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organisé par Elias Lopez-Romero, François-Xavier Le Bourdonnec et Patrice Courtaud
Lundi 18 novembre 2019, de 9h30 à 17h, en salle MLR001
Affiche Programme
Peu de processus ont déclenché autant de changements dans les sociétés humaines à l'échelle du globe que l’introduction des économies de production. Cette introduction (ou sa genèse, selon les régions) n’a pas seulement apporté des perspectives jusque-là insoupçonnées sur le plan économique, mais aussi des changements fondamentaux d’un point de vue sociétal et idéologique. De ce fait, en France comme ailleurs, les études sur la période Néolithique ont joué un rôle fondamental dès le début de l'archéologie en tant que discipline scientifique. Malgré cela, les modalités de mise en place de ces mutations sont encore l’objet d’un vaste débat. Quels sont les mécanismes qui ont permis un passage vers l'économie de production? Comment les changements se sont-ils opérés? Quelles ont été
les conséquences en termes d'organisation des sociétés (économie, idéologie, symbolisme, pouvoir et complexité sociale)? Quelles ont été les conséquences en termes d'interactions sociétés-milieux? De nouvelles approches et de nouvelles méthodes viennent contribuer à ce débat ; le rôle croissant de l'interdisciplinarité et la mise en place de nouveaux protocoles d'analyse occupent un lieu de plus en plus important au sein de la recherche scientifique sur la période. Au travers de diverses présentations au croisement de disciplines telles l'archéologie, la biologie et la chimie, ce séminaire se veut un forum de discussion sur ces nouvelles approches et méthodes et sur leur capacité à fournir des réponses à ces grandes questions sociétales.
organisé par Violaine Giacomotto-Charra et Pierre Darnis
Jeudi 21 novembre 2019, de 9h à 17h, en salle MLR001
Affiche Programme
Le SID ici proposé est porté par le projet « Hybridations savantes », retenu par l’Université au titre des Equipes de Projets, le Centre Montaigne de l’équipe TELEM et l’équipe AMERIBER. Il vise à proposer à des doctorants et étudiants de Master de discipline variées une réflexion commune sur les enjeux méthodologiques de la recherche et de l’écriture biographiques.
Le travail sur les vies du passé intéresse au premier chef les historiens et les sociologues, qui ont interrogé ses principes épistémologiques (Dosse, Le pari biographique ; Kershaw, Qu’est-ce que le nazisme ?; Bourdieu, « L’illusion biographique », Heinich, La gloire de Van Gogh). Mais depuis les réflexions de romanciers comme Tolstoï ou Sweig et les travaux scientifiques de White (Metahistory et, plus récemment, L’histoire s’écrit) et de Ricoeur (Temps et récits), il désormais attendu de porter un questionnement littéraire sur le sujet. Dans le domaine littéraire, de même, après avoir tout expliqué par l’auteur puis au contraire exclu l’auteur de l’œuvre, la critique a appris à l’y réintroduire pour mieux analyser les modalités concrètes de la pratique biograhique et ses enjeux par rapport au texte. Un auteur écrit « depuis » une époque, un lieu, une culture, une société, un réseau de sociabilité qui le détermine mais dont il peut aussi jouer. La construction d’une figure d’auteur, une figura ou une personna qui est elle-même souvent un fiction de papier, permet également de s’interroger sur l’intérêt de mesurer l’écart, non entre l’homme et l’œuvre, mais entre l’homme et son double de fiction. Cette forme scientifique et narrative a donc beaucoup évolué, qu’il s’agisse d’éclairer les figures des « grands hommes » (Machiavel, La Boétie), exercice auquel la biographie a été longtemps réservée, ou, au contraire, celle des figures minuscules (l’esclave Pescoa poursuivie par l’Inquisition, dont seul le procès a permis de conserver la mémoire). À ce titre, l’importance de la réflexion portée par la micro-histoire s’avère un enjeu important, autant que la manière de sortir de la biographie conventionnelle longtemps attachée aux figures considérées comme majeure. Enfin, sans nécessairement être destinés à écrire des biographies, de nombreux étudiants sont confrontés, pour leur thèse, à la nécessité de peser la part du biographique dans leur recherche. Apprendre à manier ces données avec précaution, savoir les utiliser pour éclairer une recherche historique ou littéraire, est un élément important de la réflexion méthodologique des chercheurs.
Ce SID se propose de réunir des historiens et littéraires de divers aires géographiques mais aussi de diverses générations, pour interroger les stratégies d’écriture biographique portant sur la période de la première modernité. Il permettra de confronter les méthodes des différentes disciplines, leur évolution dans le temps, mais aussi à l’intérieur de chaque discipline et de s’interroger sur le rôle de la biographie dans différentes cultures académiques européennes.
organisé par Isabelle Cartron
Vendredi 22 novembre 2019, de 9h à 17h, à l'odéon Archéopôle
Affiche et programme
A l’occasion de la venue de Marcelo Candido da Silva, professeur d’histoire médiévale à l’université de Sao Paulo (UPS), à l’université Bordeaux Montaigne, ce séminaire franco-brésilen abordera une thématique développée dans un projet commun intitulé « mémoire familiale et patrimoine : sociétés antiques et médiévale ». L’étude de la constitution et de la transmission des biens matériels et immatériels présente l’intérêt de se situer à la croisée de plusieurs disciplines (histoire, archéologie, anthropologie biologique) et s’inscrit également dans le champ de l’histoire sociale et économique. Depuis une quinzaine d’années, de nouveaux questionnements émergent sur les conditions de circulation des richesses, de fixation des valeurs des biens ou sur leur rôle dans les stratégies de compétition sociale. Cette journée où interviendront chercheurs et doctorants, français et brésiliens, permettra d’échanger des points de vue autour de ces questions.
organisé par Joël Augros
Mercredi 29 janvier 2019, de 10h00 à 17h30, en salle MLR001
Affiche Programme
Les projets de recherche Cinéma Loin de Paris et VisionNage (s) prévoient de faire travailler ensemble des chercheuses et chercheurs venus d’universités et d’horizons disciplinaires diversifiés. Parmi ceux-ci, une partie des chercheurs/chercheuses en géographie et en cinéma de l’UMR Passages et de l’EA CLARE de l’Université Bordeaux Montaigne. Cinéma Loin de Paris et VisioNage (s) sont deux projets parallèles dont l’ambition est d’analyser les effets de la décentralisation, en France, des politiques publiques en matière de cinéma et d’audiovisuel depuis le début des années 1980. Il s’agit de s’intéresser aux films et productions télévisuelles réalisés hors de la capitale, que cela soit au niveau de leur économie, de leur esthétique, de la façon dont ils montrent ou non le territoire où ils s’inscrivent, etc, mais aussi de mesurer leurs impacts sur les imaginaires du territoire.
Cette journée de réflexion dans le cadre de l’’école doctorale Montaigne Humanités a donc un double but :
- Opérer un état des lieux des recherches croisées entre les deux disciplines.
- Permettre aux chercheur.ses et chercheurs de l’École doctorale, qu’ils ou elles soient ou non confirmées, issues d’équipes de recherche en géographie, en cinéma ou audiovisuel ou autres, de s’approprier un langage commun.
A l’image de la revue d’ensemble opérée par Jean-François Staszak dans l’introduction du numéro Géographie et cinéma des Annales de géographie (n° 695-696, 2014), un premier temps sera consacré à l’exposé des différentes approches – ou comme l’indique Staszak à poser les « modes d’emplois » nécessaires au développement de la recherche.
Dans un deuxième temps, des études de cas (José-Louis de Miras autour du jeu vidéo, Joël Augros autour de Hollywood, et d’autres) permettront de confronter et discuter la façon dont les chercheuses et chercheurs d’une discipline peuvent s’emparer des outils d’une autre.
Loin d’avoir comme ambition de circonscrire le champ, cette journée de réflexion doctorale se veut aussi être une incitation à tous les membres de la communauté de recherche de l’Université Bordeaux Montaigne à participer aux deux projets lancés par les équipes géographie et cinéma de l’Université Bordeaux Montaigne.
organisé par Christian Malaurie, Christophe Pébarthe et Marie Duret-Pujol
Mercredi 12 février 2020, de 10h00 à 17h, en salle MLR001
- Attention changement de lieu ! MSHA salle Jean Borde
Affiche Programme
Ce séminaire interdisciplinaire (Philosophie, Histoire, Psychanalyse, Sémiotique, Études théâtrales) se propose d’interroger l’œuvre de Michel Foucault à partir de la question de la Vérité et plus largement de l’histoire de la vérité. Pour Foucault, comme l’écrit Frédéric Gros : « Le problème n'est plus de penser l'être d'un sujet originaire tel qu'il puisse établir une connaissance vraie, ni de construire un domaine de vérités éternellement fondées, mais de décrire historiquement des procédures par lesquelles des discours de vérité : transforment, aliènent, informent des sujets, des subjectivités : se construisent, se travaillent à partir d'un dire-vrai ». Cependant, l’œuvre de Foucault est travaillée dans sa conception de la notion de vérité par la mise en tension d’une position irréductible à l'individu qui la formule, et à la fois assujettie aux jeux de pouvoir actifs historiquement dans le « présent » des « vérités » qui nous constituent.
Si l’on se penche sur sa trajectoire intellectuelle, un consensus relatif s’établit autour de l’identification de trois périodes distinctes dans son œuvre, qui renouvellent à chaque fois sa conception de la vérité. :
- La première période, dite « archéologique », se traduit par la publication de : Histoire de la folie à l'âge classique (1954), Naissance de la clinique (1963), Les Mots et les Choses (1966), L'Archéologie du savoir (1969), qui présentent la vérité d'une époque comme un discours constitué par un ensemble d’énoncés et de descriptions marqué par les formations archéologiques discursives, qui rendent possible leur cohérence. Selon Foucault, il s’agit donc pour « l’intellectuel spécifique » de constituer des grilles de lecture pour construire à partir de « ce qui est dit et vu » à une époque donnée, une interprétation juste qui permette de décrire le mouvement effectif de l’histoire. Pour Foucault, la question philosophique de « vérité sur l'homme » ne devient alors pensable qu’au moment où il s’agit pour le philosophe de découvrir des « conditions de possibilité » historiques de celle-ci.
- La seconde période, dite « généalogique » se caractérise par une réflexion plus directement politique de Foucault autour « des politiques de la vérité ». Parmi les publications qui caractérisent cette période, (traversée par de nombreux doutes du philosophe sur sa capacité à mener à bien ce programme), citons notamment : (outre, bien entendu la publication posthume ces dernières années de ses cours au Collège de France) : « Surveiller et Punir » (1975) et le premier volume de l’« Histoire de la sexualité : vol. 1 : La volonté de savoir (1976), Dans cette période, Foucault s’attache à démontrer en quoi la question de la vérité ne consiste pas à souligner son caractère « universel », sa dimension de « discours rationnel » (reflétant le réel), ni sa capacité à saisir le « sujet pur de la connaissance ».
Son parcours intellectuel est marqué par une remise en question radicale du discours philosophique sur la vérité : la première porte sur la volonté de savoir, la seconde sur la discursivité (dont Foucault montre le pouvoir disciplinaire), qui vise à cacher l’« événement » du discours et plus particulièrement la souveraineté du signifiant, et enfin troisièmement, la mise à distance philosophique d’une problématisation psychologisante du rapport à soi. Il rejoint ici la position de Deleuze avec qui il entretient un dialogue puissant, même s’il mêle très fortement (dans une ambivalence pas toujours assumée), les périodes d’admiration avec celles de détestation.
- La troisième période, dite « éthique », marque un autre tournant dans la pensée de la vérité chez Foucault, orientée cette fois vers la question du sujet (et du rapport de la vérité au sujet). Poursuivant son « Histoire de la sexualité », il publie : les vol. 2 : L'usage des plaisirs, (1984), vol. 3 : Le souci de soi, (1984), vol. 4 : Les aveux de la chair, (2018). Les recherches de Foucault dans cette période vont donc s’attacher à l’étude historique de la confession chrétienne (avènement du discours-vrai), du souci de soi grec (mode de subjectivation irréductible au discours chrétien), et du franc-parler (La parrêsia). Il va notamment montrer que la parrêsia met l’accent dans l’antiquité grecque, sur la figure du directeur de conscience comme « maître de vie », qui a le courage de dire des « vérités qui dérangent », plutôt que de s’attacher à démontrer scientifiquement le fondement de ses énoncés.
Le tournant « éthique » de la pensée foucaldienne met en visibilité, la place importante de la notion de résistance subjective des singularités dans la généalogie des dispositifs de pouvoir (concernant les pratiques de domination et les formes de gouvernement) et la structuration des processus de subjectivation, désignant la manière dont le sujet fait l’expérience de lui-même dans un jeu de vérité. La discursivité doit donc être pensée dans sa spatialité, dans sa dimension scénique (scène de la vérité). Dès lors, il faut s’attacher du point de vue d’une histoire de la vérité prise dans le mouvement vivant des « jeux de la vérité », à penser le rapport au corps qu’un sujet entretien comme « être parlant » dans l’énonciation d’une parole singulière.
Plusieurs questions se posent alors aujourd’hui :
- A partir de l’analyse des conditions de possibilité de la constitution des objets de connaissance et des modes de subjectivation, en mettant en valeur la question du rapport au corps et de la scénographie de la vérité, comment identifier les contraintes et les enjeux spécifiques à un régime particulier de vérité ?
Si la vérité en tant que régime n'est qu'une construction historique relative à une société donnée et à un moment donné, comment penser les jeux de vérité dans l’histoire ? à partir de quels facteurs ?
organisé par Hélène Camarade et Pascale Melani
Jeudi 12 mars 2020, de 9h30 à 17h, en salle MLR001
Affiche Programme
Ce séminaire interdisciplinaire doctoral se propose de revenir sur une pratique, née en URSS, qui s’est diffusée dans l’ensemble des pays de l’ancien bloc de l’Est. Le concept de Samizdat (самиздат, littéralement : « éditions de moi », auto-édition) regroupe diverses formes de publications clandestines nées au confluent de la « débrouille » et d’une volonté éthique de « vivre dans la vérité ». Les samizdats ont constitué des outils de résistance intellectuelle et politique qui ont pu prendre des formes variées selon les pays, avec la manifestation d’un souci esthétique très fort en Tchécoslovaquie, par exemple. L’objectif de ce séminaire est de regrouper des spécialistes des différents ex-pays socialistes afin de retracer l’histoire plurinationale du samizdat, d’établir des comparaisons et d’esquisser sur le sujet la synthèse qui n’a encore jamais été réalisée en langue française. Le séminaire s’accompagnera d’une exposition de samizdats réalisés dans différents pays de l’ancien bloc socialiste.
organisé par Patrice Brun
Mardi 31 mars 2020, de 9h à 17h, en salle MLR001
Affiche Programme
La question des relations entre la mémoire et l’Histoire est entrée il y a peu dans l’élargissement du questionnement historique. Qu’est-ce que la mémoire ? Comment s’appuyer sur la mémoire pour faire l’Histoire ? En quoi la mémoire est-elle une aide précieuse pour l’écriture de l’histoire et en quoi est-elle une alliée compliquée pour l’histoire en ce sens qu’elle se transforme au fil du temps et qu’elle transforme donc l’approche des événements ?
Ces questions, largement initiés par les travaux de Paul Ricœur, font partie de ce que l’on appelle traditionnellement « l’allongement du questionnaire historique » et elles permettent de s’interroger sur la « fabrique de l’histoire ». Dans le cadre de la formation de l’ED, on a pensé à une journée d’étude rassemblant des chercheurs d’horizons très divers (spécialistes médicaux de la mémoire, littéraires, historiens, civilisationnistes) qui échangeront sur des aspects de leur recherche.
Qu’est-ce que la mémoire et comment, d’un point de vue physiologique, fonctionne-t-elle ? En miroir, qu’est-ce que l’oubli ? L’une en effet ne peut se comprendre sans l’autre. C’est la raison pour laquelle Jean-Marc Orgogozo définira en premier ces indispensables aspects.
L’empan chronologique de cette journée d’étude sera très large, depuis l’Antiquité jusqu’à la période (très) contemporaine. Yves Lafont, professeur d’histoire ancienne à l’université de Poitiers envisage de faire une communication sur les formes de réactivations artificielles de la mémoire dans la cité de Sparte : comment, sous l’Empire romain, plusieurs siècles après la grande période de l’histoire de la cité, faut-il concevoir le retour (par l’anthroponymie, les institutions, les pratiques quotidiennes)à un passé largement fantasmé ? L’intérêt de ce retour à l’Antiquité permet de montrer les fondements de l’utilisation de la mémoire.
Toutefois, il est clair dans notre esprit, que la période contemporaine, par le poids documentaire et l’impact sociétal qui sont les siens, doit être au cœur du sujet de cette journée d’étude et de rencontre pluridisciplinaire. Jean-Paul Engelibert, professeur de littérature évoquera le sujet de la mémoire dans l’œuvre de Claude Simon et de "sa" mémoire de 1940 (dans La Route des Flandres et L'Acacia) et de la guerre d'Espagne (dans Les Géorgiques et L'Acacia). Nicolas Patin analysera la volonté de réactivation permanente de la mémoire par le biais des commémorations. Manon Bienvenu (doctorante) montrera comment, dans l’enseignement de l’Allemagne nazie, on cherche à créer une mémoire commune à la jeunesse. Dominique Trimbur, responsable scientifique du Mémorial de la Shoah à Paris, rappellera les conditions de la fondation de cette institution, son mode de fonctionnement et son rôle dans une « mémoire historique » de la Shoah. Enfin, Hélène Camarade focalisera son analyse sur la mémoire de la RDA dans l’Allemagne d’aujourd’hui au travers en particulier du terme d’« Ostalgie » mais aussi d’une filmographie récente.
Cette journée d’étude, co-financée par l’ED et par l’IUF entre certes dans mes préoccupations personnelles actuelles (je prépare un ouvrage sur l’utilisation dévoyée d’une pseudo-mémoire de l’Antiquité dans la Grèce actuelle), mais elle a surtout vocation a faire échanger des chercheurs aux profils et parcours de recherche différents. Ce n’est, me semble-t-il, pas le moindre attrait de ce programme, susceptible d’intéresser tous les doctorants qui sont intéressés par l’idée et le principe de transdisciplinarité.
organisé par Trevor Harris
Mercredi 15 avril 2020, de 9h30 à 17h, en salle MLR001
Le concept d’« empire », ainsi que l’influence des empires et de l’impérialisme notamment sur l’essor du continent européen, sont des questions qi se trouvent au centre de la réflexion en sciences humaines depuis plusieurs décennies. L’expansion impériale a, pendant plusieurs siècles, structuré les appareils d’état européens et le rapport au monde des nations-métropoles : l’histoire politique, l’évolution constitutionnelle et la construction même du savoir européen, sont intimement liées à ce processus.
Depuis 1945, environ, la décolonisation et puis la mondialisation ont radicalement révisé les modèles imposés par l’hégémonie européenne : à travers de nouveaux rapports économiques, des replis identitaires dans les anciennes puissances impériales, et jusqu’à la radicale remise en cause des modèles européens de la connaissance. Au cœur de ces grandes mutations se situe, en permanence, le concept « empire » et la permanence de la problématique opposant le pouvoir et le savoir.
Par ailleurs, au cours du XXe siècle, ces mêmes pays européens sont passés du statut de pays d’émigration à celui de pays d’immigration. En Europe, comme au plan mondial, les flux migratoires en constante augmentation posent le problème de l’intégration des migrants, mais également celui de l’identité/ des identités : un problème présent dans quasiment tous les débats de l’opinion publique internationale.
Le Royaume-Uni fait pour ainsi dire figure de pionnière, passant par chaucun de ces stades – expansion impériale, décolonisation, profonde mutation sociétale à la suite d’une migraton massive – avant ses principaux concurrents internationaux. La fin de l’empire, la décolonisation et l’adhésion tardive et toujours contestée au projet européen sont autant de manifestations pour certains d’un « déclin » national qu’il conviendrait d’enrayer.
En proposant une interrogation qui se veut à la fois historique et conceptuelle, ce séminaire se donne pour objectif de faire dialoguer trois épisodes de l’histoire britannique et plusieurs approches historiographiques différentes qui ont tenté d’en rendre compte. Le principal objectif est de démontrer la pertinence – pour les doctorants, quelle que soit leur discipline – de l’objet « empire », et d’une lecture plurielle de ses caractéristiques.