Intervenant : Alberto Dalla Rosa
Lundi 15 octobre, de 14h00 à 17h00 / MLR001
Mardi 16 octobre, de 9h00 à 12h00 / MLR001
L’Afrique romaine était l’une des regions agricoles les plus importantes de l’empire et jouait un rôle majeur dans le ravitaillement de la ville de Rome. Héritages et confiscations firent tomber des larges étendues de terre dans les mains de l'empereur, particulièrement dans la vallée du Bagradas (Tunisie). Une série d'inscriptions découvertes à la fin du XIXème siècle et dans les décennies suivantes nous permettent de reconstruire, au moins en partie, les règlements sur les baux que l'administration impériale mettait en place pour atteindre des excédents de production dans ses domaines. La récente découverte d'une nouvelle inscription contenant le texte d'un règlement issu sous Hadrien (117-138 ap. J.-C.) nous donne l'opportunité de reconsidérer la totalité du dossier documentaire et de nous interroger sur comment l'empereur pouvait intervenir dans ce secteur économique. Dans le cadre du programme ERC PATRIMONIVM, plusieurs experts internationaux se réuniront pendant deux jours (15-16 octobre 2018) pour aborder les différentes facettes de ce dossier documentaire crucial.
Roman Africa was one of the most important grain-producing areas of the Empire and played a major role in the supply of the city of Rome. Inheritances and confiscation brought large tracts of land in the hand of the emperor, particularly in the fertile Bagradas Valley (modern Tunisia). A series of important inscriptions discovered at the end of the 19th century and in the subsequent decades, allows us to partially reconstruct the lease regulations that the imperial administration put into effect in order to increase the production of surplus on his estates. The recent discovery of a new inscription containing a previously poorly known regulation by Hadrian, gives us the opportunity to reconsider the entire dossier and assess how imperial initiative was able to boost and shape the economy. Within the ERC programme PATRIMONIVM, a two-days workshop (15-16 October 2018) will gather internationally renown experts of the Roman economy and will explore the numerous facets of this important documentary dossier.
Intervenants : Vincent Joineau et Elias Lopez-Romero
mercredi 23 janvier, 9h30-12h30 et 14h00-17h00 / MLR001
Les littoraux et les environnements fluvio-estuariens sont des espaces très
dynamiques soumis à une évolution complexe. Les sociétés humaines qui se sont installées sur ces espaces (ou qui ont interagi avec eux à différentes échelles) ont dû faire face à des nombreuses contraintes pour parvenir à exploiter leur différentes ressources. Depuis quelques années ces espaces font l'objet d'un intérêt croissant de la part des chercheurs. Diverses disciplines s'intéressent ainsi aux interactions hommes-milieux pour essayer de restituer les paléopaysages, comprendre les dynamiques d'occupation et les régimes de fonctionnement des milieux (par exemple l'évolution des rivages), et ce de la préhistoire à nos jours.
Les questions scientifiques derrière cet intérêt sont donc nombreuses, allant de la compréhension des ressources exploitées aux modalités d'occupation des espaces, en passant par la saisonnalité et l'évolution de ces occupations. Au travers de diverses présentations au croisement de disciplines telles l'archéologie, l'histoire, la biologie et la géomorphologie, ce séminaire se veut un retour d'expérience de l'interdisciplinarité de la recherche actuelle sur ce type de milieux : pourquoi l'interdisciplinarité est importante pour son étude? Quelles méthodes sont mises à contribution? Quelles sont les contraintes d'une approche interdisciplinaire des littoraux et des environnements fluvio-estuariens? Quelles sont les limites de telles approches? Que permet de révéler spécifiquement l’interdisciplinarité du paysage fluviomaritime ?
Dans le cadre de la Chaire Jean Haritschelhar,
Invité : Mario Santana
Le 13 mai, 10h00 à 12h30 et 14h00 à 17h00 / MLR001 programme
Depuis le changement de siècle, le récit des traumas du passé plus ou moins récent de la Guerre Civile, de la dictature ou de la transition post-franquiste a constitué un des principaux centres d’intérêt des cultures ibériques. En tant que support artistique aux débats sur ce que l’on nomme mémoire historique, la préoccupation au sujet du passé a généré une ample gamme de créations (romans, séries de télévision, pièces de théâtre…) dans lesquelles le projet de re-présentation du passé paraît intimement lié avec le désir de susciter auprès du public une adhésion idéologique et un compromis moral avec ses victimes. Dans cette ligne, nous pouvons situer des oeuvres aussi diverses que O Lapis de carpinteiro (Manuel Rivas, 1998), Soldados de Salamina (Javier Cercas, 2001), La voz dormida (Dulce Chacon, 2002), La meitat de l’ànima (Carmen Riera, 2004), Les veus del Pamano (Jaume Cabré, 2004), Twist (Harkaitz Cano, 2011), o Mussche (Kirmen Uribe, 2012). Sur ces projets esthétiques plane –comme l’ont noté plusieurs critiques parmi lesquels Jo Labanyi à propos de la narration littéraire ou cinématographique ou Miguel Angel Hernandez-Navarro pour l’art visuel- l’ombre de l’historien “benjaminien”, dont l’intérêt ne consiste pas seulement à expliquer l’histoire mais aussi à répondre à ses demandes de résilience à propos du présent.
Notre présentation analysera quelques-unes de ces oeuvres en tant qu’interventions artistiques dans les débats sur l’interprétation du passé et sur la transmission de la mémoire. Elle s’attachera, en particulier, aux formes de construction du récit (la poétique de la fiction) et leur impact au moment d’attirer l’attention sur les dilemmes à résoudre face aux enjeux éthiques de la mémoire historique. Pourquoi devons-nous nous occuper (et nous préoccuper) de reconnaître les victimes de la violence du passé ? Qui est légitime pour donner et recevoir cette reconnaissance ? Comment est-il posible de récupérer l’expérience de ceux qui ont disparu ? Quels sont la nature, les mécanismes et les formes d’une telle récupération ? Quel est le rôle de l’art et de l’imagination dans un tel processus ?
Dans le même temps, on peut également proposer une approche conceptuelle des diverses modalités de cette mise en fiction de l’Histoire. Bien qu’il s’agisse dans toutes ces productions artistiques de reconstruire le passé, il convient de distinguer les romans historiques, des romans de la mémoire et des romans de la mémoire historique, car chacune des ces catégories est constituée non seulement à partir d’une formulation poétique particulière (dans ses formes de narration), mais aussi sur la base d’exigences de lecture présentes à la réception.