SID - 2021/2022 - Université Bordeaux Montaigne

Offre scientifique

Séminaires Interdisciplinaires Doctoraux

Programmation 2021-2022

  1. Transition écologique et projet spatial : repenser sciences, arts et pratiques pour et par l’action en architecture, paysage, urbanisme et aménagement
  2. 3D et problématiques SHS : patrimoine du futur / futur du patrimoine
  3. Lire la matière : quand les textes font défaut. Identifier des choix pendant la Préhistoire
  4. L’art de dire le monde : la mise en récit comme énonciation et interprétation du réel
  5. Après la bataille
  6. Domestiques: les périphéries du pouvoir. Le palais dans l’ombre et au quotidien (péninsule Ibérique, Moyen Âge)
  7. L'éducation au féminin en temps de guerre : les écoles en France et en Allemagne entre 1939 et 1945
  8. Construction des observables dans la recherche en sciences humaines : collecter, observer, transcrire, analyser des données linguistiques
  9. Identité(s) britannique(s) : Empire, Commonwealth, Brexit - enjeux historiques et conceptuels d'un "déclin"
  10. La Science : entre confiance et défiance
  11. Images et écritures : mémoires communes

Inscriptions aux formations :

- Doctorant.e.s : https://extranet.u-bordeaux-montaigne.fr/jazz/authentification.php?c=50
- Étudiant.e.s de master/autre public : https://extranet.u-bordeaux-montaigne.fr/jazz/index.php?c=51

Transition écologique et projet spatial : repenser sciences, arts et pratiques pour et par l’action en architecture, paysage, urbanisme et aménagement

Organisé par : Catherine André, Aline Barlet, Emmanuelle Bonneau, Pierre Cara, Régis Le Normand, Jean-Jacques Soulas
Intervenants : Frédéric Revers, Quentin Prost, Luana Giunta, Céline Domengie, Marieke Doremius, Marion Howa, Louis Lubat
Date : Mardi 30 novembre 2021
Horaires : 09h00 - 17h00
Salles : ENSAP Bordeaux : 09h00 - 12h30 > AMPHI 3 / Visioconférence et 14h00 - 17h00 > ATELIER 5
Durée du séminaire : 6 heures

Le contexte actuel de transition écologique ouvre une saison de changement pour les activités de projet spatial liées à l’architecture, à l’urbanisme et à l’aménagement des villes et des territoires. Face à des injonctions nouvelles, ces pratiques sont appelées à évoluer dans leurs finalités (moindre consommation et artificialisation des sols, valorisation de la biodiversité) comme dans leurs modalités conceptuelles et d’intervention (intégration et production de savoirs en écologie, association du public). L’intégration de l’écologie aux projets spatiaux interroge autant les soubassements scientifiques sur-lesquels reposent ces pratiques, que les savoir-faire techniques qui leur sont associés et l’acceptabilité sociale d’une relation renégociée à la nature et au sauvage. Si la connaissance en matière d’écologie urbaine est aujourd’hui identifiée comme lacunaire par la recherche (PUCA 2020), il apparaît également que sa mobilisation efficiente dans l’action repose sur l’intégration de la diversité des savoirs experts et non experts participant historiquement à la fabrication urbaine (Biau, Tapie 2009).

Dès lors, en quoi l’écologie et les injonctions plurielles à la transition ré-interrogent-elles la diversité de nos expertises en architecture, urbanisme et aménagement et se constituent-elles en enjeu commun lié à une construction de connaissances pluri-disciplinaire pour l’action en architecture, urbanisme et aménagement urbain et territorial ?

Notre séminaire propose d’éclairer ce questionnement par les contributions respectives d’enseignants et/ou de chercheurs en écologie, en architecture, en paysage, en urbanisme et en actions artistiques et culturelles issus de l’Université Bordeaux Montaigne et des établissements scientifiques et universitaires partenaires (École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage, Université de Bordeaux, Laboratoires Passages, GRECCAU et BIOGECO et Centre d’Innovation Sociétale UBIC) et par l’apport des techniciens des collectivités territoriales impliqués dans un cadre de collaboration pédagogique sur l’aménagement de la vallée des Jalles au nord de la métropole bordelaise.
Dans cette perspective, nous explorerons les hypothèses formulées par l’école territorialiste italienne à la suite de l’architecte, urbaniste et professeur émérite de l’Université de Florence, Alberto Magnaghi (2003, 2014). Cette école de pensée s’appuie sur la diversité des savoirs experts et non experts et des approches scientifiques et artistiques pour un « retour au territoire bien commun », le territoire étant conçu comme le produit de co-évolution entre établissements humains et milieux ambiants.

> Téléchargez le programme détaillé (PDF)

3D et problématiques SHS : patrimoine du futur / futur du patrimoine

Organisé par : Rémy Chapoulie, Xavier Grenier, Pascal Mora, Sarah Tournon, Caroline Delevoie

Date : Jeudi 3 février 2022
Horaires : 09h30 - 17h30
Salle : MLR001 et visioconférence
Durée du séminaire : 6 heures

Proposé par l’UMS Archeovision, ce séminaire est l’occasion de découvrir les technologies 3D, depuis l’acquisition de données numériques (par photogrammétrie et lasergrammétrie), en passant par le traitement de ces données (modélisation, restitution), jusqu’à l’archivage et la conservation.

L’Unité Mixte de Service Archeovision se définit par : La rigueur d’une structure de recherche, la réactivité d’une entreprise, l’innovation au service de la connaissance.

Archeovision est un groupement unique labellisé plateforme qui associe une unité de service, (CNRS/universités) et une structure de transfert technologique filiale des Universités de Bordeaux, Archeovision Production. Archeovision est précurseur dans le domaine des technologies 3D appliquées au patrimoine et à l’archéologie, effectue des expertises et accompagne les porteurs de projets 3D mais réalise également des films, interfaces interactives, ainsi que des expériences en réalité virtuelle ou augmentée pour la valorisation du patrimoine et la médiation scientifique.

Cette association de structures permet de répondre aux besoins de tous les professionnels de ce domaine en leur offrant des prestations et des services de grande qualité tout en assurant réactivité, souplesse et déontologie scientifique. Le séminaire interdisciplinaire proposé est l’occasion de découvrir les technologies 3D, depuis l’acquisition de données numériques (par photogrammétrie et lasergrammétrie), en passant par le traitement de ces données (modélisation, restitution), jusqu’à l’archivage et la conservation. Les possibilités dans le domaine des SHS sont vastes, et tout particulièrement vers le patrimoine culturel.
Les diverses présentations de travaux réalisés par l’équipe d’Archeovision illustreront des cas d’étude déjà réalisés ou en cours de réalisation.

C’est le cas par exemple de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui nécessite la constitution d’une base de données répertoriée dans la Base ArcheoGRID, un outil collaboratif pour gérer toute la documentation (iconographie, relevés...) des projets en Humanités Numériques intégrant de la 3D : annotation, indexation, préservation, sauvegarde, dissémination. C’est également le cas des églises de Lalibela en Ethiopie pour lesquelles une exposition internationale itinérante est prévue.

Programme :

9.30 - 9.40 : Rémy Chapoulie « Introduction – la Plateforme Archeovision SHS 3D »
9.45 - 10.30 : Xavier Granier « La 3D un modèle numérique pour les SHS. De l’acquisition à la préservation »
10.45 - 11.30 : Mehdi Chayani « Vocabulaire 3D et recommandations pour la mise en œuvre d’un projet 3D »
11.30 - 12.15 : Vincent Baillet « Les technologies numériques au service de l'archéologie : de l'usage à la production de résultats scientifiques »
14.00 - 14.45 : Sarah Tournon « Le cycle de vie des données pour les projets 3D en SHS »
15.00 - 15.45 : Bruno Dutailly « Une base de données en 3D : le SIR3D Système d’Information référencée en 3D »
16.00 - 16.30 : Caroline Delevoie « Les apports de la 3D dans la valorisation du patrimoine archéologique »
16.30 - 17.30 : François Daniel « Design et infographie. Exemple : Archas études théâtrales » (Démonstration possible uniquement en présentiel dans l’amphithéâtre Odéon de l’Archéopôle)

Lire la matière : quand les textes font défaut. Identifier des choix pendant la Préhistoire

Organisé par : Océane Spinelli Sanchez, François-Xavier Le Bourdonnec

Date : Lundi 14 février 2022
Horaires : 09h30 - 17h30
Salle : MLR001 et visioconférence
Durée du séminaire : 6 heures

L’étude des populations passées, quelle qu’en soit la discipline, passe généralement par la lecture de leurs textes. C’est ainsi que l’on connaît les sujets de conversation à la mode des salons parisiens du XVIIIe siècle, les inventaires de successions les moins fournis, les mots secrets des correspondances et les manifestes politiques les plus impopulaires. Pourtant, en l’absence de source écrite, comment identifier l’importance passée accordée à un fait, un processus, un objet, une matière ?

La Préhistoire est environ 400 fois plus longue que la période historique, et aucune de ces informations, parfois triviales, ne nous sont accessibles. Les vestiges lithiques sont les témoins les mieux conservés et les plus nombreux qui attestent de la présence de ces groupes humains passés, car les restes en matière organique (os, bois, textile) sont souvent absents ou lacunaires. Si le mot silex est le premier qui nous vient à l’esprit, il n’en reste pas moins qu’une variété importante de roches a pu être exploitée, et ce pour des usages très variés : outils du quotidien, parures ou objets de prestige. Chacun de ces vestiges est révélateur de choix, conditionnés par des contraintes multiples : spatiales, environnementales, fonctionnelles, sociales ; qu’il s’agit pour les
préhistoriens de décrypter. Les premières approches visant à étudier le matériel lithique se sont concentrées sur la reproduction des outils, de façon à comprendre la chaîne opératoire qui permet leur création. Le champ des possibles s’est
progressivement élargi : étude fonctionnelle des outils, économie et provenance de la matière première, modalité d’apprentissage de la taille, etc. Au regard des sources écrites, où les pensées de l’auteur sont clairement exprimées, les informations apportées par l’étude des vestiges lithiques ne sont que témoins d’informations parcellaires et dénuées d’un contexte social précis. L’enjeu de ce ce séminaire est de discuter des outils et méthodes permettant d’identifier et d’interpréter les modalités concrètes du choix, en prenant pour exemple les vestiges lithiques préhistoriques.

 

L’art de dire le monde : la mise en récit comme énonciation et interprétation du réel

Organisé par : Emmanuelle Bonneau, Alexandre Peraud, Jessica De Bideran

Date : Lundi 16 février 2022
Horaires : 09h00 - 17h00
Salle : MLR001 et visioconférence
Durée du séminaire : 6 heures

Depuis une vingtaine d’années, la vie des institutions et des individus publics semble régie par la nécessité de (se) raconter. Il n’est pas une entreprise, pas un programme institutionnel, un personnage public… qui ne tente de construire le récit de ce qu’il est et de justifier ce qu’il va faire au nom de cette histoire. En dépassant le concept de « story telling » — qu’on considérera plus, dans la vulgarisation qu’en donne J.-Pierre Salmon (Storytelling, 2007), comme un symptôme que comme une analyse – il importe de comprendre les raisons profondes qui font des sociétés humaines des sociétés du récit. Cela suppose que nous appréhendions les ressorts de la narrativité (ses fondements anthropologiques, la logique structurale et sémiotique qui la régit [Ricoeur, 1983-1991], ses enjeux pragmatiques [Eco, 1992]…). Mais par-delà ces analyses, il s’agira de saisir les effets de réalité produits par les fictions avec lesquelles nous vivons en s’intéressant aux mises en œuvre de la fiction. Car nous ne souhaitons pas seulement mobiliser les outils de la théorie littéraire pour interroger le récit dans sa capacité à collecter les fragments du réels, mettre en ordre le monde, adresser à des destinataires cette « vision du monde » et, le cas échéant, en dresser une représentation prospective…

Ces catégories traditionnelles d’analyse du récit peuvent en effet servir à mettre en évidence la manière dont des acteurs sociaux usent du récit pour donner une effectivité à leurs idées et projets, d’un point de vue rhétorique certes, mais aussi performatif. Le récit – quelle que soit sa forme et quels que soient les langages et les systèmes de signes auxquels il recourt – est un art du temps qui fabrique des « mondes possibles » [Lavocat, 2010]. Il est, dans son lien au projet, un marqueur de la modernité.
Sans prétendre à l’exhaustivité, nous donnerons deux exemples de ces usages sociaux. Ici, l’urbanisme où le récit prépare et accompagne autant qu’il succède et justifie a posteriorila transformation de l’espace urbain et des territoires. Constituant un savoir faire propre de l’urbaniste (Secchi 2007), la mise en récitcompose avec les attentes et les discours politiques et sociaux ainsi qu’avec les savoirs experts et habitants, l’histoire locale et les logiques de changement en présence. Il relève à travers la diversité de ces registres, d’un enjeu d’articulation avec la déclinaison stratégique du projet spatial que nous interrogerons lors de ce séminaire. Là, les pratiques de médiation culturelle où, dans un contexte similaire de politiques publiques, la mise en récit du patrimoine est mobilisée pour faciliter l’intériorisation sensible des savoirs. Elle fait appel aux émotions pour « ré-enchanter » les lieux patrimoniaux (Flon 2005) et sert le discours sur le passé en reconstituant un monde cohérent à partir d’objets et de savoirs auparavant disparates. Les liens entre récits développés, supports de médiation et objets patrimoniaux seront au cœur des réflexions proposées par ce séminaire.
Ce détour par les usages sociaux du récit autorisera un retour sur nos pratiques académiques pour évoquer la manière dont l’enseignant et le chercheur peuvent également mobiliser des formes de narrativité pour transmettre et didactiser les savoirs universitaires. Qu’il s’agisse de transmettre des connaissances à des étudiants ou de les « vulgariser » auprès d’un (grand) public, il en va toujours d’une mise en circulation des savoirs qui prend sens dans le récit qu’elle s’invente.

Après la bataille

Organisé par : Laurent Capdetrey, Lidwine Portes

Date : Vendredi 4 mars 2022
Horaires : 09h00 - 17h00 (au lieu de 09h30 - 17h30)
Salle : MLR001 et visioconférence
Durée du séminaire : 6 heures

Cette question sera envisagée dans toute sa polysémie : elle vise à décloisonner les champs et ancrer la recherche de GER (Guerres Espaces Représentations) dans l’interdisciplinarité à l’échelle de l’établissement, conformément aux ambitions de ce nouveau groupe de recherche. Il s’agit ici de faire porter le regard non plus sur des faits ou des scènes de guerre mais d’envisager l’écriture et les usages de la bataille dans l’après, notamment de poser la question de la constitution du récit de guerre dans l’après-coup (Nachträglichkeit), y compris dans ses dimensions performatives, ou encore d’envisager la dilution/disparition de la notion de bataille dans certaines formes de guerres contemporaines.

Poser ainsi la question permet de mettre en œuvre une réflexion méthodologique transversale. Les séances du séminaire interdisciplinaire doctoral envisageront le « devenir herméneutique » (Fr. Dosse) de l’événement-bataille dans ses aspects mémoriels et historiographiques. On sait combien la mémoire de la bataille et, plus largement, de la guerre est un enjeu complexe de (re)construction de l’événement a posteriori. Ce sont des processus que l’on voit à l’œuvre aussi bien dans la culture populaire (notamment le cinéma), que dans les pratiques de commémoration, si fréquentes, mais aussi dans les phénomènes d’oblitération mémorielle plus ou moins partielle ou sélective. Ainsi, la question de la réalité même de l’événement-bataille se pose par exemple dans le cas de batailles qui n’ont pas été immédiatement perçues comme telles (bataille de Normandie, bataille d’Alger). Mais, plus largement, c’est évidemment aussi la question de l’interprétation qui se pose, par exemple en littérature lorsque Fabrice del Dongo se demande à quelle bataille il (ne) participe (pas).

Enfin, il est frappant qu’aujourd’hui les guerres modernes semblent avoir récusé la bataille comme événement et sans doute même comme objectif stratégique, si bien que nous serions désormais à l’âge des guerres sans bataille. Mais sur quel type de conflit cela débouche-t-il ? Et de quelles formes de conflictualités ces guerres se nourrissent-elles ? Dans quelle mesure la disparition de la bataille vient diffracter la notion même de guerre et sa violence intrinsèque.
Il semble ainsi pertinent de dépasser la perspective d’une constitution du récit de guerre autour de l’instant de guerre et des combats qui traditionnellement façonne l’histoire nationale pour mieux penser la constitution / l’utilisation de ce récit une fois congédiée, ou plutôt mise à distance critique, l’idée de « bataille ».

Les intervenant.e.s dialogueront autour d’objets de recherche ancrés dans des disciplines (histoire, études germaniques, hispaniques, japonaises et cinématographiques) et dans des champs de recherche différents (histoire moderne et ancienne, littérature contemporaine, civilisation, cinéma). Ce dialogue prendra notamment appui sur les recherches d’un doctorant, Rémi Saou, qui a travaillé sur le vocabulaire du combat au service de l’écriture /réécritures des batailles dans le contexte grec antique.

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Domestiques: les périphéries du pouvoir. Le palais dans l’ombre et au quotidien (péninsule Ibérique, Moyen Âge)

Organisé par : Julia Roumier, Sophie Coussemacker, Marthe Czerbakoff

Date : Lundi 21 mars 2022
Horaires : 09h30 - 17h30
Salle : MLR001
Durée du séminaire : 6 heures

Cette formation propose une focalisation sur les rôles secondaires, les acteurs modestes des lieux du pouvoir, sur les personnes gravitant autour du pouvoir et lui permettant d’exhiber le faste légitimant son autorité. L’espace de prestige qu’est le Palais, ou l’Hôtel, repose en effet sur de nombreux officiers composant un espace domestique qui en garantit le bon fonctionnement. L’articulation des couples conceptuels centre/périphérie et intime/public nous révèle ici qu’au plus près des acteurs de prestige,
l’économie du pouvoir s’incarne dans une complexe organisation ancillaire, hiérarchisée et codifiée, rendant seule possible la spectacularisation de la figure d’autorité. La vie domestique est puissamment politique et ici nous souhaitons proposer une réflexion sur cette domesticité au palais .

Trop souvent laissées dans l’ombre de la recherche, en particulier en raison de la place secondaire dont ils jouissent dans les sources, de nombreux acteurs des pratiques somptuaires commencent aujourd’hui à
bénéficier d’une plus grande attention. Leurs tâches sont multiples et leurs traces innervent en réalité en creux les témoignages laissés sur la vie de cour, la splendeur des fêtes ou des réceptions. Nous explorerons ici les personnages ancillaires ou les officiers (le cuisinier, le chambellan, le concierge, l’échanson le despensero ou responsable du cellier, les pages, le chambrier..) et les espaces secondaires (salle de bain et de « retrait », la cuisine et le garde-manger, la lingerie, les écuries.. .).
Certains ouvrages nous permettent de lever le voile sur les règles et habitudes structurant la vie palatiale, en décrivant l’étiquette et le quotidien au plus près du pouvoir ainsi que les instructions précises données à chaque office . Dans un texte comme la Instrucción para el régimen interior de su palacio,) Fernando de 3 Talavera (confesseur des Rois Catholiques et premier archevêque de Grenade) fait preuve d’un grand sens pratique et détaille les actions nécessaires pour le maintien de l’ordre et de la propreté de la maison, des instructions dans lesquelles le moraliste révèle des préoccupations aussi bien matérielles que spirituelles. Ce texte nous permettra ainsi de montrer la diversité des acteurs, leurs tâches et obligations,
l’ordonnancement spatial et matériel, mais aussi temporel, des tâches serviles (Julia Roumier). La vie de cour nécessite la présence et l’action de nombreux animaux dont il fallait garantir la santé : les chevaux évidemment, les chiens pour la chasse. Marthe Czerbakoff (Contrat doctoral AMERIBER) présentera les personnels, les pratiques, les espaces et le travail liés aux écuries, à la ménagerie et en particulier au chenil avec les nombreux officiers liés à la chasse royale. Sophie Coussemacker se propose
pour sa part de prêter attention aux plus humbles des espaces domestiques, des cuisines aux espaces dédiés à la toilette et à l’hygiène, « salles de bains », chambre de retrait.

Un intervenant extérieur espagnol sera sollicité; par exemple, Serrano Larrayoz Fernando, (Universidad de Alcalá) pourra venir présenter les pratiques des médecins et apothicaires royaux.

L'éducation au féminin en temps de guerre : les écoles en France et en Allemagne entre 1939 et 1945

Organisé par : Manon Bienvenu-Crelot, Hélène Camarade, Layla Kiefel, Nicolas Patin

Date : Mercredi 30 mars 2022
Horaires : 09h30 - 17h30
Salle : MLR001
Durée du séminaire : 6 heures

Dans le cadre des réflexions du groupe de recherche « Guerres, Espaces et Représentations » (GER) et de celles menées par l’équipe « Bordeaux Interdisciplinaire Genre » (BIG), ce séminaire interdisciplinaire doctoral s’inscrit à la croisée de l’histoire, des études germaniques, du genre et des sciences de l’éducation. Il propose d’examiner l’impact de la Seconde Guerre mondiale sur les institutions scolaires en France et en Allemagne fréquentées par des filles entre 1939 et 1945.

L’enjeu est de se demander si et comment, dans le milieu scolaire, la guerre a exacerbé les stéréotypes de genre et a changé les modalités de leur transmission ou a, au contraire, offert une marge d’émancipation aux enseignantes et aux écolières de 6 à 18 ans dans l’un ou/et l’autre pays. Par l’examen de sources variées (archives institutionnelles, supports pédagogiques, témoignages), ce séminaire questionne l’influence de la guerre sur l’institution scolaire à différentes échelles, sur les actrices et les acteurs ainsi que sur les destinataires de la politique scolaire et sur les supports, méthodes et contenus de l’enseignement. Quels changements les problèmes matériels causés par le conflit engendrent-ils spécifiquement pour les enseignantes et les écolières ? Comment sont-elles mobilisées sur les plans physique et idéologique ? Quelles répercussions la guerre et l’Occupation ont-elles sur les contenus et les supports pédagogiques destinés aux filles ? L’éducation des filles a-t-elle connu une adaptation particulière selon les types d’établissements, l’origine sociale et l’âge des élèves ? Enfin, l’étude comparée permet d’interroger les spécificités et l’influence des contextes nationaux sur "l'éducation au féminin" et de nous demander si les évolutions spatiales liées aux différentes phases du conflit ont des répercussions spécifiques dans les deux pays.

Modération assurée (entre autre) par Nicolas Patin, maître de conférence en histoire contemporaine, Université Bordeaux Montaigne, Centre d’études des mondes moderne et contemporain

Construction des observables dans la recherche en sciences humaines : collecter, observer, transcrire, analyser des données linguistiques

Organisé par : Mariella Causa, Florence Pelligrini, Monica Vlad (ED Roumanie)

Date : Vendredi 1er avril 2022
Horaires : 09h30 - 17h30
Salle : MLR001 et visioconférence
Durée du séminaire : 6 heures

« “Corpus” […] est donc un « construit » méthodologique, qui n’est pas donné, demande de la réflexion et une orientation pensées préalablement » (Marielle Rispail, dir., 2017, ABCdaire de sociodidactique, Publication de l’université de Saint-Etienne).

Le thème commun de ce séminaire interdisciplinaire, qui ressemblera enseignants-chercheurs, doctorants et étudiants de Master, est la construction des corpus (écrits et oraux) en sciences humaines, notamment en linguistique, didactique des langues, littérature, études culturelles et leur traitement par le chercheur. En effet, avant la collecte et la sélection de ce qui constitue le matériau empirique sur lequel portera la recherche, et qui formera le « corpus » du chercheur, il est capital de réfléchir aux méthodes et aux critères de choix de ces données, en fonction de la problématique. Comment s’opère l’identification des observables ? Quelle est la place et le rôle joué par les méthodes d’investigation ? Quelle approche choisir pour l’analyse? Voici quelques unes des questions qui vont se poser. En fonction de sa problématique, le doctorant va donc devoir opérer des choix qui doivent être explicites et mûrement réfléchis car ils détermineront dans une large mesure l’orientation de la recherche et ses résultats. Car contrairement à ce que pourrait laisser penser le terme « données », les « données » ne sont pas « données », mais construites, et cette construction nécessite une réflexion épistémologique et méthodologique consciente et approfondie.
Que ce soit une approche à visée plutôt didactique, sociale, ou encore épistémologique, cinq principes semblent incontournables dans la récolte de données et la construction de corpus dans les disciplines représentées, à savoir : fiabilité, faisabilité, cohérence, représentativité et reproductibilité. Ce sont ces cinq principes qui constitueront le fil rouge de ce séminaire interdisciplinaire.

L’objectif de ce séminaire est ainsi de présenter un certain nombre d’entrées théoriques et méthodologiques qui pourront aider les jeunes chercheurs à confronter leurs propres interrogations en matière de données avec celles de chercheurs confirmés. Pour faciliter l’échange, il se déroulera dans un format mixte qui alternera conférences plénières et tables rondes animées par les doctorants.

Identité(s) britannique(s) : Empire, Commonwealth, Brexit - enjeux historiques et conceptuels d'un "déclin"

Organisé par : Trevor Harris

Date correcte : Jeudi 27 avril 2022
Horaires : 09h00 - 17h00
Salle : MLR001
Durée du séminaire : 6 heures

British Identities : Empire, Commonwealth, Brexit - history and the concept of "decline"

Le concept d’« empire », ainsi que l’influence des empires et de l’impérialisme notamment sur l’essor du continent européen, sont des questions qi se trouvent au centre de la réflexion en sciences humaines depuis plusieurs décennies. L’expansion impériale a, pendant plusieurs siècles, structuré les appareils d’état européens et le rapport au monde des nations-métropoles : l’histoire politique, l’évolution constitutionnelle et la construction même du savoir européen, sont intimement liées à ce processus.

Depuis 1945, environ, la décolonisation et puis la mondialisation ont radicalement révisé les modèles imposés par l’hégémonie européenne : à travers de nouveaux rapports économiques, des replis identitaires dans les anciennes puissances impériales, et jusqu’à la radicale remise en cause des modèles européens de la connaissance. Au cœur de ces grandes mutations se situe, en permanence, le concept « empire » et la permanence de la problématique opposant le pouvoir et le savoir. Par ailleurs, au cours du XXe siècle, ces mêmes pays européens sont passés du statut de pays d’émigration à celui de pays d’immigration. En Europe, comme au plan mondial, les flux migratoires en constante augmentation posent le problème de l’intégration des migrants, mais également celui de l’identité/ des identités : un problème présent dans quasiment tous les débats de l’opinion publique internationale. Le Royaume-Uni fait pour ainsi dire figure de pionnière, passant par chacun de ces stades – expansion impériale, décolonisation, profonde mutation sociétale à la suite d’une migration massive – avant ses principaux concurrents internationaux. La fin de l’empire, la décolonisation et l’adhésion tardive et toujours contestée au projet européen sont autant de manifestations pour certains d’un « déclin » national qu’il conviendrait d’enrayer.

En proposant une interrogation qui se veut à la fois historique et conceptuelle, ce séminaire se donne pour objectif de faire dialoguer trois épisodes de l’histoire britannique et plusieurs approches historiographiques différentes qui ont tenté d’en rendre compte. Le principal objectif est de démontrer la pertinence – pour les doctorants, quelle que soit leur discipline – de l’objet « empire », et d’une lecture plurielle de ses caractéristiques.    

La Science : entre confiance et défiance

Organisé par : Cédric Brun

Date : Lundi 11 avril 2022
Horaires : 10h00 - 16h00
Salle : MLR001 et visioconférence
Durée du séminaire : 4 heures

La première partie sera consacrée à dresser un tableau des tensions actuelles des relations du public à la science via les médias en s’appuyant sur différents exemples récents (notamment autour de la gestion sanitaire de la pandémie : querelles autour de l’hydroxychloroquine, débats autour de la vaccination CoViD19).

La seconde partie proposera une réflexion autour de la prise de décision en situation d’incertitude au sujet d’enjeux scientifiques et des conséquences que cela a sur la démocratie scientifique et l’intégrité scientifique. 

Images et écritures : mémoires communes

Organisé par : Alban Pichon, Magali Nachtergael,  Philippe Ortel.

Date : Vendredi 22 avril 2022
Horaires : 10h30 - 13h00
Salle : MLR001
Durée du séminaire :2h30

Ce séminaire est consacré à l'étude des relations entre écritures (littéraires ou théoriques) et images (principalement photographiques ou cinématographiques), abordées selon une problématique amenées à évoluer chaque année.
En 2021-22, le séminaire s’attache à la mémoire comme point de convergence de l'écriture, qu'elle soit réflexive, poétique ou fictionnelle, et de l'image, qu'elle soit pensée comme empreinte, fantôme ou durée. L'importance des souvenirs d’enfance chez de nombreux écrivains de cinéma (J.L. Schefer et S. Daney, avec l’idée partagée des "films qui ont regardé [notre] enfance", Claude Ollier et ses Souvenirs écran, etc.) témoigne de cette affinité partagée, qui trouve d’autres prolongements du côté de la photographie (Cf. par exemple La Chambre claire). Les films de Chris Marker, dont on peut se demander si la carrière de cinéaste et l’activité de photographe ne cachent pas le travail et l’œuvre d’un écrivain, offre une autre rencontre exemplaire qui conforte elle aussi l’hypothèse d’une place spécifique de la mémoire, située entre littérature et image fixe ou animée. La fiction littéraire propose encore d’autres alliances singulières placées le signe du souvenir ou de la mélancolie (qu’on songe aux livres de W. G. Sebald, Didier Blonde, ou au Bruges-la-Morte de Gorges Rodenbach).

Quelles formes de mémoire peut saisir ou constituer le montage du texte et de l’image ? Doit-on considérer, avec Georges Didi-Huberman, qu’« en chaque acte de mémoire […] langage et image sont absolument solidaires, ne cessant pas d’échanger leurs lacunes réciproques » (Images malgré tout) ? Quelle place pour les formes paradoxales ou aberrantes de la mémoire ? Le cinéma conserve-t-il la mémoire de la littérature ? Serait-ce l’inverse ? Ces questions, et quelques autres, sous-tendent les réflexions menées lors de ce séminaire. Les intervenants, spécialistes de cinéma, photographie ou littérature, analysent différentes œuvres et pratiques qui constituent autant de rencontres, influences et alliances entre textes et images, placées sous le sceau de la mémoire personnelle ou collective.

Programme prévisionnel :
Magali Nachtergael (P.U., Littérature) : Usages vernaculaires de la photographie (cartes postales, albums)
Philippe Ortel (P.U., Littérature) : Retours à Ellis Island (Bober et Perec, JR)
Alban Pichon (MCF, Cinéma) : La mémoire de ce qu’on n’a pas vécu (Schefer, Benjamin, Barthes)

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