Le 9 mars 2017
Mis à jour le 27 février 2019
François-Xavier FAUVELLE, DR CNRS, Directeur de l’UMR TRACES, Université de Toulouse
Les sources écrites et l'archéologie donnent de certains sites urbains situés en Afrique l'image de complexes multipolaires favorisant et ordonnant les interactions entre groupes sociaux, ethniques et religieux. Si cette récurrence ne peut certes pas être considérée comme un caractère distinctement africain, elle semble bien en tout cas s'appliquer aux capitales des formations politiques africaines médiévales. Celles-ci étaient en effet aussi bien des lieux de mise en scène du pouvoir (à destination de groupes multiples) que de mise en œuvre d'un courtage des échanges (entre ces groupes), le pouvoir et la richesse des élites politiques reposant sur leur faculté à organiser l'articulation entre réseaux commerçants à longue distance. Mais si cet optimum articulatoire se reflètent dans la topographie, il s'exprime également dans l'implantation spatiale de certaines de ces cités, expliquant de la sorte d'apparentes aberrations comme la localisation de sites urbains dans des milieux a priori impropres. Pour le comprendre, et bien entendu aussi pour retrouver ces sites sur le terrain, il faut se défaire de quelques fausses évidences.