Jacques Monférier, ancien président de l’Université Bordeaux 3 est décédé le 20 mars 20222 à l'âge de 88 ans. Grand spécialiste de l’œuvre de François Mauriac, il présida l’université de 1983 à 1989. Il fut Chevalier de la Légion d'honneur, chevalier de l'Ordre national du Mérite et Commandeur des Palmes académiques.
Né en 1933, Jacques Monférier a fait ses études supérieures à la Faculté des lettres de Bordeaux. Professeur agrégé de Lettres classiques, Jacques Monférier a enseigné le français, le latin et le grec au lycée Louis-Barthou de Pau, avant d’être nommé à la faculté des lettres de Bordeaux. Après sa thèse de doctorat soutenue à la Sorbonne en 1972, il devient professeur de littérature française, spécialiste de l’époque symboliste.
Dès 1972, Jacques Monférier crée à l’université un centre de recherches sur François Mauriac. En 1986, Jacques Chaban-Delmas lui demande de prendre en charge la création d’un centre culturel que la Région Aquitaine souhaite installer dans l’ancienne maison de François Mauriac à Malagar. C’est ainsi qu’il présidera le Centre François Mauriac de Malagar de 1986 à 2001.
À gauche : Robert Escarpit, Jacques Monférier et Yves Lefèvre (1984). À droite : Jacques Monférier pour le journal Sud Ouest.
Les travaux de recherche de Jacques Monférier concernent principalement l’œuvre de François Mauriac. Il a notamment créé la revue semestrielle Travaux du Centre d’Études et de Recherches sur François Mauriac de 1977 à 1994, la collection des Cahiers François Mauriac, chez Grasset avec 18 numéros entre 1974 et 1991, ainsi que la collection Malagar aux éditions L’Esprit du temps. Il est le fondateur, en 1991, de la Société Internationale des Études Mauriaciennes (SIEM), structure internationale fédérant l’ensemble des recherches menées en France et à l’étranger sur l’œuvre de Mauriac, et reprend avec elle en 1993 la publication des Nouveaux Cahiers François Mauriac, toujours chez Grasset (24 numéros à ce jour).
Jacques Monférier a également créé et dirigé le service de formation continue de notre université et y a exercé de nombreuses responsabilités pédagogiques et administratives : directeur du département de Français, de l’unité de Lettres et Arts, vice-président puis président de l’université.
Remise de la médaille de Chevalier de la Légion d'honneur à Jacques Monférier par François Bayrou dans la Salle des Actes en 1989. À gauche : Jacques Monférier, François Bayrou, Anne-Marie Cocula. À droite : Jacques Monférier, Anne-Marie Cocula.
Durant sa carrière, Jacques Monférier s’est engagé dans la défense de la francophonie, en tant que membre de la Commission permanente de la Conférence nationale des présidents d’université, puis comme membre du conseil scientifique de l’Association internationale des universités francophones.
Après sa retraite universitaire, il a présidé l’Office culturel et éducatif de la ville de Talence. Durant dix-neuf années, il fut adjoint au maire, puis premier adjoint. Il a présidé l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Bordeaux en 2010.
Notre communauté s’associe à la peine de sa famille et de ses proches. Nous leur adressons toutes nos condoléances.
À gauche : remise de la légion d'honneur a Nadine Ly (2008). Jacques Monférier, Joseph Perez. À droite : Cérémonie Docteur Honoris Causa. Titre décerné à Keith John Goesch (professeur émérite de langue et littérature françaises à l’université de Macquarie, Australie. Spécialiste de François Mauriac) dans la Salle des actes.Keith John Goesch, Anne-Marie Cocula, Jacques Monférier, Frédéric Dutheil, Michel Jouve.
Quelques publications de Jacques Monférier
- Symbolisme et anarchie. Revue d’Histoire littéraire de la France. Presses Universitaires de France, 1965, Vol. 65, no 2, p. 233‑238 (disponible en ligne)
- « Le Livre posthume, Mémoires d’un suicidé » de Maxime Du Camp. Revue d’Histoire littéraire de la France. Presses Universitaires de France, 1966, Vol. 66, no 3, p. 439‑450 (disponible en ligne)
- Le suicide. Paris : Bordas, 1970. Collection thématique, 191 p.
- « La Revue indépendante » (Paris, 1884-1893). Thèse d’État sous la direction de Jacques Robichez. Paris : Université Paris-Sorbonne, 1972, 3 vol.
- François Mauriac : du « Nœud de vipères » à « La Pharisienne ». Paris : Honoré Champion, 1985, 180 p.
- introduction et notes de : MAURIAC, Pierre. François Mauriac, mon frère. Bordeaux : L’Esprit du temps, 1997. Malagar.
- Jean Balde. Bordeaux : Mollat, 1997. Portraits, 73 p.
Au cours de sa carrière, il aura aussi dirigé une trentaine de thèses, dont plusieurs sur François Mauriac