Des ouvrages anciens chinois restaurés à la bibliothèque LE-LEA - Université Bordeaux Montaigne

Bibliothèques

Des ouvrages anciens chinois restaurés à la bibliothèque LE-LEA

Relire livre ancien

Le saviez-vous ? La bibliothèque LE-LEA possède un important fonds d’ouvrages anciens en langue chinoise… Plusieurs opérations ont été menées ces dernières années pour mettre en valeur ces livres, dont une restauration 2017.

Un ensemble original : le fonds patrimonial d’études chinoises

Avant même l’installation de la faculté des lettres sur le campus de Pessac, les enseignants de la « section chinoise » de l’université bordelaise se sont attachés à constituer un fonds d’ouvrages anciens en langue chinoise : des documents achetés à l’occasion de voyages d’études, dans les librairies de la Chine ou du Japon. Le fonds a été transféré à la bibliothèque LE-LEA il y a une vingtaine d’années et y est conservé depuis.

Ainsi peut-on trouver dans les magasins de la bibliothèque LE-LEA plus de 200 ouvrages d’avant 1900, pour la plupart en langue chinoise, dont une cinquantaine date d’avant 1800 (les plus anciens remontent même au début du XVIIe siècle). Ils constituent une mémoire de l’enseignement du chinois à Bordeaux, ainsi qu’un ensemble plutôt rare de documents patrimoniaux étrangers.

De la rétroconversion et la restauration

Une première opération menée entre 2013 et 2015 avait déjà permis de mieux cataloguer les livres pour les rendre plus visibles dans Babord + et dans le SUDOC. Une opération complexe puisque certains de ces ouvrages sont rédigés dans une langue archaïque qui n’est plus parlée actuellement, et que le catalogage reproduit les caractères asiatiques ; un financement de l’Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur et l’aide d’une étudiante et d’une lectrice ont permis de terminer ce chantier.

Toutefois, l’état de certains fascicules ne permettait ni une conservation ni une consultation optimale. En 2017, à la faveur d’un financement interuniversitaire proposé et piloté par le Service de Coopération Documentaire (Université de Bordeaux), trois ouvrages ont été confiés à la restauration au restaurateur bordelais Didier Eininger : Santaishi bikō taisei (1675) et Eikei ritsuzui (1671), deux ouvrages de poésie chinoise, et Sesetsu shingo ho (1694), un ouvrage sur l’histoire de la Chine. Tous trois ont comme particularités d’avoir été édités au Japon à la fin du XVIIe siècle, ce qui explique la présence de caractères et annotations japonaises.

 À la chinoise

Ces ouvrages anciens sont reliés « à la chinoise », c’est-à-dire sans colle, en utilisant deux feuilles plus épaisses et colorées enserrant les feuillets par un simple fil cousu. Le papier est extrêmement fin et l’impression délicate. Les travaux de restauration ont consisté en la reprise des coutures en plusieurs endroits, et le comblage de plusieurs lacunes dans le papier, au papier japon, notamment des galeries creusées par des insectes et des déchirures. Un dépoussiérage systématique a également été appliqué.

Par ailleurs, une partie de la collection est contenue dans des « boîtes » au format à l’italienne réalisées sur mesure pour contenir les différents fascicules d’un même titre. Ces boîtes manquaient pour nos trois ouvrages, et le restaurateur les a conçues avec soin. Ces boîtes, recouvertes de toile de lin écru, permettront une conservation optimale des documents.

Pour en savoir plus sur cette collection, rendez-vous à la bibliothèque LE-LEA. Crédits photographiques : Pierrette Langlais ; Didier Eininger pour la dernière image. Merci à Claire-Lise Gauvain et Romain Wenz de l’Université de Bordeaux pour le suivi de la restauration.

 

footer-script