Sexualité, intimité, (post-)pandémie - Université Bordeaux Montaigne

Sexualité, intimité, (post-)pandémie

Organisé par : Apostolos Lampropoulos
Horaires : 13h30 - 15h30
Lieu : MLR033
Durée de la formation : 6 heures

  • mercredi 16 mars 2022 (1/3)
  • mercredi 23 mars (2/3)
  • mercredi 30 mars 2022 (3/3)

Cet atelier s’inscrit dans le cadre des études sur le genre et vise à aborder certaines représentations de la sexualité et de l’intimité, aussi depuis l’expérience sanitaire et politique de ces derniers mois. Dans ce sens, il cherchera à élaborer des liens entre la notion de sexualité qui fait l’objet d’études en sciences humaines et sociales depuis déjà plusieurs décennies, celle d’intimité qui a parfois été perçue comme difficilement théorisable, et l’expérience éprouvante de cette dernière période, souvent décrite comme une expérience communément partagée. L’objectif de l’atelier sera d’aborder l’articulation de ces trois éléments, d’explorer la dimension politique de celle-ci et de remettre en question les conditions et les limites du partage d’une expérience, entre autres, corporelle. Plus précisément, la période de la pandémie a été décrite, entre autres, comme « une crise de l’intimité ». Le toucher, les baisers, la proximité des corps et le rapport sexuel ont été (de nouveau, et dans des conditions souvent pensées comme exceptionnelles) désignés, explicitement ou implicitement, comme des gestes et des pratiques inappropriés dans un contexte où la distanciation était conçue comme une nécessité, voire comme une preuve de responsabilité.

Cependant, cette crise pourrait éventuellement nous permettre une nouvelle lucidité à propos de la façon dont la sexualité et ses représentations pourraient être pensées. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, pendant cette même période, plusieurs chercheur.e.s se sont impliqué.e.s dans l’étude des transformations de l’intimité et des formes que celle-ci prenait, ou retrouvait, dans le contexte de la pandémie.

Le programme de recherche britannique PandemicIntimacies, par exemple, visait à étudier l’impact de la pandémie sur les comportements sexuels de la communauté LGBTQI+. Pareillement, plusieurs artistes et institutions culturelles ont redéfini leurs pratiques et thématiques en fonction de cette réalité ; par exemple, le Schwules Museum de Berlin a dû repenser la conception et l’organisation de l’exposition Intimacy: New Queer Art from Berlin and Beyond, curatée par Peter Rehberg et Apostolos Lampropoulos et présentée de décembre 2020 à août 2021. Ou encore, il y a eu des coïncidences intéressantes dans le milieu littéraire, lorsque, par exemple, début 2021, Arthur Dreyfus a publié son Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui, un ouvrage de plus de 2000 pages que l’auteur a justifié ainsi : « pendant plusieurs années, il m’est apparu impossible d’avoir ce qu’on appelle un rapport sexuel sans l’écrire ».

En s’appuyant sur l’étude des cas précis, cet atelier proposera une réflexion non seulement sur la façon dont on peut aborder les question de la sexualité et de l’intimité en 2021-2022, mais aussi sur la façon dont on peut théoriser en contexte.

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