Le 12 mars 2015
Mis à jour le 7 avril 2015
Jean-Michel Devésa enseigne la littérature française et en français du XXe siècle et de l’extrême contemporain à l’Université Bordeaux Montaigne.
Son roman "Bordeaux, la mémoire des pierres" est paru le 12 mars 2015 aux éditions Mollat.
Un homme de soixante-treize ans, François Lister, arpente Bordeaux à la recherche de sa jeunesse et de son premier amour, cinquante et un ans après l’avoir quittée. Il n’y croise que des spectres, réactivant ses souvenirs dans un quartier, Saint-Michel, qui n’est plus aux couleurs de l’Espagne républicaine de ses vingt ans. Rencontrée par hasard dans un café, Rosario Paradis s’attache immédiatement à lui. La jeune femme s’escrime à rédiger une thèse d’histoire de l’art qu’elle finance par-delà le bien et le mal, entre peep-show et prostitution occasionnelle. Immergé dans sa mémoire, Lister comprend que, depuis Goya et sa Laitière de Bordeaux, c’est la même chimère qui parcourt la ville. Quand il saisit que pour lui l’heure a sonné d’embrasser la novia de la muerte, il rompt définitivement les amarres.
Dans une écriture résolument contemporaine, la narration entrelace trois niveaux : celui du peu de réalité dont chacun s’accommode pour traverser l’existence ; celui d’un passé à jamais révolu qui a vu François Lister passionnément épris d’une Rosario Santiago, agent de liaison et peut-être amie de cœur du dirigeant communiste clandestin Julián Grimau ; celui du rêve et du fantasme d’une jeune femme d’aujourd’hui donnant elle aussi un visage à un fantôme, un François qui pourrait bien n’avoir d’autre réalité que celle d’être l’ombre projetée de ses désirs à elle…
D’un point de vue classique, Bordeaux la mémoire des pierres est le roman actuel des amours impossibles mais aussi le roman du choc des générations, confrontant la jeunesse des années soixante, prête à tout risquer dans la lutte révolutionnaire, et celle que le déclin du politique plonge de nos jours dans le désarroi.
Plus singulièrement, écrit dans une perspective numérique, nourri des thèses de la physique contemporaine concernant la pluralité des espaces-temps et le multivers, il mime sous forme « papier », par son style et son organisation, le livre « augmenté » du futur.
Entretien de Jean-Michel Devésa avec la romancière et cinéaste Catherine Breillat le 10 octobre 2014, à l'occasion du colloque organisé par le Centre d’Études Littéraires et Linguistiques Francophones et Africaines CELFA (EA CLARE) " La Trahison des images, la déficience des langues "
Entretien de Jean-Michel Devésa avec la romancière, critique d’art et Directrice de la revue Artpress Catherine Millet, le 12 février 2015.