Invitée : Stéphanie Galligani, Université Grenoble-Alpes
Organisatrice : Mariella Causa
Date : vendredi 26 octobre 2018
Horaire : 15h00 - 17h00
Lieu : MLR033
Dans le cadre de mon intervention à l’ED, il s’agira de présenter ma trajectoire de recherche en sociolinguistique et en didactique des langues depuis mes premiers travaux sur les représentations et les pratiques langagières de sujets plurilingues en contexte migratoire, en menant une réflexion sur les aspects identitaires et langagiers, jusqu’aux travaux les plus récents portant sur les dispositifs de formation autour des biographies langagières, de la réflexivité et du plurilinguisme chez les futurs enseignants de français langue étrangère, seconde ou de scolarisation.
Invité : François Godicheau, Université de Toulouse
Organisateur : Sandro Landi
Date : lundi 12 novembre 2018
Horaire : 17h30 - 19h30
Lieu : MLR 001 - Salle des thèses
L’interrogation réflexive sur les catégories avec lesquelles on aborde la recherche vient souvent, pour celui qui cherche, de l’extérieur, de la critique à un usage non maîtrisé de tel ou tel concept. Pour l’historien, elle vient aussi d’une incompréhension littérale de qu’il lit dans les sources, et de la prise de conscience d’une confusion entre les mots des acteurs historiques et les mots de l’analyse au présent. On peut transformer ces difficultés en avantage pour la recherche. On tentera de montrer lors de cette conférence, à partir d’une réflexion sur la notion d’ordre public, comment une démarche que l’on ne saurait enfermer dans un sous-champ « d’histoire des concepts » peut à la fois produire des résultats pour notre connaissance du passé et pour le rapport que l’historien peut avoir au présent.
organisé par Eloïse Brézault, University St Lawrence, N-Y
Date : mardi 22 janvier 2019
Horaire : 13h30 - 15h30
Lieu : MLR 001 - Salle des thèses
La mémoire taraude la littérature actuelle du Congo RDC, des œuvres de Fiston Mwanza à celles de Jean Bofane, Bibish Mumbu, Blaise Ndala ou encore Sinzo Aanza. Dans cette présentation, j’aimerais explorer de quelle manière se déploie le paysage de la mémoire (memoryscape) chez certains écrivains pour repenser l’histoire traumatique et plus actuelle du Congo. Ces textes peuvent-ils fonctionner comme des « lieux de mémoire » (Nora) dans un pays où la question même de « patrimonialisation » - pour reprendre les idées de Hartog semble difficile, voire impossible? Comment dès lors repenser le passé quand la valorisation de la trace (et par extension du monument) semble un concept hérité de l’Occident? Peut-on envisager d’autres catégories conceptuelles pour dire l’histoire actuelle d’un pays né de la colonisation belge (et qui, comme le remarque à juste titre l’historien et journaliste Van Reybrouck, commence faussement avec Stanley comme si le Congo pré-colonial n’avait pas d’existence en soi), réinventé par la dictature de Mobutu et maintenant mis à mal par la guerre?
Face à un pays qui a vu son histoire lui échapper, la question de la mémoire devient primordiale pour repenser le lien distendu à la nation. Si certains écrivains comme Aanza écrivent depuis le Congo, la majorité est partie en Europe ou au Canada, revisitant le pays depuis l’ailleurs. Mais au-delà de la distance, tous embrassent une écriture de l’immédiateté ou du présent perpétuel qui évacue l’Histoire passée et à venir au profit d’une société mondialisée en train de se faire. Que vient signifier cette obsession du temps présent? Et que penser de cette inscription de la mondialisation justement dans ce présent perpétuel? Cette impossibilité de s’ancrer dans le passé (ou dans la “généalogie” pour pour reprendre Aanza) autrement que par fragment peut-elle signifier une difficulté de s’approprier le futur? Une impossibilité de se prendre en main? Le passé ne peut plus être ce par quoi le présent se pense. Les anciennes manières dont sont conceptualisées le passé (et qui sont largement liées à la question de l’état-nation et de la colonisation) viennent heurter de nouvelles formes de mémoires diasporiques que je voudrais analyser plus en profondeur. Comment les écrivains congolais disent-ils leur pays? Les voix (à la manière du travail de Reybrouck) émergent comme autant de points de vue à l’histoire officielle et placent la parole au cœur de l’acte de la mémorialisation. De quelle manière certains écrivains congolais comme Bofane par exemple, entretiennent le travail de mémoire (Ricoeur) plutôt que de lui donner une forme figée (Rothberg)?
Invité : Marco Geuna, Université de Milan
Organisateur : Sandro Landi
Date : jeudi 14 mars 2019
Horaire : 17h30 - 19h30
Lieu : MLR 001 - Salle des thèses
Selon la définition du CNRTL le républicanisme est la « Doctrine des partisans de la république en tant qu'organisation politique d'un État ». Ce cours retrace l’histoire de la tradition républicaine de ses origines classiques à ses variantes françaises et anglaises à l’époque moderne. Le but est de s’interroger sur la fécondité de cette tradition d’un point de vue politique et intellectuel et de comprendre la relation complexe qu’elle entretien avec le libéralisme et la tradition démocratique.
Marco Geuna est Professeur en Philosophie politique à l’Université de Milan ; ses travaux, traduits en plusieurs langues, portent sur Machiavel, Hobbes, la notion de « Guerre juste » dans ses reformulations contemporaines
Invité : Marc Lazar, Sciences Po Paris
Organisateur : Sandro Landi - Attention ! Changement de date et de lieu
Date : mardi 26 mars 2019 vendredi 22 mars 2019
Horaire : 16h30 - 18h30 10h30-12h30
Lieu : MLR 001 - Salle des thèses Amphi Maison des Suds
Le populisme est depuis des décennies à l’origine d’une immense production scientifique et intellectuelle qui intéresse presque toutes les disciplines, en particulier, la théorie politique, la science politique, la sociologie ou encore l’histoire.
Pour essayer de cerner ce phénomène, il est d’abord nécessaire de se mettre d’accord sur une définition de ce terme et ce qu’il recouvre. Il s’avère également important de saisir le populisme dans son unité fondamentale et dans la diversité des formes qu’il emprunte. Tout comme il faut restituer son histoire pour déterminer ce qui constitue un invariant du populisme et ce qui relève de l’inédit. Ainsi, les « néo-populismes », qui travaillent l’Europe depuis maintenant plus de trente ans et ne cessent de s’étendre, se présentent tous comme les meilleurs défenseurs de la démocratie. Enfin, bien entendu, il faut cerner les causes du développement de ces mouvements.
Mais, à partir des cas de la France et de l’Italie, ce que je défends comme idée fondamentale, avec mon collègue le sociologue italien Ilvo Diamanti, dans un livre paru en italien et en français, c’est que les populistes, qu’ils soient au pouvoir ou non, sont peut-être en train de transformer les fondements mêmes de nos démocraties. Les populistes exploitant la révolution digitale imposent ainsi leurs thématiques, leur façon de faire de la politique, leur conception de celle-ci, leur style, leur temporalité, celle de l’urgence et de la sorte contaminent tout l’ordre politique. De la sorte, émerge ce que nous appelons la peuplecratie, dans laquelle le peuple est supposé être souverain sans aucune limite.
Organisé par Margot Buvat et Eric Benoît
Date : vendredi 5 avril 2019
Horaires : 13h30 - 15h30
Lieu : MLR 001 - Salle des thèses -
Attention ! changement de lieu en Amphi Renouard
André Markowicz s’est fait connaître du grand public en traduisant la totalité de l’œuvre romanesque de Dostoïevski en français (publiée chez Actes-Sud). Mais il a aussi traduit Pouchkine, Gogol, Griboïedov, Tchekhov (avec Françoise Morvan), … et son travail ne s’arrête pas à la langue russe, ni au XIXe siècle (Shakespeare, Catulle, poèmes chinois de l’époque Tang,...). En 2018, il a publié « L’appartement » aux éditions Inculte, long poème autobiographique dont le point de départ se situe à Saint-Pétersbourg, et qui fait également place à de nombreuses réflexions sur son travail, son rapport à la langue, à la littérature. Car André Markowicz est aussi un traducteur généreux dans le partage qu’il a de sa pratique (en témoignent ses chroniques – écrites tous les deux jours sur Facebook, de 2013 à 2018, et ses préfaces).
Cette rencontre, qui se veut un dialogue ouvert, s’inscrira dans le séminaire de l’équipe de recherche TELEM (« Effets de lecture – Pour une énergétique de la réception »). Chaque doctorant·e ou étudiant·e, confronté·e de près ou de loin aux textes traduits, sensible aux questions de la lecture et des passages entre langues et cultures sera la·e bienvenu·e.