L’auberge espagnole : recherches sur la Protohistoire ibérique - Université Bordeaux Montaigne

Recherche - Diffusion des savoirs

L’auberge espagnole : recherches sur la Protohistoire ibérique

El Macalón et son territoire. Cliché Miriam Alba Luzón

L’auberge espagnole est le nouveau rendez-vous organisé par les membres de l’axe de recherche PIM : « La péninsule Ibérique et le Maghreb, de la Protohistoire à la fin du Moyen Âge » de l’UMR 5607 Ausonius (Université Bordeaux Montaigne/CNRS). Afin de faire évoluer et d’insuffler une nouvelle dynamique à leur axe, les chercheurs et enseignants-chercheurs ont opté pour des rencontres semestrielles ouvertes à tous. La première, organisée par les protohistoriens Coline Ruiz Darasse et Alexis Gorgues, a eu lieu le 15 avril 2019 à la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine.

Dans la gueule du loup !

L’expression introduit cette plongée au cœur des sociétés ibériques à l’âge du Fer (VIe-Ier siècle avant notre ère) où le loup est une figure omniprésente dans l’iconographie. On appelle « Ibères » un ensemble de peuples installés le long du littoral méditerranéen de la péninsule Ibérique, caractérisés par une culture matérielle commune et, pour certains d’entre eux, par une écriture commune.

Afin d’interpréter les processus de construction sociale de ce vaste territoire, les scientifiques se sont interrogés sur la relation des Ibères au temps : celui de l’échange, de la rencontre, de la production et de la guerre qui peuvent influer sur le fonctionnement de ces communautés. (Introduction générale d’Alexis Gorgues)

  

Un melting-pot pluridisciplinaire

La complémentarité des approches (archéologie du paysage, des techniques, étude du mobilier et des sépultures) est primordiale pour la compréhension des sociétés anciennes. À plus forte raison lorsque la documentation écrite est fragmentaire et encore non traduite. En effet, la plupart des écritures paléohispaniques ne sont pas encore comprises. Apparues sans doute au VIe siècle avant notre ère, elles trouvent probablement leur origine dans « l’abjad » phénicien. (Intervention finale de Coline Ruiz Darasse)


kartiriś/Cartirix - Nom gaulois en écriture ibérique nord-orientale sur le fond d'un canthare à pouciers en céramique attique, Nécropole d'Ensérune [BdHesp, HER.02.028] 325-300 avant J.-C. Cliché CRD
Le monde ibérique est en effet étroitement lié aux autres populations méditerranéennes mais il présente des spécificités originales, notamment dans le domaine funéraire. Elles permettent parfois, comme a tenté de le démontrer Stéphanie Adroit, d’éclairer les structures sociales.

Ces mêmes structures sociales conditionnent jusqu’à la forme du corps de bataille chez les communautés ibériques. En effet, à l’âge du Fer, la guerre est une institution qui mobilise tous les aspects de la société. Alexandre Bertaud a donc présenté la technique du combat et l’armement des Ibères.

Une communication originale de Thibaud Poigt sur la complexité des systèmes de comptage et de leurs usages, a permis de discuter de la place de la métrologie dans l'économie ibérique, et du sens à donner au mobilier lié à la mesure des masses.

Miriam Alba Luzón a quant à elle illustré les nouvelles techniques d’analyse spatiales liées à l’archéologie du paysage.

L’influence des Grecs se retrouve dans certaines céramiques. Cet artefact est un marqueur culturel fort pour toutes les sociétés passées. Généralement de production tournée, la grande variété des formes et des décors est trop souvent oblitérée par le faciès plus connu de la pâte claire aux décors rouges. Afin de valoriser les particularismes régionaux, il conviendra donc de prendre en compte l’iconographie mais aussi l’étude technique et morphologique, comme l’a proposé Charlotte Sacilotto.

 

Affaire à suivre…
Ce nouveau rendez-vous pour les curieux de l’archéologie et de l'histoire des sociétés de la Péninsule Ibérique et du Maghreb reviendra prochainement avec une rencontre ciblée sur la période de l’Antiquité, puis en 2020 sur le Moyen Âge.

  

Ausonius : une auberge pour les doctorants espagnols


Benjamin Cutillas Victoria devant le Sphinx à Ausonius à gauche - Cliché Goretti Oya - et Miriam Alba Luzón à droite - Cliché Iván Amorós

Benjamin Cutillas
de l’université de Murcia et Miriam Alba Luzón, doctorante à Alicante et au Conseil supérieur de la recherche scientifique à Madrid ont été accueillis durant plusieurs mois à Ausonius par Alexis Gorgues.Parfaitement en phase avec les thématiques de l’axe PIM, leurs recherches s’attachent respectivement à l’étude de l’impact phénicien sur la production céramique et l’archéologie des paysages ibériques.

Afin de participer pleinement à la nouvelle dynamique de l’axe, Miriam présenta ses travaux lors de cette rencontre scientifique.

   

Sonia Syllac, chargée de valorisation, communication et médiation scientifique de l’Institut Ausonius (UMR 5607 – CNRS/Université Bordeaux Montaigne)

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