organisé par Inès Da Graça Gaspar et Marco Tuccinardi Appel à communication
Texte préparatif la troisième séance
Dans un premier temps, des réflexions sous forme d’ateliers thématiques qui se voudront interractifs et espaces d’échanges pluridisciplinaires :
Atelier 1 - Morphologie de la fake-news à l’ère non-digitale
18 janvier 2019, de 10h30 à 12h30, MLR033
Atelier 2 - La fake-news à l’heure des réseaux sociaux : entre récupérations et innovations génériques
15 février 2019, de 10h30 à 12h30, MLR033
Atelier 3 - Fake-news : les supports d’une modification de l’autorité informationnelle
15 mars 2019, de 10h30 à 12h30, MLR033
Dans un deuxième volet, des réflexions engagées autour de la problématique de la création de mythes nationaux dans le colloque pluridisciplinaire :
Fake-news : médium et médias d'imaginaires communautaires
les 15 et 16 avril 2019, de 8h30 à 18h00, MLR001
Ces différents évènements prétendent véritablement poser la question de la fake-news comme un pré-texte à l’étude de la question du médium dans une approche transversale des disciplines de chacun.
A la croisée des différentes disciplines de Sciences Humaines, cette initiative doctorante prétend proposer un espace de réflexion autour des nombreux supports de diffusion de la fake-news. Il s’agira, à travers trois ateliers et un colloque, de questionner la relation de ces supports à leur contenu (dés)informatif ainsi que leur rôle dans la modification des rapports communicationnels et des déplacements de l’autorité informationnelle.
En effet, et sans pour autant constituer un phénomène nouveau, force est de constater que la diffusion de fausses informations a connu une recrudescence radicale à l’aune de la démocratisation d’Internet. Le nouveau canal que constitue la Toile est venu, à plusieurs niveaux, abolir la distinction traditionnelle entre journaliste et public dont les rôles peuvent désormais se confondre. Traditionnellement, les journalistes transmettent une information au travers dans un format qu’ils élaborent eux-mêmes et auquel les lecteurs et spectateurs ne peuvent qu’avoir une relation passive. Dans le cas d’internet, il est possible de modifier le co(n)texte du document journalistique, en y ajoutant des commentaires, par exemple. Nombre d’anonymes peuvent aussi emprunter leur forme –documentaire ou stylistique– aux médias d’information afin de diffuser de façon crédible, et d’autant plus opérante, de fausses actualités. Parallèlement, certains médias déjà en place ainsi que des personnalités publiques jouent de leur apparente fiabilité et des nouveaux moyens de communication afin de transmettre au plus grand nombre des informations erronées venant servir leurs idées ou intérêts respectifs. Ainsi, les conditions de confiance menant à la persuasion ne reposent-elles pas uniquement sur la crédibilité des informations (elle-même subjective), mais aussi sur une autorité formelle et/ou de notoriété des auteurs qui déterminent la réception des fausses informations.
Aussi, s’il serait inexact de considérer que les actualités mensongères ne peuvent être colportées que sur le Net, cette nouvelle conjoncture permet toutefois de souligner la prévalence du médium dans ce qui peut être considéré comme une usurpation de la position médiatique. C’est au regard de cette observation que nous voudrions aussi interroger la fake-news avant l’avènement de la presse ou aux débuts de celle-ci. Il s’agira ainsi de mettre en miroir les différents usages historiques et contemporains de propagation de fausses informations afin d’y évaluer l’importance du médium et son adaptation aux modifications circonstancielles.