Le document, parent pauvre de la donnée - Université Bordeaux Montaigne

Recherche - Journée d'études

Le document, parent pauvre de la donnée

Une journée d'études organisée par le groupe régional Aquitaine et l’Association des archivistes français, en partenariat avec l’axe E3D du MICA.

Le vendredi 21 juin 2019, de 9h à 16h45, à la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine.

Interrogeons-nous, collectivement, sur les jeux d’échelle possibles dans l’abord présent des fonds d’archives et des documents disponibles, compte tenu de deux phénomènes distincts : une informatisation des inventaires qui a commencé en France dans les années 1980 et une mise en ligne des images d’une partie des originaux eux-mêmes dans les fonds qui a, dès les années 1990, représenté une autre évolution majeure. Cette évolution impressionnante, qui conduit à évoquer un « âge numérique », ne recouvrait pas, et de loin, la totalité d’un matériau accumulé depuis plus de deux siècles dans le réseau national des archives, avec une continuité permise par la forme des institutions françaises et l’extraordinaire densité de la production, dans ce pays, des archives.

L’opération historiographique à son tour, comme la plus modeste des recherches d’érudition locale ou de généalogie personnelle se constitue elle-même par un choix dans cet ensemble, un déplacement, une série de découvertes d’éléments neufs au milieu de l’ensemble, puis une restitution philologique du matériau à chaque fois sélectionné et surtout une critique. Celle-ci constitue le soubassement d’un récit toujours renouvelé où se mêlent depuis longtemps d’autres documents que ceux des archives (le paysage et son évolution, les faits de langue, les restes archéologiques …).

Pour se mouvoir des ensembles qu’il aperçoit aux détails des documents où il replonge sans cesse, détails qui parfois ne s’annexent pas mais dérangent, comme l’écrit Arlette Farge, parce qu’ils représentent les écarts et la singularité de chaque vie humaine), le chercheur d’aujourd’hui manque peut-être souvent, en ligne, d’une vue plus claire de l’échelle du fonds. Cette réalité familière à l’archiviste est à la fois floue dans ses contours et vivace dans sa matérialité. Jamais totalement en ligne par définition puisque souvent encore « ouvert », susceptible de compléments à collecter, qui parfois l’expliquent, ou « virtuel » lui-même bien que tout à fait matériel, par défaut de classement et d’identification, le fonds pose comme le document lui-même des problèmes à la fois théoriques (sa définition) et pratiques.

Pour télécharger le programme complet de la journée.

Vous pouvez également trouver plus d'informations sur le site du laboratoire MICA.

footer-script