Axe prioritaire
« Mobilités, hybridations, Identités plurielles »

Abstrait

L’un des défis majeurs de notre contemporanéité consiste à nous donner les moyens de penser et gérer les dynamiques politiques et sociales induites par la mondialisation des échanges matériels et symboliques, le développement de nouveaux modes de transport, d’information et de communication, et l’accélération des migrations de populations, sous l’effet de phénomènes politiques, économiques et environnementaux. Ces phénomènes complexes suscitent des renouvellements créatifs mais des crispations défensives : nos sociétés, qui en sont fortement impactées, y voient autant une occasion de régénération qu’une cause majeure de conflits.

La question que posent et reposent ces mobilités réelles et symboliques est celle de l’identité culturelle, de ses périmètres et limites, de son articulation sur les politiques économiques et sociales. Elles font aussi apparaître l’impact réel, en termes d’efficacité politique, des catégories intellectuelles et des logiques imaginaires à travers lesquelles s’appréhende la question de l’identité. Le récent débat sur l’identité nationale française n’est qu’un exemple d’interrogations sur la pertinence même du concept d’identité nationale à l’heure où le rôle de l’ Etat-Nation comme modèle de référence s’effrite sous l’effet des reconfigurations induites par le contexte évoqué ci-dessus.

La capacité des chercheurs à proposer de nouveaux modèles de pensée débordant, dépassant ou traversant les limites qui structurent non seulement le modèle nationaliste, mais aussi de toute forme de pensée communautariste, n’est pas uniquement porteuse d’effets théoriques. Elle a, de toute évidence, une incidence –une efficacité politique et sociale déterminante, du fait de son effet normatif, et de son efficacité symbolique. De même, l’impact des récits et constructions imaginaires où se façonne, s’interroge et se modifie le sentiment identitaire n’est pas marginal. La capacité de nos sociétés à intégrer ces nouvelles mobilités génératrices d’hybridations n’implique pas seulement une aptitude à construire de nouveaux modèles théoriques à partir de nouveaux paradigmes, mais aussi et même peut être surtout à proposer de nouveaux récits, de nouvelles configurations imaginaires engageant de nouvelles logiques identitaires.

réseau linéaireC’est pourquoi l’axe « mobilités, hybridations, identités plurielles » interpelle autant les chercheurs travaillant en lettres, langues et arts que les sociologues.

Il s’agit donc de susciter et d’encourager, des travaux permettant d’interroger diversement l’articulation de logiques imaginaires, discursives, langagières et de pratiques sociales notamment en contexte de fortes interactions entre populations d’origines culturelles diverses, sans oublier que les logiques d’hybridation peuvent aussi s’élargir à la question des relations et de la représentation des relations entre l’homme et son environnement non-humain, déterminante à l’heure de la crise environnementale. L’objectif sera d’abord d’identifier les nouvelles configurations imaginaires, les nouveaux langages, les nouveaux modèles induits par les phénomènes de brassage culturels mais aussi de remise en cause des dualismes séparant l’homme de son environnement. On pourrait aussi chercher à dégager quelles logiques symboliques et donc quelles pratiques sociales implicites ces imaginaires, langages et modèles véhiculent. Enfin il s’agirait d’évaluer dans quelle mesure ils sont dotés de capacité à induire de nouveaux comportements, voire de nouvelles politiques, et lesquels, bref, de se donner les moyens de mesurer leur efficacité.

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