Une expérience exceptionnelle pour les étudiants de la licence d’histoire de l’art - Université Bordeaux Montaigne

Formation

Une expérience exceptionnelle pour les étudiants de la licence d’histoire de l’art

Au cours du second semestre, les étudiants de licence 2 d’histoire de l’art, sous la direction de Laurent Houssais, maître de conférences en histoire de l’art contemporain, ont eu l’opportunité, dans le cadre de leur Projet Professionnel Étudiant (PPE), d’élaborer le pré-inventaire du fonds d’atelier de Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938), encore en mains privées.

Un artiste longtemps méprisé

Célèbre en son temps, Georges-Antoine Rochegrosse figure au rang des peintres d’histoire longtemps relégués dans le purgatoire des artistes "académiques". Beau-fils du poète Théodore de Banville (1823-1891), ses tableaux de Salon revisitent volontiers l’histoire ancienne par des mises en scènes spectaculaires et sanglantes, dans des formats parfois démesurés, qui lui valurent d’être classé parmi les artistes "pompiers".
Une première exposition rétrospective labellisée d’intérêt national, Georges-Antoine Rochegrosse, les fastes de la décadence (Moulins, musée Anne-de-Beaujeu, 28 juin 2013 au 5 janvier 2014), a permis de mettre au jour la singularité et l’intérêt de son parcours, d’aborder la diversité de ses productions.
Lire l'article de Stéphane Guégan sur l'exposition Rochegrosse au musée Anne-de-Beaujeu en 2013/2014.

Un fonds inédit

Ce fonds est conservé dans dix-huit cartons à dessin, comprenant de vingt à quatre cents œuvres environ (dessins, quelques huiles sur toile, estampes) ou documents (photographies, documents d’archives).
Les étudiants ont élaboré collectivement les documents d’inventaire et la méthodologie de travail, en collaboration avec le musée Anne-de-Beaujeu qui devrait recueillir ce fonds en legs. Après un peu plus de dix semaines de travail, la promotion, divisée en sous-groupes, est en train d’achever ce pré-inventaire de plusieurs milliers de numéros.
L’identification et la datation des œuvres par les étudiants permet de compléter la connaissance générale de l’artiste comme d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche.

Toutes les facettes de sa production sont illustrées

Dessins préparatoires en vue de tableaux, très nombreux ensembles en relation avec son importante activité d’illustrateur.
Études pour des décors, en particulier pour les mosaïques du monument néo-byzantin de Bourgogne (Marne) ou sa maison néo-mauresque à Alger.

Ce fonds se révèle particulièrement instructif dans le domaine des arts décoratifs : on y retrouve des études d’ornements, des cartons de tapis et de tapisseries, des projets de panneaux muraux (peinture et céramique) comme de meubles, qui confirment son intérêt, encore à réévaluer, pour l’Art Nouveau.
De nouvelles pistes de réflexion s’amorcent donc, en lien avec les documents d’archives qui nous éclairent sur quelques commandes, sur sa clientèle, ses modèles, ses sources littéraires et visuelles.

Une valorisation à mener

Au-delà de ce travail d’inventaire et de photographie, une réflexion est actuellement en cours sur la manière dont ces étudiants de licence pourraient poursuivre l’étude de cet ensemble inédit et le valoriser auprès des étudiants de l'université, voire au-delà. Quitte à faire mentir un peu Salvador Dali qui ne voyait en Rochegrosse que le "capitaine des pompiers".

Consulter toute l'info sur la licence histoire de l'art, responsables pédagogiques Adriana Sotropa (adriana.sotropa @ u-bordeaux-montaigne.fr) et Alexia Lebeurre (alexia.lebeurre @ u-bordeaux-montaigne.fr).

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