L'invention d'un sentiment : les racines de l'antiméricanisme (XVIIIè-XXè siècles) - Université Bordeaux Montaigne

L'invention d'un sentiment : les racines de l'antiméricanisme (XVIIIè-XXè siècles)

Intervenante : Virginia Ricard
Horaires : 13h30 - 15h30      Lieu : MLR033

  • lundi 17 février 2020
  • lundi 2 mars 2020
  • lundi 16 mars 2020
  • lundi 30 mars 2020
  • lundi 6 avril 2020

Comme l'a montré le critique américain Leslie Fiedler, “l’Amérique” avait une place dans l’imaginaire européen avant même sa découverte. L'Amérique représentait la promesse d’un autre monde, d’une nouvelle chance pour l’humanité. Pourtant, dès les débuts du peuplement du continent nord-américain des réticences s'exprimèrent. Selon les naturalistes et les philosophes du siècle des Lumières, la nature américaine était “dégénérée” et tous ceux qui vivaient dans un tel milieu, les animaux comme les hommes, s'affaiblissaient. Plus tard, au XIXe siècle, les voyageurs s’en prirent aux mœurs, à l’ignorance, au racisme, à la vulgarité, à l’obscurantisme religieux et à l’obsession de l’argent des Américains. Fausse promesse pour les uns, menace pour la civilisation européenne aux yeux des autres, les Etats-Unis remportèrent leur première victoire contre une puissance européenne lors de la guerre des Philippines (1898). Dès lors, l'antiméricanisme eut pour ennemi non un mirage lointain mais une puissance réelle.
Cet atelier de lecture a pour objet l’examen des textes qui, à partir du XVIIIe siècle, contribuent à disséminer un tropisme antiaméricain : Buffon, de Pauw, Talleyrand, Fanny Trollope, Charles Dickens, Paul Bourget, G.K. Chesterton seront quelques-uns des auteurs étudiés. La lecture critique d’œuvres de genres très variés (essais, récits de voyages, discours politiques, rapports scientifiques, romans, pièces de théâtre…), souvent des best-sellers en leur temps, cherchera à repenser la question de l'antiaméricanisme contemporain à la lumière du passé.

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