Organisé par : Flavie Couraud, Guillaume Jarhnert
7 mars 2022 - 09h30 à 17h30 - Salle MLR 001 / Visioconférence
Dans le contexte actuel, les conditions d’accès du public à la culture et à l’œuvre d’art sont devenues une véritable préoccupation. À partir de plusieurs réflexions récentes, comme celles du metteur en scène Thibaud Croisy qui envisage la réception individuelle comme « un voyage à portée de main » ou encore celles du cinéaste Olivier Assayas regroupées dans Le emps présent du cinéma, notre journée propose d’étudier les nouvelles réceptions du film dans ses particularités contemporaines à partir de plusieurs questions centrales : regarde-t-on un film de la même manière seul.e devant un écran d’ordinateur ou à plusieurs en salle ? Quels impacts a eu la fermeture temporaire des salles de cinéma sur la réception filmique ? L’émergence des plateformes de visionnage à distance et à la demande a-t-elle renouvelé l’offre ou bien pérennisé certains choix établis en fonction des publics visés ?
Ces grands axes non limitatifs permettront aussi de s’interroger sur la place réelle des confinements successifs sur les changements des habitudes dans la consommation des films. En effet, certains débats sur l’avenir des salles de cinéma semblent bien antérieurs à l’apparition de la pandémie et ainsi anticiper les infléchissements nouveaux de la réception filmique, notamment depuis la sortie en ligne de films produits par de grandes plateformes (comme Okja de Bong Joon Ho en 2017 ou encore Roma d’Alfonso Cuaron en 2018). Nous nous interrogerons également sur les interactions que peuvent avoir les nouveaux formats cinématographiques, comme les séries et les courts-métrages (pris dans un corpus le plus récent), ainsi que la prise en compte des avis critiques des publics sur Internet sur la réalisation des longs-métrages sortis en salle de manière traditionnelle. Cette perspective nous amènera à superposer un filtre sociologique à notre démarche dans l’objectif de saisir les effets positifs ou négatifs d’une réception à distance comme lors des festivals de cinéma dématérialisés.
Nous souhaitons faire un bilan des nouvelles pratiques de la réception cinématographique après plus d’un an de pandémie et à l’aune de la dématérialisation mais aussi tenter d’établir des issues possibles pour un renouvellement de l’accès au film et de son appréciation par les publics vis-à-vis de la réouverture des salles et des stratégies de programmation. Nous étudierons la façon dont s’est opérée une diversification des profils de cinéphiles durant ces dernières années, depuis l’émergence de la notion de télépublic (et notamment des problématiques qu’elle entraîne dans la constitution d’un fonds documentaire accessible en médiathèque) jusqu’aux nouveaux programmes de l’enseignement secondaire utilisant le cinéma comme une stimulation intellectuelle pour les élèves. L’ancrage local est également un temps fort de notre réflexion sur les nouvelles figures de la cinéphilie puisque nous recueillerons le témoignage de plusieurs professionnel.les du cinéma néo-aquitains sur l’évolution des pratiques et des choix des publics, aussi bien du côté des salles en elles-mêmes (gérants de salle, bénévoles associatifs) qu’en-dehors (auprès de bibliothécaires spécialisé.es dans l’audiovisuel au sein du réseau de la métropole).*
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