Du 4 mai 2015 au 5 mai 2015
Mis à jour le 29 avril 2015
La compagnie des figures composées d'étudiants et d'anciens étudiants de l'Université Bordeaux Montaigne, en résidence à la Maison des arts, proposent une répétition générale publique le 4 mai 2015 à 15h et le 5 mai à 20h.
« Ne vous cassez pas la tête sur les motifs de ce combat, mais intéressez-vous aux enjeux humains, jugez sans parti pris de la forme des adversaires et portez votre attention sur le dernier match. » Bertolt Brecht, Dans la jungle des Villes
Montage de textes sur le thème du combat.
Textes de Bertolt Brecht, Henri Michaux, Henrick Nordbrandt, Peter Handke et William Shakespeare
Avec Jonathan Harscoët, Gabriel Haon, Estelle Magaud, Romain Martinez
Mise en scène : Matthieu Luro
Collaboration artistique: Sarah Clauzet
Notes d'intention :
A priori, Masenko c'est une fête
A priori une communauté invitée
A priori une réception
A priori, des retrouvailles
Une provocation
Sans raison apparente
Et c'est une fête qui dérape
Des invités qui se défient
Qui retrouvent leurs corps
Un jeu sérieux
Une colère joyeuse
Que de se battre
Duel après duel
La fête déborde par les corps
Impossible de quitter l'arène
Il paraît que les maigres combattent jusqu'à l'épuisement
Garga et Schlink, Mercutio et Tybalt, apparaissent petit à petit
S'invitent au milieu du public
Viennent Brecht, Michaux, Handke et Shakespeare
Où se tient une fête
Un chaos
Une redécouverte de la communication et de l'échange
Qui vrille.
Le spectateur paraît être invité à un vernissage ou une réception un peu étrange. On peut penser aux réceptions organisées par Andy Warhol, où le spectacle naissait par la co-présence « fortuite » de marginaux, d'êtres singuliers.Soudain, une provocation jaillit et c'est l'ouverture de l'arène : la scène devient ring où la lumière se tend pour permettre l'affrontement. Le spectateur est alors juge, comme dans une arène de gladiateur et témoin du parcours de chacun des êtres combattants.
Un combat sans raison apparente, un principe dramaturgique avant tout. Par la cascade d’événements, de coups portés qui constituent le combat, le rituel organisé trace les limites de chacun, un gros plan sur chaque personnage face à une situation extrême. On assiste à l'éclosion des corps, entre brutalité et délicatesse.
Du corps à corps à la joute verbale, nous convoquons petit à petit un expressionnisme outrancier, jusqu'à la limite du crédible, mais qui nous tient accrochés au spectaculaire. Nous sommes alors au théâtre comme à un match de catch. On voit bien que c'est un jeu, qu'il y a des règles et des limites, et que ce sont bien des acteurs que nous regardons. Jusqu'à ce qu'arrive le débordement, la limite, le dépassement de l'acteur par son propre jeu. Par là nous cherchons à questionner une mythologie singulière de l'acteur, moteur de la tragédie même du spectacle.
Masenko est une pièce de sang et de sueur. La question du don, du partage et de l'invitation sont au centre de cette tentative scénique. Aller jusqu'au bout, atteindre le dépouillement par la dépense et par l'excès.
Infos pratiques : répétition générale publique le 4 mai à 15h et sortie de résidence le 5 mai à 20h, salle de spectacle de la Maison des Arts