Nathalie Szczech nommée à l'Institut universitaire de France - Université Bordeaux Montaigne

Distinctions

Nathalie Szczech nommée à l'Institut universitaire de France

Nathalie Szczech, maîtresse de conférences en histoire moderne, est nommée membre Junior au sein de la 29 e promotion de l'Institut Universitaire de France. Cette distinction récompense la qualité scientifique de ses activités universitaires.

Nathalie Szczech, maîtresse de conférences en histoire moderne

Agrégée et docteure en histoire, Nathalie Szczech est maîtresse de conférences en histoire moderne. Après avoir travaillé au sein des universités de Paris-Sorbonne, d'Orléans et de la Polynésie française, elle enseigne à l'Université Bordeaux Montaigne depuis 2016, dans le cadre d'une délégation. Elle a rejoint le CEMMC (Centre d'étude des mondes modernes et contemporains) et est également membre partenaire du Centre Montaigne (TELEM).

Elle est spécialiste d'histoire religieuse du XVIe siècle et étudie la Réforme et la naissance du protestantisme au carrefour des espaces français et suisse. Elle s'intéresse tout particulièrement aux conflits qu'entraînent l'émergence de l'hétérodoxie religieuse puis l'institutionnalisation de nouvelles Eglises. Sa thèse, soutenue en 2011, portait sur les guerres de mots au XVIe siècles et les pratiques polémiques du réformateur Jean Calvin. Elle a été publiée sous le titre Calvin en polémique. Une maïeutique du verbe (Paris, Classiques Garnier, 2016).

Les recherches de Nathalie Szczech se nourrissent de lectures et de collaborations transdisciplinaires croisant histoire religieuse, histoire et sciences sociales, histoire du livre et des pratiques discursives, comme en témoignent notamment les ouvrages qu'elle a co-dirigés : Trouver sa place. L’incorporation dans les communautés de l’Europe moderne (XVIe-XVIIe siècles), en collaboration avec Antoine Roullet, Olivier Spina (Madrid, Éditions de la Casa de Velásquez, 2011) et Usages et stratégies polémiques en Europe, XIVe-premier XVIIe siècles, en collaboration avec Marie Bouhaïk-Gironès et Tatiana Debaggi Baranova (Bruxelles, Peter Lang, 2016).

Elle travaille actuellement sur la correspondance et les publications imprimées des premiers réformateurs francophones des années 1520-1530, dans le cadre de l'équipe-projet "Hybridations des savoirs", financée par l'Université Bordeaux Montaigne et co-dirige avec Florence Buttay le séminaire "Les enfants dans les affrontements religieux de la première modernité. Militants, victimes, bourreaux".

"Ministres et ministère de la Parole. La fabrique de l'autorité pastorale au premier siècle de la Réforme (des années 1520 aux années 1560)"

Son projet de recherche IUF est intitulé "Ministres et ministère de la Parole. La fabrique de l'autorité pastorale au premier siècle de la Réforme (des années 1520 aux années 1560), propose l'étude d'un groupe de prédicateurs organisé autour du réformateur Guillaume Farel et des stratégies de mobilisation et d'action collective qu'il privilégie pour entraîner puis ancrer les populations dans la Réforme. Ce projet vise à recenser, grâce aux outils numériques, toutes les données concernant ces prédicateurs qui forment un réseau déployé sur un large espace francophone (Suisse, France, frontières de l'Empire, Italie du nord) et de mieux comprendre le fonctionnement et l'action missionnaire collective de ce groupe, qui allie prédications, publications imprimées et mobilisations dans l’espace public. Qui sont ces hommes qui prennent le risque de s'engager pour l'Evangile et comment font-ils corps ? Dans quelle mesure organisent-ils une mobilisation concertée des fidèles et se construisent-ils en un véritable réseau d'action au service de la Réforme ?

Il s'agira également de comprendre comment ces prédicateurs puis pasteurs s'affirment face aux fidèles et aux autorités politiques et religieuses et réussissent à donner du poids à leurs paroles et à leurs actions subversives, dans le but de convaincre les communautés de faire le choix de la rupture avec Rome. Comment ces prédicateurs, pour la plupart étrangers, nomades et sans position institutionnelle, parviennent-ils à faire entendre leur voix ? Quand ils activent une mémoire anticléricale sédimentée depuis la fin du Moyen Âge et ruinent l’autorité des clercs par leurs discours polémiques et leurs gestes provocateurs, sur quelles bases nouvelles peuvent-ils construire leur propre pouvoir et convaincre de leur légitimité ? Il s'agira aussi de comprendre comment ce groupe, actif de la fin des années 1520 au début des années 1540, se recompose avec l'institutionnalisation des premières églises réformées dans les territoires suisses, comment il réagit à l'influence grandissante exercée par Jean Calvin depuis Genève à partir du début des années 1540 et en quoi il constitue un modèle pour les prédicateurs réformés actifs dans le royaume de France des années 1540-1560. Ce projet de recherche propose donc une histoire de la figure du pasteur réformé, telle qu’elle se construit par les discours et les interactions avec les fidèles et les autorités. En s’ancrant dans un long premier XVIe siècle, il propose de contribuer, dans une perspective d’histoire comparée, à l’étude de la genèse du ministère réformé de la Parole.

Par une approche historienne nourrie des recherches en sociologie et en analyse de discours, Nathalie Szczech souhaite y faire dialoguer des problématiques propres au XVIe siècle et des questions formulées par des chercheurs qui travaillent sur les sociétés contemporaines et étudient notamment les mouvements de mobilisation collective, les constructions médiatiques de postures d’autorité ou les phénomènes de radicalisation religieuse dans leurs implications sociales. Travailler au sein de l’Institut universitaire de France permettra d’approfondir ce dialogue avec les spécialistes d’autres disciplines et de donner toute sa profondeur et sa dimension d’actualisation à ce projet de recherche en histoire moderne.

Chaque année, un jury international sélectionne une centaine d’enseignants-chercheurs candidats à l’Institut Universitaire de France (IUF).
Nathalie Szczech rejoint ainsi la vingtaine de maîtres de conférences et professeurs de l’Université Bordeaux Montaigne déjà distingués depuis 2000. Les enseignants-chercheurs nommés à l’IUF sont placés en position de délégation pendant 5 ans, continuent à exercer leur activité à l'université et bénéficient de moyens supplémentaires pour mener leurs recherches (crédit scientifique, prime d’excellence scientifique, décharge d’enseignement). 
Consulter la liste de la promotion 2019 des enseignants-chercheurs nommés à l'IUF 

En 2019, l'IUF a également nommé Aurélia Gaillard, professeure de littérature française du XVIIIe siècle :

Aurélia Gaillard nommée à l'Institut universitaire de France

Mai 2019

Aurélia Gaillard, professeure de Littérature française du XVIIIe siècle, est nommée membre Senior au sein de la 29e promotion de l'Institut Universitaire de France. Cette distinction récompense la qualité scientifique de ses activités universitaires.

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