Intervenant : Eric Marquer
Horaires :14h30-16h30 Lieu : MLR033
Invention fabuleuse, construction imaginaire, mensonge ou dissimulation : les premières définitions de la fiction mettent en évidence son pouvoir de transformation et sa capacité à changer ou travestir la réalité. Mais il est vrai que la première vertu d’un menteur est de ne pas se contredire. Ainsi, le pouvoir de la fiction – sa crédibilité – tient en premier lieu à sa cohérence, ou du moins à un certain ordre produit par le concours de la raison et de l’imagination. S’interroger sur la fiction, c’est non seulement s’intéresser au pouvoir de la littérature, mais également aux multiples ressources théoriques de l’imagination : hypothèses et suppositions, mythes et expériences de pensée, utopies ou mondes fictionnels, les formes et les usages de la fiction s’étendent aussi bien à la philosophie, qu’à la science et au droit. En considérant l’étendue de son territoire et la variété de ses domaines, on cherchera ainsi à caractériser positivement le pouvoir de la fiction, et à comprendre son rôle dans la mise à l’épreuve de nos croyances. On s’interrogera notamment sur l’idée que toute bonne fiction constitue, de près ou de loin, une expérience de pensée, puisque la fiction est le lieu même de la pensée. Mais on étudiera également les usages et les effets pratiques de la fiction, leur historicité, ainsi que leur puissance normative.
L’optique de l’atelier est résolument interdisciplinaire : la notion de fiction constitue non seulement un objet complexe, mais également un instrument, permettant d’interroger la relation de la philosophie au droit, à la littérature, ainsi qu’à l’histoire et aux sciences humaines.