Archeovision, des projets en trois dimensions - Université Bordeaux Montaigne

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Archeovision, des projets en trois dimensions

Depuis 1992 – date du premier modèle du temple de Karnak, né dans le cadre d’un mécénat technologique entre le CNRS et EDF –, l’UMS (Unité Mixte de Service) Archeovision a développé année après année son utilisation des technologies 3D, jusqu’à devenir un acteur de référence dans ce domaine. L’Université Bordeaux Montaigne, qui héberge Archeovision au cœur de son site, en est l’une des partenaires privilégiées.

Le 13 juin dernier, vous étiez peut-être un des nombreux visiteurs présents à l’Archéopôle d’Aquitaine, sur le site de l’Université Bordeaux Montaigne, un casque de réalité virtuelle vissé sur la tête. Plongé dans un abri sous roche créé artificiellement, vous découvriez alors l’une des nombreuses productions d’Archeovision, une UMS spécialisée dans les technologies 3D.

Archeovision est un groupement unique qui associe un laboratoire, Archeovision (liant le CNRS à l’université), et une entité privée, Archeovision Production, ADERA, œuvrant dans le domaine des outils 3D pour le patrimoine et l’archéologie. Cette double structuration, qui regroupe notamment des ingénieurs, des informaticiens, des développeurs ou encore des infographistes, permet une réponse efficace, adaptée et rigoureuse à toutes sollicitations émanant de professionnels des sciences humaines et sociales.

Archeovision, c’est la rigueur d’une structure de recherche, la réactivité d’une entreprise, l’innovation au service de la connaissance.


Plus de 300 projets depuis 1992

De la préhistoire à l’archéologie industrielle, que ce soit dans les domaines de la numérisation 3D, du relevé archéologique ou d’architectures, de la restitution ou de la valorisation, Archeovision met toute son expérience et son expertise pour apporter une réponse pertinente et adaptée aux besoins des institutionnels ou des structures privées (musées, collectivités, propriétaires de sites archéologiques, laboratoires, etc.).

Quelques acteurs avec lesquels Archeovision a collaboré :
Université Bordeaux Montaigne – Université d’Haiffa, Israël – Musée de Vienne – Musée du Louvre – Musée d’Art et d’Histoire de Genève – DRAC Aquitaine et Occitanie – Centre Franco-Egyptien de Karnak – Ville de Spa (Belgique) – Site de Plassac – …

Depuis sa création en 1992, Archeovision a mené plus de 300 projets dans plus d’une vingtaine de pays, par sa propre initiative ou suite à des demandes de professionnels. Les membres de l’UMS sont très loin de se limiter à la périphérie bordelaise, et se trouvaient d’ailleurs récemment au Gabon.

Découvrir tous les sites explorés par Archeovision.


Acquisition et restitution

Sur le terrain, le travail d’Archeovision se décompose en deux volets :

  • Enregistrer l’existant, c’est-à-dire réaliser un modèle 3D par acquisition
  • Faire renaître le disparu, c’est-à-dire réaliser un modèle 3D par restitution

Archeovision réalise tout type d’acquisition 3D. De l’objet (pièce de monnaie) au site (plusieurs hectares), l’UMS dispose des outils pour numériser à des résolutions infra millimétriques et en couleurs des environnements très divers (contexte muséal, grottes, etc.). Son réseau de partenaires (dronistes, topographes, etc) lui permet également de rester à la pointe de toutes les technologies et de maintenir un niveau de qualité toujours plus important.

Concernant les restitutions, imaginer les volumes d’un monument complètement ou partiellement disparu est un acte intellectuel fort. Il nécessite une réflexion approfondie de la part de spécialistes de même qu’une approche collaborative, multidisciplinaire et déontologique.

Dans une période d’engouement pour les données 3D, Archeovision s’engage encore plus à apporter une démarche scientifique, précise et qualitative dans ses projets, aussi bien pour les acquisitions que les restitutions. C’est pourquoi Archeovision s’entoure toujours de chercheurs pour mener à bien ses projets.

La salle de l’Odéon
Située au sein de l’Archéopôle, cette salle permet de projeter les modèles 3D devant des partenaires scientifiques de disciplines différentes et de faciliter ainsi un dialogue, jusqu’à obtenir un modèle 3D qui peut être mis à jour en fonction de l’avancée des connaissances scientifiques.


Valorisation scientifique

Test d'un casque de réalité virtuelleLa valorisation scientifique est une des grandes missions d'Archeovision. Pour elle, les résultats de la recherche doivent être partagés avec le plus grand nombre, car la compréhension de notre histoire et la valorisation de notre patrimoine sont les premiers pas indispensables à sa protection.

Cette valorisation scientifique auprès du grand public peut prendre plusieurs formes : des films, des visites interactives, sur supports physiques ou dématérialisés, ou des expériences immersives en réalité augmentée, virtuelle ou mixte. La journée découverte du 13 juin 2019 évoquée plus tôt, consécutive à l’intégration d’Archeovision dans la Fédération des Sciences Archéologiques de Bordeaux (FSAB), illustre parfaitement cette démarche.


Le projet Retro-Color 3D 

La modélisation du Buste d’AkhenatonParmi les très nombreux projets d’Archeovision, Retro-Color 3D est probablement le plus important réalisé par l’UMS récemment. Financé par la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Université Bordeaux Montaigne, il a pour but de proposer une méthodologie qui rendra compte le plus justement possible des couleurs originales d’objets archéologiques (sculpture ou architecture) dans les modèles 3D.

Le programme Retro-Color 3D présente un véritable intérêt en terme de connaissance, et devrait permettre la production de modèles de restitution de plus en plus pertinents. Un tel projet oblige à fournir de nombreuses hypothèses préalables, à interroger plusieurs contextes spécifiques (en fonction des œuvres et des périodes historiques) et donc à mobiliser plusieurs disciplines : archéologie, histoire de l’art, lettres, informatique, optique, physique-chimie …

Le projet s’est intéressé à trois études de cas en particulier :

  • L’Ange porteur de Lune du Portail Royal de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux
  • Le Triclinium de la maison de Neptune et Amphitrite à Herculanum
  • Le Buste d’Akhenaton du Louvre

Vous pouvez trouver une restitution de ces différentes études de cas (Ange, Triclinium, Buste d’Akhenaton) et de la méthodologie de travail d’Archeovision sur le site dédié au projet.


Archeovision à la tête du Consortium 3D SHS : une reconnaissance du CNRS

Comme le montrent les activités d’Archeovision, les usages des technologies 3D se diversifient et occupent une place de plus en plus importante dans les processus d’étude des sociétés humaines. De nombreuses structures font appel à ces outils et développent de nouvelles pratiques.

En 2014, le Consortium 3D SHS est donc créé par la TGIR (Très Grande Infrastructure de Recherche) Huma-Num afin de répondre à un besoin croissant d’expertise sur les pratiques de la 3D en SHS.

Le CNRS, par l’intermédiaire de la TGIR Huma-Num, a demandé à Archeovision d’être pilote et de coordonner le Consortium 3D SHS dès sa création et jusqu’en 2021. Le consortium regroupe aujourd’hui onze structures partenaires.


La conservation des données 3D

La présence d’Archeovision à la tête du Consortium permet de renforcer certains projets que l’UMS défend par ailleurs. Un de ses objectifs est notamment de sensibiliser les porteurs de projet 3D à prendre en compte l’aspect sauvegarde et pérennisation des données.

La conservation et l’accessibilité des données 3D constituent une réelle économie de temps et d’argent. Mais, pour Archeovision, c’est avant tout une question fondamentale d’éthique, à une heure où de nombreux modèles disparaissent ou sont camouflés par des entités privées. Une plateforme en ligne a donc été conçue pour permettre une sauvegarde sécurisée : Archeogrid, également nommée le Conservatoire National des Données 3D.

Aujourd’hui, ce conservatoire national est opéré par Archeovision, en coordination avec  le Consortium 3D SHS, hébergé et soutenu par Huma-Num, qui assure une sauvegarde sécurisée des données.

En accord avec l’engagement d’Archeovision, Archeogrid n’est bien sûr pas une plateforme fermée. Il s’agit d’une solution de sauvegarde pour les partenaires d’Archeovision, mais aussi pour toute équipe de recherche en Sciences Humaines et Sociales désireuse d’intégrer une composante 3D dans son projet.

Archeogrid n’est d’ailleurs pas le seul projet d’Archeovision en matière de gestion des données. La Stéréothèque – bibliothèque en ligne riche de plus de 15 000 images stéréoscopiques du monde entier – opérée par Archeovision et documentée par le CLEM ; ainsi que la future Monumothèque – une plateforme de consultation des sites patrimoniaux de la Région Nouvelle-Aquitaine – en sont la confirmation.


Une aide pour Notre-Dame de Paris

L’incendie de Notre-Dame de Paris fut un véritable moment d’émoi pour toutes les personnes attachées au patrimoine. C’est bien sûr le cas de l’ensemble des membres de l’UMS Archeovision. Celle-ci a donc rapidement affiché son soutien à la Cathédrale, en devenant membre de l’association des scientifiques au service de Notre-Dame de Paris.

Archeovision a lancé un appel à contribution pour recueillir toutes les données afférentes à Notre-Dame : acquisitions 3D, modélisations 3D, jeux de photographies argentiques ou numériques, vidéos, plans, coupes, élévations, etc. Le Conservatoire National des Données 3D permettra de centraliser l’ensemble des documents fournis, en les mettant à disposition de la communauté scientifique et des acteurs du patrimoine.

Pour rester informé de l’actualité d’Archeovision, vous pouvez les suivre sur leur site internet, sur Twitter, sur Facebook, sur Youtube ou encore sur Vimeo !

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