My presentation will be an interpretive journey through some of the plays we deem “American Classics” with an eye toward the relationship between the violence that characterizes the founding of our nation and the the ground upon which that violence occurred. We will also examine how this relationship is situated in minstrelsy, contemporary pop music, oratorio, and, of course, modern drama. Of particular interest will be Suzan-Lori Parks and Sam Shepard. I will conclude with a brief summary of my own work, and it fits into the larger context that is my cultural inheritance.
Je me propose de revisiter certaines oeuvres qu'il est d'usage de considérer comme des "classiques du théâtre américain". Je m'attacherai en particulier à mettre en évidence le lien qui existe entre la violence qui caractérise la fondation de notre nation et le terrain sur lequel cette dernière s'est produite. Je me propose également d'étudier comment ce lien s'exprime dans le ménestrel, la musique pop moderne, l'oratorio et bien entendu le théâtre contemporain. Je porterai mon attention plus particulièrement sur Suzan-Lori Parks et Sam Shepard. Je terminerai par une présentation rapide de mon propre travail (d'enseignant et de metteur en scène), en situant ma pratique par rapport à tout cet héritage culturel.
La conférence sera illustrée de nombreux exemples visuels. Brant Russell a exprimé le désir de mêler réflexions historiques, théoriques et témoignages artistiques personnels.
Il sera possible de poser des questions avec l'aide de Jean-Rémi Lapaire (département des études anglophones).
Brant RUSSEL enseigne au Conservatoire de Musique (Théâtre et Danse) de Cincinnati, l'un des lieux de formation artistique les plus réputés d'Amérique du Nord, aujourd'hui intégré à l'Université de Cincinnati, Ohio. Tout en conservant une pratique professionnelle intense, il enseigne la mise en scène et l'écriture théâtrale. Il exerce également des fonctions éditoriales pour la Cincinnati Review.
La présente conférence se propose d’aborder un certain nombre de questions en rapport avec les politiques linguistiques scolaires en Afrique francophone en général, en prenant pour exemples le Togo, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Bénin. Il s’agit de montrer la place qu’occupe le français dans le paysage linguistique africain caractérisé par une forte cohabitation de langues. S’il est vrai que le français est devenu aujourd’hui une « langue africaine » (Pierre Dumont, 1997), il est aussi vrai que l’enseignement exclusif en langue et culture française dans les écoles africaines, surtout aux niveaux primaire et secondaire, représente, dans bien des cas, un obstacle sérieux pour l’épanouissement de l’enfant et une atteinte sévère à la formation du futur citoyen acteur de développement (Poth, 1997). Malgré cela, la plupart des Etats africains se heurtent, aujourd’hui encore, à la délicate tâche d’élaboration d’une politique linguistique juste, équitable et harmonieuse impliquant toutes les langues et cultures en présence en vue de répondre aux besoins d’une véritable politique de développement (Dumont, 1997 ; Maurer, 2010). L’analyse des données existantes et/ou recueillies dans les quatre pays susmentionnés montre que l’échec ou les difficultés de la mise en place d’une politique linguistique efficace relève de la non prise en compte des aspirations des populations et du manque de l’insertion des cultures endogènes dans les programmes scolaires. Cette situation, ressentie comme un étouffement des langues et cultures endogènes, conduit inévitablement à un manque d’intérêt général pour les politiques linguistiques en cours : celles qui promeuvent le français. En d’autres termes, le français, en continuant de régner sans partage dans les systèmes éducatifs des pays francophones d’Afrique (Afeli, 2003), donne lieu à une situation d’injustice ou d’aliénation des droits linguistiques des apprenants. Les deux principales questions auxquelles nous allons répondre sont les suivantes : En quoi les politiques linguistiques et éducatives en Afrique représentent-elles « une injustice ou une aliénation linguistique » ? Comment une politique linguistique réaliste est-elle envisageable ?
Mots-clés : Langues nationales ; cultures d’enseignement ; français langue africaine, aliénation linguistique ; politiques linguistiques scolaires.
Koffi Ganyo AGBEFLEKoffi Ganyo AGBEFLE est enseignant-chercheur au Département de Français à l’University of Ghana, Legon (Accra) depuis 2013. Il est également chargé de la Recherche au sein de son département et coordinateur du Laboratoire DELLA (Didactiques et Enseignements des Langues et Littératures en Afrique) affilié à ce Département. AGBEFLE Koffi Ganyo est titulaire d’un Doctorat Ès-Lettres option Linguistique (spécialité Sociolinguistique et didactiques du français et des langues africaines) et d’un Master en Sciences de l’éducation de l’Université de Lomé au Togo où il a enseigné entre 2008 et 2012.
Monsieur AGBEFLE est, depuis 2016, le principal organisateur d’une série de colloques internationaux à périodicité annuelle sur les questions de langues, cultures et éducation dont la 4e édition qui s’est tenue en juin 2019 a rassemblé près de 500 participants. Cette édition a pris la forme d’un congrès mondial dénommé Congrès Mondial des Chercheurs Francophones (CMCF). Les participants de cette série de colloques viennent de plusieurs pays du monde : une trentaine de pays d’Afrique mais aussi la France, l’Italie, l’Argentine et le Canada y sont régulièrement représentés.
En marge de tout cela, Monsieur AGBEFLE effectue plusieurs missions de recherche et d’enseignement en Afrique, en Europe et au Canada et dirige depuis mai 2018 l’ACAREF (Académie Africaine de Recherches et d’Etudes Francophones) qui est un vaste réseau de chercheurs du Sud et du Nord dans une perspective transdisciplinaire.
Il est l’auteur d’une trentaine d’articles scientifiques publiés dans des revues internationales. Ses principaux axes de recherches sont : Politique linguistique, didactique des langues, Sociolinguistique du français et des langues africaines, Droits linguistiques, le FLE/FLS, Interculturel et diversité culturelle.
L’affirmation féministe chez Assia Djebar (Algérie) correspond à l’écriture de soi au féminin pluriel. Cette parole se ressource dans l’Histoire de l’Algérie et les voix féminines qui composent aussi le grand récit national. Chez Fatema Mernissi (Maroc), l’affirmation féministe correspond à une sorte de représentation de soi par rapport au thème du harem. Et on peut dire qu’il s’agit ici d’une représentation un peu fantasmée de son enfance. Dans L’oeil du jour, Hélé Béji (Tunisie) reprend à son compte la tension entre deux cultures différentes dont elle se fait témoin, en revisitant la maison traditionnelle de sa grand-mère dont elle brosse le portrait et en célébrant, à la manière proustienne, les résonances d’une mémoire séculaire préservée en dépit de l’écoulement du temps.
Titulaire d’un doctorat nouveau régime (Université Bordeaux Montaigne, 1990) et d’un doctorat d’État (Faculté des lettres d’Agadir, 2012), Fatima Ahnouch est actuellement Professeure de l’Enseignement Supérieur en littérature française et comparée à la Faculté des Lettres et des sciences humaines d’Agadir au Maroc (Université Ibn Zohr). Elle est auteure et co-auteure des ouvrages : Abdelkébir Khatibi : la langue, la mémoire et le corps (L’Harmattan, 2004), Littérature francophone du Maghreb : imaginaire et représentations socio-culturelles » (L’Harmattan, 2015), Textes au féminin (Éditions Aïni Bennaï, Casablanca, 2012), L’art du portrait dans la littérature, le cinéma et la peinture (Éditions universitaires européennes, 2012), Portraits et autoportraits dans la littérature et les arts visuels (Éditions universitaires européennes, 2014), Portraits en nuances, du texte à l’image (L’Harmattan, 2019).
Fatima Ahnouch a été la coordinatrice responsable de l’organisation des journées d’étude du GAREF (Groupe Académique de Recherches et d’Études Féminines) de 1996 à 2002, et a dirigé cinq éditions du colloque international, Le portrait en littérature et dans les Arts visuels (de 2010 à 2017). Par ailleurs, Fatima Ahnouch a donné des conférences internationales autour de l’écriture des femmes et du portrait romanesque (« Écriture de soi et confirmation féministe dans l’œuvre d’Assia Djebar et de Fatima Mernissi », Institut de recherches et d’études féministes (IREF), Université du Québec à Montréal - UQAM, 14 octobre 2015) ; « La notion de nuance dans l’écriture du portrait romanesque », Université Bordeaux Montaigne - Telem, 17 septembre 2018).
As an aspect that is hardly associated with the creative side of production, translation does not tend to involve filmmakers. In current configurations of the film industry, it is usually relegated to the distribution stage and carried out without the supervision of scriptwriters and film directors (Romero Fresco 2013). As a result, decisions regarding all aspects of translation are made by distributors and dubbing/subtitling companies. This was not the case with Stanley Kubrick, who was “one of the few directors to take an active role in the translation of his films” (Nornes 2007, 216). Having understood the importance of translation for a film’s successful reception, he closely monitored the making of foreign-language releases and was actively involved in all aspects concerning the international distribution and marketing of his films.
In this talk I will offer an account of Kubrick’s involvement in the creation of foreign-language versions, which remains a largely neglected dimension of his life and work. By drawing on archival evidence from all of Kubrick’s film productions, I will attempt to show how he came to develop an efficient method to deal with film distribution in non-English markets. A wide range of primary sources, including dialogue lists, letters, dubbing scripts, subtitle translations and other documents from the Stanley Kubrick Archive at the University of the Arts London, which provide revealing clues to Kubrick’s method, will be presented and discussed alongside previously unknown archival materials.
As I will seek to demonstrate, this triangulation of sources generates significantly new perspectives, providing us with a sharper and more historically reliable picture of Kubrick’s distinctive approach to translation as an integral part of filmmaking. For Kubrick, translation was all but a minor concern. Quite on the contrary, far from being “an afterthought” (Romero Fresco 2019) in the filmmaking process, it occupied a central place in the film director’s artistic vision.
Serenella Zanotti is Associate Professor of English Language and Translation Studies at Roma Tre University, Italy. She has published widely in the fields of audiovisual translation, cross-cultural pragmatics, translator manuscript genetics, feminist translation theories and literary translingualism. Her most recent work focuses on Stanley Kubrick and foreign language versions. She is the author of Italian Joyce. A Journey through Language and Translation (Bononia University Press, 2013) and co-editor of numerous volumes – most recently Linguistic and Cultural Representation in Audiovisual Translation (Routledge, 2018), James Joyce’s Silences (Bloomsbury, 2018), Audiovisual Translation: Intersections (Perspectives, 2019), and Reassessing Dubbing: Historical Approaches and Current Trends (Benjamins, 2019). In 2019, she was awarded a Helm Fellowship to support research at the Lilly Library, Indiana University and a Harry Ransom Center Research Fellowship in the Humanities to research at the Ransom Center, University of Texas at Austin.
L’objet de cette conférence est de montrer que, par leur contenu et leur forme, les Confessions s’inscrivent dans le genre ancien du dialogue philosophique. Ce dialogue mené avec Dieu se caractérise cependant par le fait qu’il échoue. Une analyse du prologue de l’œuvre montre quelles apories théoriques Augustin rencontre d’entrée de jeu et comment il les développe, dans les treize livres qui suivent, à la fois sur le plan de l’autobiographie et sur le plan de l’exégèse. Sur le plan autobiographique, il s’agit de chercher les conditions de possibilité d’un véritable dialogue avec Dieu, moyennant l’usage de la narration, considérée soit comme support pour déployer récits et réflexions, soit comme forme privilégiée du langage, dont le fondement ne sera trouvé que sur le plan de l’exégèse. L’interprétation du récit biblique de la création parachève l’ensemble des Confessions : Augustin ramasse les éléments disposés tout au long des treize livres, en établissant un dialogue nouveau et véritable au sujet du récit divin de la Genèse.
Moacyr Novaes, Professeur de philosophie à l’Université de São Paulo (USP) est historien de la philosophie, spécialiste de l’antiquité tardive et du moyen âge. Ses domaines de recherches sont essentiellement l’ontologie, la métaphysique et de la philosophie du langage et l’œuvre de saint Augustin a particulièrement retenu son attention.
Novaes est l’auteur notamment de A razão em exercício : estudos sobre a filosofia de Agostinho (São Paulo : Discurso Editorial e Paulus, 2010, 2a edição). Il prépare en ce moment un livre sur les Confessionsd’Augustin (As Confissões de Agostinho como diálogo filosófico) et bénéficie pour ce projet du soutien du CNPq (l’homologue brésilien du CNRS).
L’objet de ce travail est de montrer que, par leur contenu et leur forme, les Confessions s’inscrivent dans le genre ancien du dialogue philosophique. Ce dialogue mené avec Dieu se caractérise cependant par le fait qu’il échoue. Une analyse du prologue de l’œuvre montre quelles apories théoriques Augustin rencontre d’entrée de jeu et comment il les développe, dans les treize livres qui suivent, à la fois sur le plan de l’autobiographie et sur le plan de l’exégèse.
Le parcours et les recherches de M. Novaes se caractérisent par leur grande ouverture internationale (études en Belgique à l’université de Louvain-la-Neuve en 1993 et à l’université de Wurzbourg en 1995-1996 ; Bourse du DAAD à l’université de Fribourg en Brisgau ; séjour de recherche à l’université de Cambridge en 2015-16). M. Novaes connaît aussi bien la France, où il a déjà effectué plusieurs séjours, à l’École Normale Supérieure en 1998, à l’Université de Provence Aix-Marseille en 2000 et 2002 et aujourd’hui dans notre université.
Il convient enfin de rappeler que parmi les nombreuses charges administratives qu’il a assumées, M. Novaes a été Vice-Président adjoint « Culture et Société » de l’USP.
L'argent et le cuivre, parfois associés par chance (quand les deux font partie du même minerai), parfois mélangés par l'artisan lors de la préparation de l'alliage à couler et à transformer en objet. La présence du cuivre confère à l'argent des propriétés mécaniques plus élevées et aussi un changement de densité favorable à l'artisan. La température de fusion, et donc celle nécessaire pour une bonne coulée, sont aussi diminuées par l'ajout bien calibré de cuivre. Mais la noblesse intrinsèque de l'argent diminue, sa réactivité vis-à-vis de l'atmosphère augmente ; mais la couleur de l'alliage change. Un traitement de surface peut alors être appliqué pour "blanchir" les alliages et augmenter la noblesse "de surface" de l'objet fini. Voilà pourquoi l'analyse de pièces en argent, souvent réalisée à la surface pour ne pas endommager l'objet, ne révèle qu'une faible, voire très faible teneur en cuivre. Des exemples pratiques seront partagés avec le public avec une discussion ouverte et une démonstration pratique. Nous partirons d'objets récents très riches en argent pour arriver à des solutions extrêmes appartenant au monde Romain.
Paolo PiccardoProfesseur de métallurgie de l'Université de Gênes, en Italie, Paolo Piccardo dirige le Laboratoire de Métallurgie et Matériaux du Département de Chimie et Chimie Industrielle. Il applique ses compétences de métallurgiste et de chimiste aux matériaux du patrimoine depuis les années 90 avec le but de comprendre la chaîne opératoire de la fusion à l'objet, l'usage de l'objet et son interaction avec l'environnement lors de l'abandon. Ses activités de recherche se focalisent aussi sur la métallurgie moderne et sur les énergies propres et renouvelables (notamment les piles à combustibles et les batteries aux ions lithium). Ses activités mélangent art et science pour solliciter le dialogue entre des spécialistes de différents domaines.
Rhetoric helps explain the ways in which organizations attempt to achieve specific political or economic goals, build identity and relationships with their stakeholders. Rhetorical theory sets itself apart from disciplines such as discourse studies by tracing its tradition back to ancient time and by harboring a normative and practical ambition. In addition to offering down-to-earth practical advice, rhetoric also presents epistemological perspectives that temper theoretical tendencies toward naive realism and platonic notions of absolute truth. Rhetoric helps us to understand how knowledge is generated and socially constructed through communication. Through examples from the field of strategic communication, this lecture will address methodological and epistemological concerns for scholars.
Dr. Oyvind Ihlen is professor at the Department of Media and Communication, University of Oslo and co-director of POLKOM – Centre for the Study of Political Communication. He has over 120 publications, including Public Relations and Social Theory: Key Figures and Concepts (2009, 2nd expanded edition 2018, with Magnus Fredriksson), the award-winning edited Handbook of Communication and Corporate Social Responsibility (2011, with Jennifer Bartlett and Steve May), and Handbook of Organizational Rhetoric (2018, with Robert L. Heath). Ihlen was President of the European Public Relations Education and Research Association (EUPRERA) 2016–2017. His research focuses on strategic communication/public relations, using theories of rhetoric and sociology.
Nous proposons d’interroger le regard porté par les écrivains français sur l’antisémitisme et les mesures d’exclusions sous l’Occupation nazie. Très tôt, Georges Duhamel alerte, à travers ses publications et son œuvre fictionnelle, contre le projet d'« extermination » et de « suppression » des Juifs par l’Allemagne nazie « dans toutes les nations du globe ». Dans son récit écrit pendant les années noires, Édith Thomas se centre sur un protagoniste français d’origine juive, ce qui lui permet de dénoncer les lois antijuives d’une part et de soulever, d’autre part, la problématique de différentiation faite entre les Juifs français et les Juifs étrangers. Dans une pièce de théâtre composée par Sartre au Stalag en 1940, jouée officiellement devant les prisonniers, ainsi que les soldats Allemands, l’écrivain choisit de se focaliser sur les protagonistes Juifs. Au moment où la question de l’exclusion s’affiche à voix haute et de manière légale partout envers cet « élément nocif et dissolvant » (Sézille), nous proposons d’analyser ce fonctionnement de la prise de parole à travers les textes littéraires de ces auteurs qui font partie de cette même société, y occupent une place (détenteurs de prix, membres de l’académie, moins connus etc.), et désapprouvent la politique antisémite déployée.
Atinati MamatsashviliAtinati Mamatsashvili est Professeure de littérature comparée à l’Universitéd’État Ilia (Tbilissi, Géorgie) et Professeure invitée de l’IdEx Université de Bordeaux. Dans le cadre de la bourse de recherche de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, elle était chercheuse invitée à Aix-Marseille Université (2017-2018). En 2015 – 2017 Mamatsashvili était chercheuse à l’Université Paris-Sorbonne (Projets Marie-Curie/Horizon 2020). Ses recherches portent sur littérature et antisémitisme, littérature et régimes nazi et soviétique. Elle est auteure des ouvrages Une couleur dans mes deux vies (2003) et Le dos. La couleur. Vers le dessin (2003). Atinati Mamatsashvili a préparé, avec Anke Bosse, Littérature et totalitarisme I : écrire pour témoigner (Presses Universitaires de Namur, 2014), Littérature et totalitarisme II : vers une conceptualisation du phénomène (Presses Universitaires de Namur, sous presse), et avec Luba Jurgenson – Des écrivains face aux persécutions, au massacre de masse et au génocide (Petra, à paraître).
Les crises sociales et économiques liées à la question des emplois de masse croisées avec le développement technologique et les mutations sociales ont progressivement (re)mis en lumière et à l’échelle de la planète, la création culturelle et artistiques comme source de richesses et d’emplois. A l’origine, le concept d’industrie culturelle (au singulier) employé par Theodor Adorno et Max Horkheimer, se rapportait à l’analyse critique de la standardisation et de la reproduction de masse des produits de contenu, depuis les années 1970, le passage aux industries culturelles (au pluriel) est lié au mode de production capitaliste : les produits culturels industriels sont désormais marqués par leur reproductibilité et leur internationalisation. Les industries culturelles et créatives ont connu entre 1973 et 1998, au contact des médias audiovisuels de masse, une phase de diversification autour de deux modèles de fonctionnement qui s’affrontent, se concurrencent et se complètent : le modèle éditorial et le modèle de flot. De leur émergence à leur développement, elles sont une convergence de facteurs historiques, politiques, juridiques, sociaux, économiques, technologiques, artistiques, culturels, diplomatiques, etc. C’est pourquoi, à l’aide d’approches variées, il sera développé une posture éclairante sur les mutations et les contributions de ces industries comme alternative aux enjeux actuels du développement local et territorial, d’autant qu’elles se développent désormais sous l’impulsion de la créativité couplée à l’économie, à la démocratie participative, à la science, à la technique et à la technologie non sans tenir compte de la communication sociale en tant que paradigme (récent) qui amène à en étudier les perspectives du point de vue de l’employabilité, de la création de nouveaux métiers, de la démocratie participative, etc.
Professeur des Universités, M. Koffi Modeste Armand Goran est ethnomusicologue et art-thérapeute clinicien de formation. Diplômé en journalisme et production audiovisuelle, en anthropologie, en psychologie, en ressources humaines, en éducation musicale (professeur certifié des lycées et collèges) en animation culturelle et en muséologie, M. Koffi Modeste Armand Goran a été successivement Chef du Département Recherche, Secrétaire général puis Directeur général de l’Institut National Supérieur des Arts et l’Action Culturelle (INSAAC) d’Abidjan de 2008 à 2017. Membre du Conseil scientifique et pédagogique de l’École doctorale de l’Institut Régional d’Enseignement Supérieur en Développement Culturel basé à Lomé au Togo, ainsi que de l’école doctorale SCALL et du Conseil de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) à Abidjan, où il exerce la fonction d’enseignant-chercheur. Depuis août 2010, il est Vice-Doyen ou Sous-directeur de l’UFR Information, Communication et Arts. M. Koffi Modeste Armand Goran a également été Conseiller technique principal du Ministre de la Culture et de la Francophonie de la Côte d’Ivoire. Président de la Société Ivoirienne de Musique et de Musicologie, M. Koffi Modeste Armand Goran est auteur de plusieurs ouvrages et productions scientifiques.
Changement de date au 23 mars 2020
(même lieu, même heure)
Conférence ANNULEE !!!
In his Defense of Poesy (1595), Philip Sidney argues that “Tragedy… openeth the greatest wounds, and showeth forth the ulcers that are covered with tissue.” Ulcers, wounds, severed limbs, body parts and dissected corpses proliferate on the English Renaissance stage. In order to understand the representational logic of these abject scenes, we need to insert them into the cultural semantics of the age. Reformation theology induced a profound thanatological crisis in the semiotics of the human being and the body. The Protestant Reformation discontinued numerous practices of intercession and communal ritual, and the early modern subject was left vulnerable in the face of death. The English Renaissance stage played out these anxieties within the larger context of the epistemological uncertainties of the age, employing violence and the anatomization of the body as representational techniques. In a double anatomy of body and mind, English Renaissance revenge tragedy simultaneously employs and questions the emblematic and poetic traditions of representation, and the ensuing indeterminacy and ambiguity open paths for a new mimesis.
Pratiques dissectives dans le théâtre anglais de la Renaissance.
Dans sa Défense de la poésie (1595), Philip Sidney avance que „[la] Tragédie... ouvre les plus grandes blessures, et montre les ulcères qui sont recouverts de membranes”. Ulcères, blessures, membres sectionnés, parties du corps et cadavres disséqués sont légion sur la scène de la Renaissance anglaise. Pour comprendre la logique qui sous-tend la représentation de ces scènes abjectes, il convient de les situer dans la sémantique culturelle de l’époque. La théologie de la Réforme a produit une profonde crise thanatologique dans la sémiotique de l’être et du corps humains. La Réforme protestante a mis un terme à de nombreuses pratiques d’intercession et de rituel collectif, et le sujet de la Renaissance s’est retrouvé vulnérable face à la mort. Le théâtre anglais de la Renaissance a mis en scène ces angoisses en les insérant au contexte plus large des incertitudes épistémologiques de la période, par le biais de la violence et de l’anatomisation du corps utilisées comme techniques de représentation. Dans une double anatomie du corps et de l’esprit, la tragédie de la vengence du théâtre anglais de la Renaissance utilise en même temps qu’elle les remet en cause les traditions emblématiques et poétiques de représentation, ouvrant, par l’indétermination et l’ambiguité qu’elle engendre, la voie à une nouvelle mimesis.
Attila KISS est professeur de littérature anglaise à l'Université de Szeged (Hongrie), Directeur du département d'études anglaises.
Il a obtenu son doctorat en histoire de la littérature anglaise en 1998 à l'Université de Szeged et son habilitation à diriger des recherches à l'Université Eötvös Lorand de Budapest (ELTE) en 2008.
Il est également traducteur accrédité auprès des institutions de l'Union européenne.