

Un jour de Tempête est un album pour enfant dans lequel Manon Veaux propose ici de se laisser guider par la perception de Tempête, un chien qui se déplace dans un espace que notre œil humain ne reconnaît pas. Au fur et à mesure, les dessins s'éclaircissent et l'on comprend alors que Tempête est dans un jardin, un soir de fête.
L’album est réalisée grâce à la technique du « monotype » qui consiste à utiliser une plaque de zinc ou de plexiglas sur laquelle on applique de l’encre pour donner une certaine texture. Manon Veaux apprécie beaucoup cette technique car « il y a toujours des imperfections, des surprises », c’est « agréable d’être à l’origine d’une image qu’on n’a pas totalement contrôlé, il y a une part de hasard ».

Le regard du jury

Les images fortes et sombres créées par la technique du monotype contre-balancées par des touches de pastel qui amènent une atmosphère plus légère ont séduit le jury composé de Julien Béziatet Anne-Perrine Couêt, tous deux enseignant·es en Arts à l'Université Bordeaux Montaigne et de Manon Colin, chargée de mission création et vie littéraire à l'ALCA Nouvelle-Aquitaine. Ils ont également apprécié la construction du récit et la transition du point de vue : le/la lecteur·trice glisse du regard de Tempête à celui de l'être humain. Le contraste est figuré par un passage de dessins intenses et sombres à des touches de pastels qui apportent une certaine douceur et davantage de légèreté.

Récompense

Cette distinction permet aux lauréat·es de gagner la somme de 1 000 € et de bénéficier d'un accompagnement professionnel par l'Agence livre, cinéma et audiovisuel en Nouvelle-Aquitaine.

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